Dans le cadre d’un vaste programme d’actions visant à améliorer sa compétitivité afin de mettre son industrie aux normes mondiales, le Maroc a opté pour le développement de nouveaux métiers : industrie d’automobile, de l’aérospatiale, de l’agro-industrie, du textiles et cuir, de l’électronique et de l’offshoring. Les différentes stratégies industrielles adoptées par le Maroc ont déclenché ainsi une véritable dynamique dans certains secteurs, en particulier l’automobile et l’aérospatiale.
«Cependant, l’année 2020 a vu un ralentissement général de la part des exportations mondiales de métiers mondiaux du Maroc dans les exportations totales, à l’exception de l’industrie alimentaire », souligne l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) dans son nouveau rapport intitulé : « Towards a new post Covid-19 world ? » (« Vers un nouveau monde post Covid-19 ? ». C’est peut-être le moment d’envisager l’avenir des nouveaux métiers du Maroc dans les décennies à venir afin d’opérer les changements nécessaires dès que possible, estime l’IRES dans son rapport fraîchement publié.
En tant que sixième édition de la série « Panorama du Maroc dans le monde », ce rapport met en évidence, entre autres, l’impact de la crise sanitaire sur les métiers mondiaux du Maroc, et comprend des propositions qui sont susceptibles d’accélérer le rythme de leur développement dans le monde post Covid-19.
L’industrie automobile toujours attractive malgré la pandémie
Le document, de 359 pages, fait ressortir, en premier lieu, que l’industrie automobile marocaine, qui est régulièrement en expansion, est devenue le premier secteur d’exportation en 2014. Sur la période 2014-2019, sa part annuelle moyenne était de 25% de la valeur des exportations totales.
Durant cette période, elle a créé près de 150.000 emplois, représentant 27% des emplois créés dans le secteur industriel. Le Royaume a ainsi rejoint, en quelques années, le cercle fermé des constructeurs automobiles. En 2019, il a été classé 26ème dans le monde et 1er en Afrique pour la production de voitures particulières. La mise en service, en 2019, de l’usine PSA de Kénitra permettra au Maroc d’atteindre une capacité de production annuelle de 700.000 unités d’ici 2023.
Néanmoins, le ralentissement du commerce mondial durant 2020, à cause de la pandémie, a entraîné une baisse de 10% des ventes à l’exportation pour le secteur automobile marocain. Heureusement, dès début 2021, les nouveaux investissements étrangers ont renforcé la bonne réputation du Maroc parmi les dirigeants de l’automobile.
L’IRES souligne, par ailleurs, que la crise économique provoquée par la pandémie a également suscité une volonté de restructurer les chaînes de valeur mondiales, entraînant, entre autres, une éventuelle délocalisation de certaines activités du secteur de l’automobile vers l’Europe. La position du Maroc à cet égard devrait se préciser et se renforcer, estime l’IRES.
L’aéronautique modérément touché par la crise sanitaire
Le think tank indique, d’autre part, que la Covid-19 a mis le trafic aérien mondial à un niveau criard. En raison des mesures de confinement et des fermetures de frontières, le nombre de passagers a baissé de 66% en 2020. Le chiffre d’affaires du secteur a baissé de 60% entre 2019 et 2020, une perte de près de 120 milliards de dollars.
Ces répercussions sur l’industrie aéronautique marocaine ont été vite ressenties, mais avec modération : baisse de 29% des ventes à l’export entre 2019 et 2020, contre une moyenne mondiale de 50%, et 10% de pertes d’emplois, contre une moyenne mondiale de 43%. Le secteur ne devrait pas retrouver son niveau de 2019 avant quatre ans en raison des lourdes pertes que les deux géants mondiaux, Boeing et Airbus, devront effacer, prévoient les analystes de l’IRES. De ce fait, ils suggèrent, entre autres, de s’assurer que le personnel hautement spécialisé - qui fait la force du secteur - ne perd pas ses compétences.
L’agroalimentaire, un secteur résilient
Autre élément soulevé par l’IRES: l’agroalimentaire a su résister au choc causé par la crise sanitaire. En témoigne, entre autres, la hausse des ventes à l’export de 7,6% par an sur la période 2010-2019, et de 1,2% entre 2019 et 2020. Nonobstant ce fait, la filière souffre de problèmes d’approvisionnement, sous l’effet conjugué du changement climatique et de l’irrigation, ce qui n’est toujours pas pleinement satisfaisant malgré les efforts importants consentis à cet égard dans le cadre du Plan Maroc Vert.
De même, une grande partie des produits exportés ne subit qu’une transformation minimale, et les produits de la pêche hauturière à haute valeur ajoutée ne représentent encore que 6% de la production halieutique. Pour l’IRES, la crise sanitaire est une opportunité de transition vers un nouveau modèle d’agroalimentaire marocain, basé sur deux piliers.
D’une part, valoriser la vocation exportatrice du secteur. D’autre part, assurer le développement des filières locales pour garantir la souveraineté alimentaire du pays. Pour saisir ces opportunités, l’IRES suggère, entre autres, une exploitation rationnelle du patrimoine végétal.
Le Textile-Habillement durement touché
La crise sanitaire, qui a durement touché les principaux partenaires, notamment l’Espagne et la France, a entraîné une baisse de 19,2% de la valeur des exportations du textile du Maroc entre 2019 et 2020. Avec une part des exportations totales en baisse constante depuis une décennie, le modèle qui existe au Maroc depuis les années 1960 est dépassé.
Le Royaume est appelé donc d’opérer un véritable changement dans son industrie textile. Outre la nécessaire restructuration du secteur, la filière textile doit passer à un niveau supérieur d’intégration technologique et diversification, par exemple : intégration de robots dans les processus de production.
L’offshoring, porteur pour l’économie nationale
L’offshoring est l’une des activités qui se sont le plus développées au Maroc ces dernières années. L’IRES estime, cependant, que trois leviers seront déterminants pour le développement des délocalisations au Maroc, à savoir : l’expertise et le niveau de compétence imposés par les exigences de productivité et compétitivité internationale, des incitations fiscales flexibles et adaptées, susceptibles d’attirer une clientèle étrangère, et la qualité et la vitesse des connexions Internet, la sécurité d’infrastructures immatérielles…
Ces leviers nécessitent des investissements importants non seulement en ressources humaines, formation et rémunération, mais aussi dans la mise à niveau des systèmes d’information et d’équipements, indique l’IRES.
«Cependant, l’année 2020 a vu un ralentissement général de la part des exportations mondiales de métiers mondiaux du Maroc dans les exportations totales, à l’exception de l’industrie alimentaire », souligne l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) dans son nouveau rapport intitulé : « Towards a new post Covid-19 world ? » (« Vers un nouveau monde post Covid-19 ? ». C’est peut-être le moment d’envisager l’avenir des nouveaux métiers du Maroc dans les décennies à venir afin d’opérer les changements nécessaires dès que possible, estime l’IRES dans son rapport fraîchement publié.
En tant que sixième édition de la série « Panorama du Maroc dans le monde », ce rapport met en évidence, entre autres, l’impact de la crise sanitaire sur les métiers mondiaux du Maroc, et comprend des propositions qui sont susceptibles d’accélérer le rythme de leur développement dans le monde post Covid-19.
L’industrie automobile toujours attractive malgré la pandémie
Le document, de 359 pages, fait ressortir, en premier lieu, que l’industrie automobile marocaine, qui est régulièrement en expansion, est devenue le premier secteur d’exportation en 2014. Sur la période 2014-2019, sa part annuelle moyenne était de 25% de la valeur des exportations totales.
Durant cette période, elle a créé près de 150.000 emplois, représentant 27% des emplois créés dans le secteur industriel. Le Royaume a ainsi rejoint, en quelques années, le cercle fermé des constructeurs automobiles. En 2019, il a été classé 26ème dans le monde et 1er en Afrique pour la production de voitures particulières. La mise en service, en 2019, de l’usine PSA de Kénitra permettra au Maroc d’atteindre une capacité de production annuelle de 700.000 unités d’ici 2023.
Néanmoins, le ralentissement du commerce mondial durant 2020, à cause de la pandémie, a entraîné une baisse de 10% des ventes à l’exportation pour le secteur automobile marocain. Heureusement, dès début 2021, les nouveaux investissements étrangers ont renforcé la bonne réputation du Maroc parmi les dirigeants de l’automobile.
L’IRES souligne, par ailleurs, que la crise économique provoquée par la pandémie a également suscité une volonté de restructurer les chaînes de valeur mondiales, entraînant, entre autres, une éventuelle délocalisation de certaines activités du secteur de l’automobile vers l’Europe. La position du Maroc à cet égard devrait se préciser et se renforcer, estime l’IRES.
L’aéronautique modérément touché par la crise sanitaire
Le think tank indique, d’autre part, que la Covid-19 a mis le trafic aérien mondial à un niveau criard. En raison des mesures de confinement et des fermetures de frontières, le nombre de passagers a baissé de 66% en 2020. Le chiffre d’affaires du secteur a baissé de 60% entre 2019 et 2020, une perte de près de 120 milliards de dollars.
Ces répercussions sur l’industrie aéronautique marocaine ont été vite ressenties, mais avec modération : baisse de 29% des ventes à l’export entre 2019 et 2020, contre une moyenne mondiale de 50%, et 10% de pertes d’emplois, contre une moyenne mondiale de 43%. Le secteur ne devrait pas retrouver son niveau de 2019 avant quatre ans en raison des lourdes pertes que les deux géants mondiaux, Boeing et Airbus, devront effacer, prévoient les analystes de l’IRES. De ce fait, ils suggèrent, entre autres, de s’assurer que le personnel hautement spécialisé - qui fait la force du secteur - ne perd pas ses compétences.
L’agroalimentaire, un secteur résilient
Autre élément soulevé par l’IRES: l’agroalimentaire a su résister au choc causé par la crise sanitaire. En témoigne, entre autres, la hausse des ventes à l’export de 7,6% par an sur la période 2010-2019, et de 1,2% entre 2019 et 2020. Nonobstant ce fait, la filière souffre de problèmes d’approvisionnement, sous l’effet conjugué du changement climatique et de l’irrigation, ce qui n’est toujours pas pleinement satisfaisant malgré les efforts importants consentis à cet égard dans le cadre du Plan Maroc Vert.
De même, une grande partie des produits exportés ne subit qu’une transformation minimale, et les produits de la pêche hauturière à haute valeur ajoutée ne représentent encore que 6% de la production halieutique. Pour l’IRES, la crise sanitaire est une opportunité de transition vers un nouveau modèle d’agroalimentaire marocain, basé sur deux piliers.
D’une part, valoriser la vocation exportatrice du secteur. D’autre part, assurer le développement des filières locales pour garantir la souveraineté alimentaire du pays. Pour saisir ces opportunités, l’IRES suggère, entre autres, une exploitation rationnelle du patrimoine végétal.
Le Textile-Habillement durement touché
La crise sanitaire, qui a durement touché les principaux partenaires, notamment l’Espagne et la France, a entraîné une baisse de 19,2% de la valeur des exportations du textile du Maroc entre 2019 et 2020. Avec une part des exportations totales en baisse constante depuis une décennie, le modèle qui existe au Maroc depuis les années 1960 est dépassé.
Le Royaume est appelé donc d’opérer un véritable changement dans son industrie textile. Outre la nécessaire restructuration du secteur, la filière textile doit passer à un niveau supérieur d’intégration technologique et diversification, par exemple : intégration de robots dans les processus de production.
L’offshoring, porteur pour l’économie nationale
L’offshoring est l’une des activités qui se sont le plus développées au Maroc ces dernières années. L’IRES estime, cependant, que trois leviers seront déterminants pour le développement des délocalisations au Maroc, à savoir : l’expertise et le niveau de compétence imposés par les exigences de productivité et compétitivité internationale, des incitations fiscales flexibles et adaptées, susceptibles d’attirer une clientèle étrangère, et la qualité et la vitesse des connexions Internet, la sécurité d’infrastructures immatérielles…
Ces leviers nécessitent des investissements importants non seulement en ressources humaines, formation et rémunération, mais aussi dans la mise à niveau des systèmes d’information et d’équipements, indique l’IRES.
A. CHANNAJE
Quelle accélération de la numérisation au Maroc ?
La pandémie de Covid-19 a mis en évidence le rôle crucial de la technologie numérique dans le développement social et économique. Le Maroc était l’exception : développement d’applications pour la gestion numérique de la correspondance et pour la numérisation de formalités administratives, et développement de l’enseignement à distance.
Dans ce dernier point, l’IRES souligne dans le présent rapport que 95% du parcours académique a été numérisé grâce à la mise en place de la plateforme « TelmidTICE » (600.000 opérations de formation à distance par jour pendant le confinement) et le lancement du service participatif « Teams », qui a été intégré au système Massar. Cela a permis de fournir plus de 725.000 classes virtuelles.
Dans l’enseignement supérieur, chaque université marocaine dispose désormais d’une plateforme numérique interactive qui rend l’apprentissage à distance possible. Le taux de couverture est compris entre 80% et 100%.
Dans ce dernier point, l’IRES souligne dans le présent rapport que 95% du parcours académique a été numérisé grâce à la mise en place de la plateforme « TelmidTICE » (600.000 opérations de formation à distance par jour pendant le confinement) et le lancement du service participatif « Teams », qui a été intégré au système Massar. Cela a permis de fournir plus de 725.000 classes virtuelles.
Dans l’enseignement supérieur, chaque université marocaine dispose désormais d’une plateforme numérique interactive qui rend l’apprentissage à distance possible. Le taux de couverture est compris entre 80% et 100%.