La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a brisé le silence sur la polémique qui secoue l’Exécutif. En soutenant ouvertement les critiques de Nizar Baraka sur la flambée des prix, elle apporte un nouvel éclairage sur les fractures internes au sein du gouvernement. Mais loin d’une posture d’opposition, elle défend une vision pragmatique et insiste sur la nécessité de structurer les chaînes de valeur pour garantir un équilibre entre l’offre et la demande.
Lors d’une rencontre organisée par la Fondation Al-Faqih Tétouani, Benali a réagi aux propos du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, qui a récemment dénoncé la persistance de l’inflation sur les produits de première nécessité. «Craignez Dieu pour les Marocains, réduisez vos marges bénéficiaires», avait-il lancé aux opérateurs économiques, appelant à une régulation plus stricte des prix des denrées essentielles.
Plutôt que de prendre ses distances, Benali a validé son analyse, soulignant que l’absence de structuration des intermédiaires constitue un frein majeur à la stabilisation des marchés. Selon elle, la chaîne de distribution reste dominée par des pratiques opaques et des intermédiaires informels qui captent une part importante de la valeur ajoutée sans contribuer à la fluidité du marché. Ce constat rejoint celui de plusieurs économistes qui pointent du doigt la sur-marginalisation de certains produits alimentaires et une faible transparence dans la formation des prix.
Benali insiste ainsi sur l’urgence d’une réforme en profondeur, précisant que cette position bénéficie d’un large consensus politique. En réalité, plusieurs membres du gouvernement plaident pour une plus grande intervention de l’Etat dans la régulation des prix de certains secteurs stratégiques afin de garantir un pouvoir d’achat stable aux Marocains.
Lors d’une rencontre organisée par la Fondation Al-Faqih Tétouani, Benali a réagi aux propos du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, qui a récemment dénoncé la persistance de l’inflation sur les produits de première nécessité. «Craignez Dieu pour les Marocains, réduisez vos marges bénéficiaires», avait-il lancé aux opérateurs économiques, appelant à une régulation plus stricte des prix des denrées essentielles.
Plutôt que de prendre ses distances, Benali a validé son analyse, soulignant que l’absence de structuration des intermédiaires constitue un frein majeur à la stabilisation des marchés. Selon elle, la chaîne de distribution reste dominée par des pratiques opaques et des intermédiaires informels qui captent une part importante de la valeur ajoutée sans contribuer à la fluidité du marché. Ce constat rejoint celui de plusieurs économistes qui pointent du doigt la sur-marginalisation de certains produits alimentaires et une faible transparence dans la formation des prix.
Benali insiste ainsi sur l’urgence d’une réforme en profondeur, précisant que cette position bénéficie d’un large consensus politique. En réalité, plusieurs membres du gouvernement plaident pour une plus grande intervention de l’Etat dans la régulation des prix de certains secteurs stratégiques afin de garantir un pouvoir d’achat stable aux Marocains.
Réformes en suspens et dépendance énergétique
Au-delà des prix, Benali a mis en exergue d’autres dossiers en attente, notamment celui du gaz naturel. Elle rappelle que depuis 2004, ce secteur n’a connu aucune avancée significative, un retard exacerbé par la crise énergétique mondiale et la suspension du gazoduc Maghreb-Europe. En 2021, le Maroc a frôlé une crise énergétique majeure, avec un risque de coupure d’électricité estimé à 20%. Pour remédier à cette vulnérabilité, la ministre appelle à une accélération des investissements dans les énergies renouvelables. Elle rappelle que le Maroc a déjà multiplié par 15 les licences accordées aux projets verts, ce qui a permis d’augmenter les investissements annuels de 1,5 milliard à 6 milliards de dirhams. Toutefois, elle met en garde contre les lenteurs bureaucratiques qui freinent l’essor du secteur et retardent l’indépendance énergétique du pays.
Gestion des déchets : Une bombe à retardement ?
Sur le plan environnemental, Benali met en lumière une autre urgence : la gestion des déchets. Elle souligne que 70% des déchets produits au Maroc sont organiques, mais faute d’un tri efficace, leur traitement pèse lourdement sur les finances publiques.
Elle cite l’exemple d’Oujda, où le budget annuel du traitement des déchets (140 millions de dirhams) dépasse largement celui de l’éclairage public (50 millions de dirhams). Cette situation met en évidence le manque de solutions innovantes pour la valorisation des déchets et la nécessité d’une stratégie plus efficace de recyclage. En réponse, le gouvernement a lancé un programme national de tri sélectif et prévoit un investissement de 27 milliards de dirhams pour moderniser les infrastructures de traitement des déchets.
Attaques personnelles et accusations de diffamation
Interrogée sur la récente polémique autour d’une prétendue relation avec un homme d’affaires australien, Benali a fermement rejeté ces allégations, dénonçant une campagne de diffamation. Elle a insisté sur la nécessité de protéger les droits des femmes face à de telles attaques, tout en soulignant que ces campagnes visent à discréditer des personnalités engagées dans des réformes sensibles.
Selon elle, ces accusations relèvent d’une tentative d’intimidation visant à détourner l’attention des réformes cruciales qu’elle défend. Ce type de campagne médiatique, souvent dirigé contre des figures publiques, pose la question de l’éthique et du respect de la vie privée dans l’espace politique marocain.
Benali exhorte à dépasser les clivages politiques stériles pour se concentrer sur les réformes prioritaires. Elle insiste sur l’importance de restaurer la confiance dans l’action publique, en intégrant davantage les citoyens dans les processus décisionnels.
Dans un contexte marqué par une inflation persistante et des tensions sociales croissantes, la ministre défend un discours pragmatique : structurer les marchés, accélérer les réformes énergétiques et environnementales, et garantir une gouvernance plus transparente. Un positionnement qui, bien que risqué politiquement, pourrait renforcer son poids au sein de la majorité.
La ministre Leila Benali a insisté sur l’importance d’une approche intégrée pour réussir la transition énergétique du Maroc. Selon elle, il est essentiel de renforcer la coordination entre les différents acteurs institutionnels, privés et territoriaux pour éviter les blocages qui freinent la mise en œuvre des réformes. Elle a souligné que le secteur de l’énergie, en particulier, ne peut être géré en silos et nécessite une vision transversale qui englobe la régulation, le financement et l’innovation technologique.
Benali a également pointé du doigt le retard pris dans la réforme du cadre législatif encadrant les énergies renouvelables, affirmant que des ajustements sont nécessaires pour encourager l’investissement privé et accélérer les projets stratégiques. Elle a rappelé que plusieurs initiatives, telles que le développement de l’hydrogène vert et l’amélioration du réseau de transport électrique, doivent être mises en œuvre dans une logique d’anticipation et non de réaction aux crises.
Lors de son intervention à la fondation, où elle a abordé les enjeux politiques actuels et les défis de la transition énergétique et du développement durable, Benali a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de consolider les acquis et de récolter les fruits des efforts consentis ces dernières années.
Interrogée sur l’accusation de conflit d’intérêts visant le chef du gouvernement en lien avec le projet de dessalement d’eau à Casablanca, la ministre a souligné le consensus autour du respect des institutions et de l’application stricte des lois, notamment en cas de conflit d’intérêts ou de corruption. Elle a ajouté que toute suspicion de corruption doit être traitée sans indulgence, car la persistance de ces interrogations nuit gravement au pays sur les plans politique et économique.
Concernant les défis énergétiques, Benali a insisté sur l’urgence d’agir face à la transition énergétique mondiale et aux enjeux de développement durable. Elle a souligné l’importance de stratégies innovantes pour surmonter les défis politiques, économiques et sociaux, tout en renforçant la confiance dans l’action gouvernementale et les institutions. Selon elle, les rapports du Conseil de la Concurrence et de la Cour des Comptes apportent des données précieuses pour la réussite des grandes réformes.
Yousra RHARDOUD
Réforme énergétique : Cap sur la libéralisation et les renouvelables
Leila Benali insiste sur l’importance d’une transformation profonde du secteur énergétique pour accompagner les mutations économiques et assurer la souveraineté énergétique du Maroc. Selon elle, la libéralisation du marché du gaz naturel, attendue depuis plusieurs années, est une nécessité pour attirer les investissements et diversifier les sources d’approvisionnement.
Elle a insisté sur le fait que les Marocains demandent une énergie propre, fiable et à un coût compétitif. Selon elle, la solution rationnelle réside dans un investissement massif dans les énergies renouvelables, garantissant ainsi l’indépendance énergétique et la compétitivité économique du Maroc.
En parallèle, la ministre met en avant l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables, avec une multiplication par quinze des licences accordées en 2023. Cette dynamique permet non seulement de renforcer la production d’énergie propre, mais aussi de créer de nouvelles opportunités économiques. Elle souligne que le développement du réseau électrique et l’amélioration de l’infrastructure de distribution des hydrocarbures sont des priorités pour assurer un accès fiable à l’énergie.
Elle a insisté sur le fait que les Marocains demandent une énergie propre, fiable et à un coût compétitif. Selon elle, la solution rationnelle réside dans un investissement massif dans les énergies renouvelables, garantissant ainsi l’indépendance énergétique et la compétitivité économique du Maroc.
En parallèle, la ministre met en avant l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables, avec une multiplication par quinze des licences accordées en 2023. Cette dynamique permet non seulement de renforcer la production d’énergie propre, mais aussi de créer de nouvelles opportunités économiques. Elle souligne que le développement du réseau électrique et l’amélioration de l’infrastructure de distribution des hydrocarbures sont des priorités pour assurer un accès fiable à l’énergie.