Candidat à sa propre réélection, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, cède à la démagogie. En campagne, le président est prêt à tout, quitte à se ridiculiser, pour flatter son électorat, si tant est qu’il y en ait. Lors d’un meeting électoral à Constantine, face à une foule de partisans exaltés, il a fait part de sa volonté d’envoyer l’Armée algérienne libérer Gaza. “Je vous jure par Dieu le Tout puissant que si l’Egypte ouvrait ses frontières, nous saurions quoi faire”, a-t-il bluffé sur un ton d’emphase, accusant ainsi les autorités égyptiennes de l’empêcher d’aller jusqu’au bout de ses velléités guerrières.
“L’ANP est prête, nous agirons dès qu’ils nous auront ouvert les frontières”, a-t-il ajouté avec ferveur sous les acclamations d’une foule galvanisée par ces promesses mensongères.
Cette déclaration, visiblement populiste et démagogue, a été accueillie avec dérision. Sur les réseaux sociaux, le président Tebboune est devenu la risée des internautes qui se sont gaussés de ses mensonges, en lui reprochant d’être tombé aussi bas dans la démagogie.
D’autres se sont indignés du fait que le président algérien se soit servi de la tragédie de Gaza à des fins électoralistes sachant que cela fait plus de onze mois que l’agression israélienne dure sans que l’Algérie ne prenne aucune mesure véritablement ferme contre l’Etat hébreu. La diplomatie algérienne s’est contentée des condamnations verbales et des appels aux réunions au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il est frappant que Tebboune a eu l’idée d’intervenir militairement à Gaza à la veille des présidentielles. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait avant, ne serait-ce qu’en livrant des armes à ceux qui font face à Tsahal.
Il est clair que l’Algérie, qui prétend fallacieusement être le bastion “des causes justes”, joue la carte de la cause palestinienne à des fins politiques pour amadouer et flatter son opinion interne sans oser traduire les slogans farfelus en actes.
Depuis le 7 octobre, l’Algérie, qui se faisait le chantre des peuples opprimés, s’est étonnement muselée en allant jusqu’à interdire les manifestations populaires de soutien à Gaza par peur de la renaissance du Hirak. Ce qui montre à quel point le régime militaire pense plus à sa survie qu’à la Palestine dont il se sert uniquement pour se vanter à l'international sans faire plus. Les bravades et les diatribes antisionistes ne suffisent plus pour convaincre les Palestiniens d’un soutien, en réalité, factice.