Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Bachir Rachdi, nous a livré ses réflexions sur le phénomène de la corruption au Maroc.
- Aujourd’hui, selon l’index de perception de la corruption de Transparency International, le Maroc est classé parmi les pays les plus corrompus au monde. Quelle est, selon vous, l’approche à adopter face à ce fléau ?
- La lutte contre le phénomène de la corruption nécessite une approche globale, cohérente et novatrice. Cette approche doit créer une nouvelle dynamique, fondée sur la pleine responsabilité des institutions concernées et dans le cadre d’une complémentarité et une synergie entre elles, avec comme principal objectif d’établir la confiance entre les différents acteurs et les citoyens, et ce, pour diminuer ce fléau et ses répercussions sur le développement et les intérêts des populations cibles. Pour cela, il y a lieu d’engager une stratégie forte et multidimensionnelle, articulée autour de plusieurs axes d’intervention dont on peut citer : l’approfondissement de la connaissance objective du phénomène ; la dynamisation
des politiques publiques en accompagnant, supervisant et coordonnant les politiques et actions relatives à la lutte contre la corruption ; le lancement de programme de sensibilisation et de mobilisation des citoyens, des acteurs de la société civile et l’implication des médias ; le développement des capacités de détection des cas de présomption de corruption et instruction des dossiers correspondant pour sortir de l’impunité et, enfin, faire de l’axe coopération internationale un levier de renforcement de la lutte contre la corruption au niveau national et transnational qui intègre la complexité croissante du phénomène.
des politiques publiques en accompagnant, supervisant et coordonnant les politiques et actions relatives à la lutte contre la corruption ; le lancement de programme de sensibilisation et de mobilisation des citoyens, des acteurs de la société civile et l’implication des médias ; le développement des capacités de détection des cas de présomption de corruption et instruction des dossiers correspondant pour sortir de l’impunité et, enfin, faire de l’axe coopération internationale un levier de renforcement de la lutte contre la corruption au niveau national et transnational qui intègre la complexité croissante du phénomène.
Comment peut-on restructurer la stratégie de lutte contre la corruption ?
- La restructuration de la stratégie de lutte contre la corruption ne doit pas remettre en cause ses fondements qui sont construits sur la base d’une démarche participative et autour de principes universels.
Tout en consolidant la structure de cette stratégie autour des 10 programmes, il y a lieu tout de même de renforcer les contenus des projets, leur mise en convergence et cohérence et surtout une priorisation qui vise à accélérer le rythme des réalisations et à les orienter vers des impacts forts, mesurables et perceptibles par les citoyens et par les investisseurs et acteurs économiques.
- Plusieurs personnes participent d’une manière ou d’une autre à la corruption sans pour autant s’en rendre compte. Que peut-on faire pour changer cela ?
- On ne peut lutter contre la corruption sans l’implication des citoyens. Ces derniers doivent prendre conscience du fait que ce phénomène influe sur l’ensemble de la société. Nous tenons à instaurer une approche participative élargie et fondée sur l’écoute et l’inclusion.
Pour ce faire, il est important de mettre en place des programmes de sensibilisation, de mobilisation et d’interaction avec les citoyens et les différents acteurs de la société civile et les médias.
Hajar LEBABI
Pour ce faire, il est important de mettre en place des programmes de sensibilisation, de mobilisation et d’interaction avec les citoyens et les différents acteurs de la société civile et les médias.
Hajar LEBABI