De gauche à droite : Zoubeir Lafhaj et Hassan Jaï, partenariat franco-marocain pour la promotion de la Construction 4.0.
- Comment se présente aujourd’hui l’industrie 4.0 post Covid-19 dans la perspective de la reprise de l’activité économique ?
- Zoubeir Lafhaj : Nous sommes en présence d’une grande transformation. En Europe, du fait du manque de personnel sur les chantiers et des risques sanitaires, la tendance forte depuis l’avènement du Covid-19, et même auparavant, est de robotiser au maximum le processus de construction, de sécuriser les chantiers et de les livrer rapidement. Concernant la data, il s’agit aussi de sécuriser les échanges de plans et de reporting, entre autres, et cela amène une réorganisation des chantiers.
- Hassan Jaï : L’avènement du Covid-19 a accéléré une révision de la programmation des bâtiments car les besoins ont connu une grande modification : on vivra et on travaillera dans un bâtiment différemment et cela a une conséquence sur toute la chaîne de valeur de la construction. La récente crise sur l’approvisionnement des matériaux a alerté sur l’urgence d’une démarche plus frugale sur l’utilisation es entrants. Globalement, cela coïncide dans le monde avec le fait que le secteur de la construction, qui n’a pas entrepris sa mue technologique 4.0, est sur le point de l’entreprendre.
- Quelle corrélation existe-t-elle entre l’urgence climatique, la transformation numérique et le secteur des infrastructures, de l’immobilier ?
-H.J. : La Construction représente aujourd’hui dans le monde, avec des variations par pays, près de 40 % de la consommation d’énergie et autant en émissions GES (Gaz à effet de serre), une partie des consommations d’énergie et des émissions GES est liée aux procédés de construction.
La grande partie est liée à l’exploitation du bâtiment une fois construit. Devant le choix conjoint des pays dans le monde, d’une part, de réduire la consommation d’énergie, et, d’autre part, de réduire l’émission GES, il est devenu primordial de construire différemment et d’isoler thermiquement les bâtiments pour une consommation optimisée d’énergie ainsi que la dissipation moindre des GES.
- Z.L. : La transformation numérique et notamment l’industrie 4.0 permet de concevoir, justement, les constructions en imaginant dès le départ le cycle de vie du bâtiment dans une logique d’économie circulaire et notamment de faire un suivi des opérations de constructions matériau par matériau et processus par processus.
Enfin, il faut rappeler que la sécurisation des chantiers est une priorité dans le monde car la majorité des accidents de travail surviennent sur les chantiers de construction. D’où le développement de nouveaux processus de gestion de chantier (Lean Construction), de la digitalisation de la construction et l’interopérabilité des logiciels (processus BIM), de l’industrialisation (Impression 3D et modularité des bâtiments) et du suivi des indicateurs sur chantiers (outils IoT), entre autres.
- Justement, concernant ces éléments précités, une convention vient d’être signée entre Welearn (Maroc) et la Centrale Lille (France). De quoi s’agit-il ?
- Z.L. : Il s’agit justement de préparer les acteurs aux nouveaux usages et pratiques que l’on vient de souligner précédemment. Et ceci avec une capacité dédoublée du fait de la complémentarité entre les deux organismes.
- H.J. : Chacun apporte son expertise à travers des dispositifs pédagogiques qui, eux aussi, conviennent aux nouvelles tendances d’apprentissage, il s’agit en fait d’associer l’Edtech à la Proptech et la Contech dans deux contextes différents, cette complémentarité permettra une forte valeur ajoutée aux dispositifs proposés.
- Quel sera l’impact de ce partenariat dans le secteur de l’immobilier au Maroc ?
- H.J. : Nous espérons que cela pourra accompagner la transformation qui s’opère dans le métier de la construction en général. Notre rôle est d’accompagner le secteur par la formation avec un contenu et un contenant adaptés.
- Z.L. : L’impact est multiple, à savoir une possibilité de mobilité des stagiaires, de cadres, en fait un échanges interculturel qui apporte une vision diversifiée au niveau de la construction dont l’immobilier, vision française couplée à la marocaine, ce qui peut permettre de favoriser des alliances au niveau des entreprises qui opéreront dans le futur dans la Construction 4.0
- Les deux partenaires travaillent sur des projets d’industrialisation de la Construction dans le cadre de la Recherche. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
- Z.L. : Nous allons proposer des Masters de recherche, des projets de recherche sur des sujets concernant l’espace francophone. Nous allons également répondre conjointement à des projets de recherche, industriels européens, dans les sujets de la Construction, notamment la Construction 4.0 en proposant des thèses et des PostDoc. Notre convention avec Welearn permettra d’accroître notre agilité à proposer des formations et des initiatives répondant aux défis de la Construction 4.0. Ils ont été parmi les 6 premiers organismes certificateurs en BIM…en France et un des deux premiers à le proposer en ligne.
• H.J. : Nous allons également entreprendre des projets de recherche pédagogiques en vue de développer des dispositifs de formation immersifs à partir de Casablanca mais également de Lille, car celle-ci accueille l’un des plus grands incubateurs européens dans la Proptech et l’Edtech. Centrale Lille est l’organisme idéal pour nous, du fait de son appartenance à un Groupe prestigieux, du fait d’avoir été précurseur avec la Chaire Construction 4.0 et enfin du fait de sa localisation dans une aire que nous ciblons comme lieu de rayonnement de nos initiatives.
- Zoubeir Lafhaj : Nous sommes en présence d’une grande transformation. En Europe, du fait du manque de personnel sur les chantiers et des risques sanitaires, la tendance forte depuis l’avènement du Covid-19, et même auparavant, est de robotiser au maximum le processus de construction, de sécuriser les chantiers et de les livrer rapidement. Concernant la data, il s’agit aussi de sécuriser les échanges de plans et de reporting, entre autres, et cela amène une réorganisation des chantiers.
- Hassan Jaï : L’avènement du Covid-19 a accéléré une révision de la programmation des bâtiments car les besoins ont connu une grande modification : on vivra et on travaillera dans un bâtiment différemment et cela a une conséquence sur toute la chaîne de valeur de la construction. La récente crise sur l’approvisionnement des matériaux a alerté sur l’urgence d’une démarche plus frugale sur l’utilisation es entrants. Globalement, cela coïncide dans le monde avec le fait que le secteur de la construction, qui n’a pas entrepris sa mue technologique 4.0, est sur le point de l’entreprendre.
- Quelle corrélation existe-t-elle entre l’urgence climatique, la transformation numérique et le secteur des infrastructures, de l’immobilier ?
-H.J. : La Construction représente aujourd’hui dans le monde, avec des variations par pays, près de 40 % de la consommation d’énergie et autant en émissions GES (Gaz à effet de serre), une partie des consommations d’énergie et des émissions GES est liée aux procédés de construction.
La grande partie est liée à l’exploitation du bâtiment une fois construit. Devant le choix conjoint des pays dans le monde, d’une part, de réduire la consommation d’énergie, et, d’autre part, de réduire l’émission GES, il est devenu primordial de construire différemment et d’isoler thermiquement les bâtiments pour une consommation optimisée d’énergie ainsi que la dissipation moindre des GES.
- Z.L. : La transformation numérique et notamment l’industrie 4.0 permet de concevoir, justement, les constructions en imaginant dès le départ le cycle de vie du bâtiment dans une logique d’économie circulaire et notamment de faire un suivi des opérations de constructions matériau par matériau et processus par processus.
Enfin, il faut rappeler que la sécurisation des chantiers est une priorité dans le monde car la majorité des accidents de travail surviennent sur les chantiers de construction. D’où le développement de nouveaux processus de gestion de chantier (Lean Construction), de la digitalisation de la construction et l’interopérabilité des logiciels (processus BIM), de l’industrialisation (Impression 3D et modularité des bâtiments) et du suivi des indicateurs sur chantiers (outils IoT), entre autres.
- Justement, concernant ces éléments précités, une convention vient d’être signée entre Welearn (Maroc) et la Centrale Lille (France). De quoi s’agit-il ?
- Z.L. : Il s’agit justement de préparer les acteurs aux nouveaux usages et pratiques que l’on vient de souligner précédemment. Et ceci avec une capacité dédoublée du fait de la complémentarité entre les deux organismes.
- H.J. : Chacun apporte son expertise à travers des dispositifs pédagogiques qui, eux aussi, conviennent aux nouvelles tendances d’apprentissage, il s’agit en fait d’associer l’Edtech à la Proptech et la Contech dans deux contextes différents, cette complémentarité permettra une forte valeur ajoutée aux dispositifs proposés.
- Quel sera l’impact de ce partenariat dans le secteur de l’immobilier au Maroc ?
- H.J. : Nous espérons que cela pourra accompagner la transformation qui s’opère dans le métier de la construction en général. Notre rôle est d’accompagner le secteur par la formation avec un contenu et un contenant adaptés.
- Z.L. : L’impact est multiple, à savoir une possibilité de mobilité des stagiaires, de cadres, en fait un échanges interculturel qui apporte une vision diversifiée au niveau de la construction dont l’immobilier, vision française couplée à la marocaine, ce qui peut permettre de favoriser des alliances au niveau des entreprises qui opéreront dans le futur dans la Construction 4.0
- Les deux partenaires travaillent sur des projets d’industrialisation de la Construction dans le cadre de la Recherche. Que pouvez-vous dire à ce sujet ?
- Z.L. : Nous allons proposer des Masters de recherche, des projets de recherche sur des sujets concernant l’espace francophone. Nous allons également répondre conjointement à des projets de recherche, industriels européens, dans les sujets de la Construction, notamment la Construction 4.0 en proposant des thèses et des PostDoc. Notre convention avec Welearn permettra d’accroître notre agilité à proposer des formations et des initiatives répondant aux défis de la Construction 4.0. Ils ont été parmi les 6 premiers organismes certificateurs en BIM…en France et un des deux premiers à le proposer en ligne.
• H.J. : Nous allons également entreprendre des projets de recherche pédagogiques en vue de développer des dispositifs de formation immersifs à partir de Casablanca mais également de Lille, car celle-ci accueille l’un des plus grands incubateurs européens dans la Proptech et l’Edtech. Centrale Lille est l’organisme idéal pour nous, du fait de son appartenance à un Groupe prestigieux, du fait d’avoir été précurseur avec la Chaire Construction 4.0 et enfin du fait de sa localisation dans une aire que nous ciblons comme lieu de rayonnement de nos initiatives.
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE
Bon à savoir
Dr Zoubeir Lafhaj est Professeur des universités à Centrale Lille, Président de l’institut Français de la Construction Lean et Titulaire de la Chaire de Recherche Industrielle Construction 4.0. De son côté, Hassan Jaï est CEO Welearn et est administrateur des structures dans le BIM ainsi que de plusieurs Masters Spécialisés relatifs à la Construction. Centrale Lille est membre du réseau Centrale. Il forme, depuis plus de 160 ans, à travers ses 4 écoles d’ingénieurs, 17 parcours de masters.
Ainsi, l’établissement forme des ingénieurs à travers l’Ecole Centrale de Lille pour la formation généraliste. Welearn est une entreprise innovante, installée au Technopark Casablanca, spécialisée dans la conception et la production de formations et de coaching, notamment en mode e-learning, au profit du secteur de la Construction principalement.
