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Interview / Santé : Les limites des tests PCR et sérologiques, selon le Dr Khadija Moussayer


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 21 Juillet 2020

Des tests sérologiques et PCR sont exigés pour passer les frontières maritimes et aériennes partiellement rouvertes. Le Dr Khadija Moussayer en identifie les limites.



Dr Khadija Moussayer, spécialiste en Médecine interne et en gériatrie, et présidente de l’Association Marocaine des Maladies Auto-Immunes et Systémiques (AMMAIS.
Dr Khadija Moussayer, spécialiste en Médecine interne et en gériatrie, et présidente de l’Association Marocaine des Maladies Auto-Immunes et Systémiques (AMMAIS.
- A quel point les tests sérologiques et PCR, exigés des Marocains Résidant à l’Étranger et des personnes bloquées à l’étranger, sont-ils efficaces ?
- La lutte contre la Covid-19 passe notamment par la détection des personnes contaminées et donc susceptibles de propager la maladie. Cette détection repose sur l’isolement du virus dans l’organisme par les tests virologiques et sérologiques, qui comportent néanmoins certaines limites et plusieurs écueils. Malgré la haute capacité du test virologique (RT-PCR), à détecter le virus, et ce, uniquement chez les vrais malades, il est parfois indétectable dans les voies respiratoires supérieures même s’il est présent dans les poumons. Concernant les tests sérologiques, ils ne sont recommandés qu’en complément d’un test PCR qui s’avère négatif alors que le patient présente des symptômes. Le test sérologique est utile pour la surveillance épidémiologique de la présence du virus dans la population.

- Peut-on avoir recours à l’un des deux tests sans l’autre dans ce cas ?
- Le test sérologique et la PCR exigés des Marocains voulant revenir aux Maroc pose question, bien que le but en est d’éviter l’arrivée de personnes infectées. Plusieurs éventualités se présentent à nous. Si la PCR est positive, on n’aura pas besoin d’effectuer des tests sérologiques dans ce cas. En revanche, si elle est négative, la personne est soit non infectée, soit une fausse négative par erreur de prélèvement ou de son temps. Un deuxième test est alors recommandé à l’arrivée. Une sérologie positive et une PCR négative nous indiquera que la personne a été contaminée et qu’elle n’est plus contagieuse. Par contre, une PCR négative et une sérologie négative ne nous garantissent rien ! Le couplage des deux tests est difficile à interpréter et utile que dans de faibles proportions.

La PCR est-il alors le test décisif et le plus efficace ?
- Absolument. Elle permet de déterminer les porteurs du virus au moment du prélèvement. Un test négatif ne doit pas nous faire abandonner les gestes barrières, sans lesquels on risque d’être infectés ultérieurement. Cette opération doit être renouvelée assez fréquemment, en particulier dans les entreprises, pour dépister les nouvelles infections. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il est primordial de continuer à respecter les mesures préventives, dont le port obligatoire de masque et le respect de la distanciation sociale.

Recueillis par Safaa KSAANI

Encadré

Covid-19
Alerte sur l’enfer des personnes atteintes de MAI
Les Maladies Auto-Immunes (MAI) constituent au royaume, comme ailleurs, un grand vrai problème de santé publique. Elles sont la 3ème cause de morbidité dans le monde, après les maladies cardiovasculaires et les cancers. Elles touchent en effet entre 7 à 10% de la population mondiale, et occupent la 3ème place du budget de la Santé dans les pays développés, selon Dr Khadija Moussayer. Les parents d’enfants atteints de la Phénylcétonurie, une maladie rare qui touche au Maroc 1 enfant sur environ 4.000, vivent une véritable « vie de misère et galère » entre cherté et indisponibilité des médicaments, aliments spécifiques, lit-on dans un communiqué conjoint, publié, au début du mois courant, par l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) et l’Association Marocaine des Patients PKU– Phénylcétonurie.Les malades du lupus, une autre MAI, chronique, vivent dans la crainte de manquer de leur médicament principal, le Plaquenil, depuis le début de l’épidémie, sans lequel la vie est difficile pour eux. L’arrêt du traitement de façon brutale peut avoir des répercussions graves sur la santé des patients malades de lupus. Les effets s’aggravent et la progression de la maladie s’accélère à moyen et long termes. Le Plaquenil est un traitement de fond de la pathologie. Il permet de prévenir les poussées de la maladie. Ce médicament est généralement prescrit à vie.

Certains malades ont encore actuellement des difficultés à obtenir ce médicament et son remplacement trop fréquent par la Nivaquine, une molécule voisine, actuellement , n’est pas une solution viable à long terme, alerte-t-on.

Repères

Réouverture partielle des frontières nationales
Une opération exceptionnelle visant à autoriser l’accès au territoire national par voies aérienne et maritime a démarré, mercredi 15 courant, pour les citoyens marocains quelle que soit leur condition (touristes bloqués, étudiants ou résidents à l’étranger), ainsi que les étrangers résidant dans le Royaume et se trouvant à l’étranger pour une raison quelconque, ainsi que leurs familles. Les personnes concernées par cette opération exceptionnelle doivent respecter certaines conditions, dont présenter avant l’embarquement un test PCR de moins de 48 heures, ainsi qu’un test sérologique.
Reprise des vols spéciaux
Les deux compagnies aériennes Royal Air Maroc et Air Arabia ont mis en place des programmes de vols, adaptés aux conditions imposées par le gouvernement, dans le cadre de la réouverture partielle des frontières nationales depuis le 15 courant. Dans un communiqué, la compagnie aérienne nationale explique qu’étant donné qu’il « s’agit d’une opération spéciale déclenchée dans un temps record », elle a mobilisé tous ses services pour impliquer les agents de voyages marocains dans le processus de commercialisation de ces vols, dont l’achat est possible via leur site web également.
Faible diagnostic des MAI au royaume
L’apport de la biologie est capital pour le diagnostic de la majorité des Maladies Auto-Immunes. Le diagnostic des MAI est souvent ardu car leurs symptômes sont peu perceptibles au début. Au Maroc, le principal outil de diagnostic, qu’est la recherche des auto-anticorps, n’est pas disponible dans tous les hôpitaux, déplore Dr Moussayer. « Il y a donc un effort à fournir pour une meilleure formation, à l’intention des médecins généralistes, principaux acteurs de santé et première interface face à ces maladies, et les aider à décrypter les différents “masques” de ces troubles.








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