- Comme annoncé par l’AIVAM en octobre dernier, le carburant Euro 6 est commercialisé au Royaume depuis janvier 2022. Quelles conclusions ont motivé cette décision ? L’état des lieux de la qualité de l’air en est une ?
- Concernant le carburant Euro 6, précisément Euro 6b, effectivement, nous avons entamé depuis plus d’un an une démarche vis-à-vis du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable pour revoir les caractéristiques des carburants commercialisés au Royaume, à savoir l’essence et le diesel. Nous avons pris pour base de demande des écarts constatés par rapport au dispositif normatif Euro 6b. Ce qui a motivé cette demande, c’est tout d’abord la qualité des motorisations que l’on pouvait ramener.
Aujourd’hui, chacun des constructeurs doit vérifier la disponibilité du carburant qu’il faut pour pouvoir introduire des motorisations sur le marché. Et comme le carburant était en-deçà de certaines normes, il y a des motorisations, voire des modèles qui ne pouvaient pas être intégrés au Maroc. Ceci concernait davantage l’essence qui était bien plus écartée de la norme Euro 6 que le diesel. Ce dernier avait besoin d’être amélioré sur quelques aspects.
Maintenant, ces choses sont faites, à travers l’arrêté qui est sorti pendant l’été dernier et qui considère les nouvelles normes comme obligatoires à partir du premier janvier 2022 avec un moratoire pour les pétroliers. Techniquement, à partir de cette date, toutes les stations à travers le pays commercialiseront de l’essence et du diesel de qualité Euro 6b.
- Concernant le carburant Euro 6, précisément Euro 6b, effectivement, nous avons entamé depuis plus d’un an une démarche vis-à-vis du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable pour revoir les caractéristiques des carburants commercialisés au Royaume, à savoir l’essence et le diesel. Nous avons pris pour base de demande des écarts constatés par rapport au dispositif normatif Euro 6b. Ce qui a motivé cette demande, c’est tout d’abord la qualité des motorisations que l’on pouvait ramener.
Aujourd’hui, chacun des constructeurs doit vérifier la disponibilité du carburant qu’il faut pour pouvoir introduire des motorisations sur le marché. Et comme le carburant était en-deçà de certaines normes, il y a des motorisations, voire des modèles qui ne pouvaient pas être intégrés au Maroc. Ceci concernait davantage l’essence qui était bien plus écartée de la norme Euro 6 que le diesel. Ce dernier avait besoin d’être amélioré sur quelques aspects.
Maintenant, ces choses sont faites, à travers l’arrêté qui est sorti pendant l’été dernier et qui considère les nouvelles normes comme obligatoires à partir du premier janvier 2022 avec un moratoire pour les pétroliers. Techniquement, à partir de cette date, toutes les stations à travers le pays commercialiseront de l’essence et du diesel de qualité Euro 6b.
Le passage de la norme Euro 4 à Euro 6 est accompagné d’un vrai saut technologique.
Ceci nous permettra d’introduire des motorisations de meilleure qualité qui sont moins polluantes. Et même le fait d’utiliser des carburants de meilleure qualité sur les motorisations existantes fera que leurs émissions seront moins élevées.
- Jusqu’ici, est-ce que les distributeurs de carburants commencent à le proposer dans leurs stations services ? Quelle est sa disponibilité sur le marché ?
- Oui, pour certains, depuis un bout de temps, parce que sur le marché mondial, les distributeurs de carburants s’approvisionnent d’une qualité de carburant qui était meilleure à celle qui était nécessaire de par notre ancien dispositif réglementaire. Maintenant, on va voir cette tendance s’accentuer d’un mois à l’autre pour arriver à une conformité totale à partir du mois de mai prochain, au plus tard.
- Quelles sont les caractéristiques de cette norme et qu’est-ce qui la différencie des autres normes d’émission (Euro 6C, Euro 6d…) ?
- Le dispositif réglementaire des carburants permet d’améliorer plusieurs indicateurs et ça dépend selon que ce soit l’essence ou le diesel. Quand on passe de l’Euro 5 à l’Euro 6b puis au 6c ou au 6d, les critères sont améliorés d’une génération à l’autre. On va émettre moins de particules dans l’air, on va avoir des caractéristiques lubrifiantes meilleures du carburant et émettre moins de monoxyde d’azote.
A côté de ce dispositif normatif pour les carburants, il y a le dispositif normatif pour les véhicules. Parce que là aussi, ce qui a été fait pour le carburant a pour objectif de pouvoir accommoder des véhicules qui sont à telle ou telle norme. A partir de janvier 2023, nous allons avoir la nouvelle norme Euro 6b pour les véhicules qui entrent en ligne de compte, c’est-à-dire ne pourront plus être homologués par type, à partir de cette date, que des véhicules Euro 6b.
- Quel est le coût de cette norme ? Est-ce attractif pour les automobilistes et les routiers professionnels ?
- Il y a un léger surcoût mais réellement minime, voire invisible sur le volet du carburant. Néanmoins, sur le volet des véhicules, le passage de la norme Euro 4 à Euro 6 est accompagné d’un vrai saut technologique. Maintenant, la majorité des constructeurs présents au Maroc sont déjà passés à la norme Euro 5 puis devront passer à l’Euro 6. Généralement, dans le passage de l’Euro 5 vers l’Euro 6, il faut compter en moyenne 4 à 5% d’augmentation sur les tarifs des véhicules. Cela dépend, entre autres, des constructeurs et des motorisations.
- Comment les constructeurs sont-ils amenés à respecter des taux de plus en plus bas d’émissions de particules et d’oxydes d’azote (NOx) ?
- Aujourd’hui, les constructeurs procèdent à leur recherche et développement en fonction de ce que les clients recherchent en termes de performance, de puissance, de confort. Mais d’un autre côté, il y a des normes qu’il faut respecter. Parmi celles-ci, celles relatives à la pollution, qui font que les restrictions sont de plus en plus importantes pour les constructeurs.
C’est aussi coûteux de développer des motorisations essence et diesel qui répondent à ce dispositif normatif. C’est pour cela qu’on est en train de voir ce mouvement structurel de l’ensemble de l’industrie automobile vers des motorisations électriques totalement non polluantes.
Cela coûte cher en termes de recherche et développement. C’est pourquoi on va voir plusieurs constructeurs arrêter complètement de faire de la recherche et du développement à partir de 2024, pour pouvoir répondre aux normes. Au lieu de faire de la recherche sur du diesel et de l’essence, autant la faire sur de l’électrique, et on est sur du “Carbon-Free Energy”.
- A quel point la norme Euro 6b permettra-t-elle d’encourager l’achat de véhicules électriques ou hybrides ?
- Non pour l’électrique, parce que c’est un autre dispositif, et oui pour l’hybride parce que certains constructeurs avaient des véhicules hybrides accompagnés de motorisation essence qui ne fonctionnaient qu’avec du carburant aux normes Euro 6. Désormais, ils pourront les ramener. Aujourd’hui, parmi les choses pour lesquelles nous militons est le fait d’avoir des dispositifs incitatifs à l’acquisition de ces véhicules dits moins polluants, et ce, dans le cadre d’une politique publique globale de qualité de l’air et de respect de l’environnement.
- A partir du 1er janvier 2023, toute nouvelle homologation de véhicules neufs devra impérativement satisfaire aux caractéristiques de la norme Euro 6b. Comment seront homologués les véhicules en stock ne répondant pas à cette norme ?
- Pour les véhicules en stock, nous avons un moratoire d’un an avant de pouvoir les immatriculer. En gros, nous avons 12 mois pour pouvoir immatriculer tous les véhicules ne répondant pas à cette norme et ayant été homologués avant. Au-delà du 1er janvier 2024, un véhicule qui ne répond pas aux normes Euro 6b ne pourra plus être immatriculé.
- Quelles perspectives pour le renouvellement des flottes de taxis ?
Le renouvellement des petits taxis répond à la disponibilité des fonds prévus à ce projet. Jusque-là, c’est une opération couronnée de beaucoup de succès.
Aujourd’hui, il y a même des taximen qui demandent aujourd’hui à renouveler leurs véhicules. C’est vous dire l’attrait de la nouvelle norme. Cette opération continuera. Il se trouve qu’elle a été légèrement freinée en 2021 parce que les taximen ont dû mettre en place une jauge, pandémie oblige, et donc ne transporter que trois personnes à cinq, au lieu de six, ce qui a réduit leur revenu, et par conséquent leur pouvoir d’achat. Ils n’ont donc pas pu mettre l’avance nécessaire à l’opération de renouvellement de leurs véhicules, au-delà de la subvention donnée.
Les véhicules plébiscités par les taximen vont également subir le changement technologique. Ils coûteront donc plus chers.
Mais pour répondre à votre question d’un point de vue environnemental, ces véhicules proposés aux taximen ou qu’ils plébiscitent, vont également subir le changement technologique et donc, dans un an ou deux, seront en conformité avec la norme Euro 6. Ils coûteront donc plus cher. Mais ça ne changera rien au dispositif, si toutefois il existe et que le fonds de renouvellement était toujours pourvu.
Recueillis par Safaa KSAANI