- Au vu de la récente crise économique et financière, comment se portent les exportations des produits de l’artisanat ?
- Selon les dernières statistiques fournies par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’artisanat traditionnel marocain est dans une zone de confort. Mais la réalité en est tout autre. Les produits exportés et qui réalisent de grands bénéfices sont issus de grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est conséquent.
Mais l’artisan traditionnel, qui crée un produit par semaine ou par mois, ne peut pas mener une vie décente. Et ce, pour plusieurs raisons, dont la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, ainsi que la montée de la concurrence de la part de pays qui créent des produits artisanaux de masse. C’est le cas des théières et des babouches marocaines.
Malheureusement, un produit fait par amour à la main ne pourra pas concurrencer un produit industriel. L’industrialisation de produits artisanaux de la part d’entreprises étrangères nous incite à penser sérieusement à cette problématique. Je pense qu’il serait judicieux d’avoir un travail de chaîne pour garder la qualité des produits de nos artisans.
Tout artisan peut créer une coopérative ou une start-up, à l’aide des différents financements à travers le Maroc, tels que l’INDH, FORSA, les micro ou les petits crédits, dans le but de produire par masse.
Il convient de souligner que l’artisan a besoin d’être formé dans la commercialisation intelligente de ses produits, à l’instar du recours aux gadgets. C’est essentiel au vu de l’évolution du mode de vie que nous menons. Cela ne peut qu’être bénéfique en matière d’exportations.
-A quel point l’artisanat a-t-il besoin de l’innovation pour être en phase avec l’évolution de la société ?
-L’ouverture sur le monde par le biais des réseaux sociaux et de l’Internet a refaçonné les exigences des clients.
D’où la nécessité d’innover au niveau de la fabrication des produits artisanaux. Cette innovation a besoin d’outils scientifiques et techniques. Cela nous renvoie vers la formation qui doit impérativement inclure l’innovation, les nouvelles technologies et la commercialisation intelligente des produits.
Pour sauver le secteur de la morosité, il faut que les produits artisanaux traditionnels s’exposent partout, notamment dans les centres d’attraction, dans les passages touristiques et dans les sites historiques.
- Quels sont les défis de l’artisanat aujourd’hui ?
- Le grand défi est de hisser le niveau de notre artisanat à travers l’artisan lui-même, en l’estimant à sa juste valeur. Faute de quoi, l’héritage de ce métier ne serait plus possible.
Le chantier Royal de la généralisation de la protection sociale au profit des artisans leur permettra de mener une vie digne. Le cadre juridique de l’activité artisanale reste un grand hic.
- Selon les dernières statistiques fournies par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’artisanat traditionnel marocain est dans une zone de confort. Mais la réalité en est tout autre. Les produits exportés et qui réalisent de grands bénéfices sont issus de grandes entreprises dont le chiffre d’affaires est conséquent.
Mais l’artisan traditionnel, qui crée un produit par semaine ou par mois, ne peut pas mener une vie décente. Et ce, pour plusieurs raisons, dont la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières, ainsi que la montée de la concurrence de la part de pays qui créent des produits artisanaux de masse. C’est le cas des théières et des babouches marocaines.
Malheureusement, un produit fait par amour à la main ne pourra pas concurrencer un produit industriel. L’industrialisation de produits artisanaux de la part d’entreprises étrangères nous incite à penser sérieusement à cette problématique. Je pense qu’il serait judicieux d’avoir un travail de chaîne pour garder la qualité des produits de nos artisans.
Tout artisan peut créer une coopérative ou une start-up, à l’aide des différents financements à travers le Maroc, tels que l’INDH, FORSA, les micro ou les petits crédits, dans le but de produire par masse.
Il convient de souligner que l’artisan a besoin d’être formé dans la commercialisation intelligente de ses produits, à l’instar du recours aux gadgets. C’est essentiel au vu de l’évolution du mode de vie que nous menons. Cela ne peut qu’être bénéfique en matière d’exportations.
-A quel point l’artisanat a-t-il besoin de l’innovation pour être en phase avec l’évolution de la société ?
-L’ouverture sur le monde par le biais des réseaux sociaux et de l’Internet a refaçonné les exigences des clients.
D’où la nécessité d’innover au niveau de la fabrication des produits artisanaux. Cette innovation a besoin d’outils scientifiques et techniques. Cela nous renvoie vers la formation qui doit impérativement inclure l’innovation, les nouvelles technologies et la commercialisation intelligente des produits.
Pour sauver le secteur de la morosité, il faut que les produits artisanaux traditionnels s’exposent partout, notamment dans les centres d’attraction, dans les passages touristiques et dans les sites historiques.
- Quels sont les défis de l’artisanat aujourd’hui ?
- Le grand défi est de hisser le niveau de notre artisanat à travers l’artisan lui-même, en l’estimant à sa juste valeur. Faute de quoi, l’héritage de ce métier ne serait plus possible.
Le chantier Royal de la généralisation de la protection sociale au profit des artisans leur permettra de mener une vie digne. Le cadre juridique de l’activité artisanale reste un grand hic.
Portrait
L’artisanat, son quotidien
Le parcours de Lamia El Mazigi l’a conduite à explorer différentes voies pour réaliser sa passion pour la mode et l'artisanat.
Après avoir suivi des cours de stylisme et de modélisme au collège LaSalle, elle a travaillé dans l'atelier de sa mère, qui était également dans ce domaine.
« J'ai eu l'opportunité de développer un projet que j'avais à cœur grâce au Programme Moukawalati, mais, malheureusement, ce programme a été interrompu, laissant mon projet en suspens », nous confie-t-elle.
Cependant, sa passion a continué de la pousser à chercher d'autres moyens pour exercer son métier de manière plus adaptée à ses besoins et aspirations. En parallèle, elle a commencé à enseigner dans un centre de formation et de qualification aux métiers de l'artisanat, « ce qui m'a encouragé à repenser la manière dont je pouvais partager mon savoir-faire avec un public plus large », dit-elle. C'est ainsi qu’elle a eu, en 2014, l'idée de créer une association baptisée « Sanâat Bladi » regroupant des membres qui partagent des intérêts similaires, qu'il s'agisse de jeunes filles, de femmes employées, de femmes au foyer ou de femmes plus âgées.
« L'objectif principal de cette association était de permettre à ces groupes de personnes d'apprendre différentes compétences artisanales telles que le perlage, la broderie ou la couture grâce à des formations dispensées au sein de l'association. Avec le temps, ces formations se sont étendues sur une durée d'un an à deux ans », nous explique-t-elle.
L’ambition grandissante de Lami El Mazigi l’a incitée à élargir son champ d’action. Elle a ainsi créé le Marché Solidaire Africain. « Celui-ci constitue un espace d'expérience des pratiques du terrain. Il est voulu pour contribuer à la valorisation et la commercialisation des produits africains tout en assurant la formation, l'échange des compétences et l'accompagnement des exposants, issus de différents pays africains, notamment le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée Conakry et le Gabon », tient-t-elle à affirmer, exprimant sa fierté d'œuvrer à une cause aussi noble que l'intégration des migrants et leur accompagnement dans cette initiative qui s'inscrit dans les perspectives d'ouverture du Maroc sur les Etats africains voisins.
Le parcours de Lamia El Mazigi l’a conduite à explorer différentes voies pour réaliser sa passion pour la mode et l'artisanat.
Après avoir suivi des cours de stylisme et de modélisme au collège LaSalle, elle a travaillé dans l'atelier de sa mère, qui était également dans ce domaine.
« J'ai eu l'opportunité de développer un projet que j'avais à cœur grâce au Programme Moukawalati, mais, malheureusement, ce programme a été interrompu, laissant mon projet en suspens », nous confie-t-elle.
Cependant, sa passion a continué de la pousser à chercher d'autres moyens pour exercer son métier de manière plus adaptée à ses besoins et aspirations. En parallèle, elle a commencé à enseigner dans un centre de formation et de qualification aux métiers de l'artisanat, « ce qui m'a encouragé à repenser la manière dont je pouvais partager mon savoir-faire avec un public plus large », dit-elle. C'est ainsi qu’elle a eu, en 2014, l'idée de créer une association baptisée « Sanâat Bladi » regroupant des membres qui partagent des intérêts similaires, qu'il s'agisse de jeunes filles, de femmes employées, de femmes au foyer ou de femmes plus âgées.
« L'objectif principal de cette association était de permettre à ces groupes de personnes d'apprendre différentes compétences artisanales telles que le perlage, la broderie ou la couture grâce à des formations dispensées au sein de l'association. Avec le temps, ces formations se sont étendues sur une durée d'un an à deux ans », nous explique-t-elle.
L’ambition grandissante de Lami El Mazigi l’a incitée à élargir son champ d’action. Elle a ainsi créé le Marché Solidaire Africain. « Celui-ci constitue un espace d'expérience des pratiques du terrain. Il est voulu pour contribuer à la valorisation et la commercialisation des produits africains tout en assurant la formation, l'échange des compétences et l'accompagnement des exposants, issus de différents pays africains, notamment le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, la Guinée Conakry et le Gabon », tient-t-elle à affirmer, exprimant sa fierté d'œuvrer à une cause aussi noble que l'intégration des migrants et leur accompagnement dans cette initiative qui s'inscrit dans les perspectives d'ouverture du Maroc sur les Etats africains voisins.