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Actu Maroc

[ Interview avec M’jid El Guerrab ] « La France a besoin de l’apport touristique marocain »


Rédigé par Safaa KSAANI Lundi 21 Juin 2021

Le vaccin chinois Sinopharm, administré au Maroc, n’est pas reconnu en France. Une décision qui a fait réagir les Marocains et les Français du Maroc. Néanmoins, cette décision pourrait évoluer en fonction de la conjoncture sanitaire, estime M’jid El Guerrab.



- Le vaccin chinois Sinopharm a fait preuve d’efficacité à hauteur de 70%, pourtant, les personnes, dont les Marocains, immunisées par ce vaccin, sont privées d’entrer en France. Quel commentaire en faites-vous ?
- Les restrictions d’entrée sur le territoire français mises en place depuis le 9 juin dernier sont une première étape dans le processus de réouverture des frontières. Nous pouvons nous réjouir de cette réouverture progressive en ayant à l’esprit la problématique des variants qui reste assez importante en Europe. On le voit par exemple au Royaume-Uni qui a annoncé le report de quatre semaines de la levée de toutes les restrictions à cause du variant Delta. Pour l’instant, le Sinopharm n’est pas reconnu par l’Agence européenne du médicament et la France a fait le choix de suivre cette décision. Néanmoins, comme toutes les décisions, elles ont vocation à évoluer en fonction de la conjoncture sanitaire.


- Quels sont, selon vous, les dessous de cette décision ?
- La Commission Européenne a proposé aux États membres d’autoriser l’entrée dans l’Union Européenne aux voyageurs qui ont reçu la dernière dose d’un vaccin recommandé par l’Union Européenne. Or, tel n’est pas le cas du vaccin chinois Sinopharm, mais également du vaccin russe Spoutnik V. Mais, dans le même temps, elle a également ouvert la possibilité que cela soit étendu aux vaccins ayant reçu l’autorisation d’utilisation d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est ce terme de « possibilité » qui a créé l’incompréhension dans la mesure où il ne s’agit aucunement d’une obligation. Et les décisions de l’Union Européenne semblent dictées plutôt par celle de l’Agence européenne du médicament plutôt que par l’Organisation Mondiale de la Santé, qui, il ne faut pas l’oublier, à un rôle essentiellement consultatif et de promotion de la santé mondiale.


- La non-reconnaissance du vaccin Sinopharm par la France fait l’objet d’un mécontentement de la part des Français du Maroc ayant bénéficié du vaccin chinois, dont Hélène Le Gal. Ces réactions suffisent-elles pour que la France change d’avis ?
- En effet, cette incompréhension a créé un certain mécontentement parmi la communauté française au Maroc. J’ai entendu ces réactions et je les comprends, car nos compatriotes qui résident au Maroc ont fait preuve d’énormément de résilience et ont été à l’écoute de toutes les recommandations faites par les autorités françaises mais également marocaines, à l’image justement de l’Ambassadrice de France au Maroc, Mme Hélène Le Gal, qui, comme vous le mentionnez, s’est pliée aux règles établies. Avec l’approche de la saison estivale, j’espère néanmoins que le bon sens prendra le dessus, car la France a besoin de l’apport touristique asiatique mais également marocain.


- Que proposez-vous pour que les personnes de nationalité française puissent entrer en France ? Des tests PCR font-ils l’affaire ?
- En attendant, effectivement, les tests PCR restent la bonne option pour éviter la transmission des variants. De manière générale, nous sommes pleinement mobilisés pour faciliter le retour de tous les Français qui se trouvent à l’étranger. A ce propos, la décision du Conseil d’État de mettre fin aux motifs impérieux est une victoire du droit et du bon sens sur une technocratie qui, dans certains aspects, peut paraître éloignée des réalités. Je formule le souhait que tout cela soit très vite derrière nous afin que nous puissions retrouver au plus vite les facilités de déplacements que nous connaissions par le passé.
 
Recueillis par Safaa KSAANI

Ouverture des frontières


Voici comment se rendre en France à partir du Maroc

 
Selon un document publié par le gouvernement français, présentant la stratégie de réouverture des frontières, aucune autorisation n’est exigée, pour quitter le territoire national, des étrangers résidant au Maroc, des étrangers de passage au Maroc et des binationaux.
Toutefois, pour entrer en France depuis le Maroc, les conditions dépendent principalement de la vaccination.
Pour les personnes vaccinées par les vaccins reconnus par l’Agence européenne du médicament (EMA) : Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson, les autorités françaises exigent une preuve de vaccination. Un test PCR négatif de moins de 72 H ou un test antigénique négatif de moins de 48 H est exigé à l’embarquement. Aucun test n’est exigé à l’arrivée et aucune mesure de quarantaine ne devrait être appliquée par le voyageur à son arrivée, précise le gouvernement français. Pour les personnes non vaccinées, elles ne peuvent accéder en France que pour motifs impérieux. Un test PCR négatif de moins de 72 H ou un test antigénique négatif de moins de 48 H est exigé à l’embarquement au Maroc, en direction de la France. Un autre test antigénique aléatoire peut se faire à l’entrée, en plus d’un auto-isolement de 7 jours, avant de pouvoir circuler librement en France, d’après le même document.
Pour rappel, le vaccin Sinopharm, administré en partie au Maroc, n’est pas encore reconnu en France, d’après le même document, sauf pour motifs impérieux. De son côté, Sinopharm a déposé une demande d’autorisation auprès de l’Agence européenne du médicament. Une fois l’autorisation obtenue, le vaccin Sinopharm entrera en vigueur dans toute l’Union Européenne.
S.K.








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