- Comment décrivez-vous l’importance du Forum SEAFOOD FOR AFRICA pour la région de Dakhla-Oued Eddahab ?
Le forum est une plateforme exceptionnelle qui met en lumière des initiatives économiques stratégiques à l’échelle du continent, particulièrement dans le domaine halieutique. Pour notre région, Dakhla-Oued Eddahab, cet événement représente une opportunité précieuse pour partager notre expérience réussie. Elle repose sur une synergie entre la vision Royale, qui fixe un cadre structurant pour le développement des ressources halieutiques, et l’action d’un secteur privé engagé.
Je tiens aussi à souligner que cet événement est organisé par la FENIP (Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche), avec laquelle nous collaborons étroitement. Nous sommes partenaires sur plusieurs fronts pour promouvoir la valorisation des ressources halieutiques, favoriser le développement durable et renforcer l’intégration africaine.
C’est également une chance de dialoguer avec d’autres acteurs africains sur des défis communs, comme la durabilité des ressources ou la coopération économique. Cette collaboration avec la FENIP illustre à quel point une vision partagée peut amplifier notre impact et consolider notre position en tant que moteur économique régional.
- Quelle est la contribution de la COMAIP à la dynamique économique et sociale de la région ?
La COMAIP joue un rôle crucial en alignant ses actions avec la vision Royale. Nos membres s’engagent à débarquer l’intégralité de leurs captures dans la région et à investir dans des infrastructures modernes de transformation. Ces efforts se traduisent par une contribution significative à l’emploi local avec 40 000 emplois directs et indirects, soit 30 % de la population active dans la région de Dakhla-Oued Eddahab. A cela s’ajoute la stimulation d’activités connexes tout au long de la chaîne de valeur. Nous pouvons citer également l’amélioration des exportations nationales grâce à une production de qualité compétitive sur les marchés internationaux.
De plus, notre confédération s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan Halieutis, la stratégie nationale de développement du secteur des pêches maritimes, lancée en 2009. Ce plan vise à renforcer la durabilité, la compétitivité et la performance du secteur. Les contributions de la COMAIP au Plan Halieutis incluent le soutien à la durabilité à tavers l’adoption de pratiques responsables pour préserver les écosystèmes marins et assurer une exploitation durable des ressources. En effet, en Septembre 2024, la COMAIP a adopté à l’unanimité une charte éthique portant sur la préservation de la ressource, les meilleures pratiques sociales, ainsi que la durabilité des opérations et le respect de l’environnement. Il y a également, l’amélioration de la valorisation via les Investissements dans les technologies modernes et infrastructures pour maximiser la valeur ajoutée des produits pélagiques. A cela s’ajoute le développement des infrastructures, notamment suite aux collaborations avec les institutions pour optimiser les ports et les équipements dédiés à la pêche, notamment les tours de séparation eau-poisson
Et in fine, le renforcement de la compétitivité à travers la promotion des produits marocains sur les marchés internationaux et intégration de normes de qualité élevées, notamment à travers la demande de certification MSC.
- Quelle est votre vision pour l’avenir de la COMAIP et son rôle en Afrique ?
La COMAIP aspire à être un catalyseur de développement durable et intégré en Afrique. En œuvrant à l’essor économique et social des provinces du Sud, nous voulons également renforcer les liens de coopération avec nos partenaires africains. Notre objectif est de promouvoir un modèle fondé sur l’innovation, la solidarité, et la durabilité, contribuant ainsi à l’intégration continentale et à la prospérité partagée. Par ailleurs, la nature chevauchante des stocks de petits pélagiques, qui s’étendent le long des côtes nord-ouest africaines, nous oblige à une coordination régionale. La COMAIP est prête à soutenir toute initiative visant à renforcer la conservation et la durabilité de ces ressources stratégiques. Nous encourageons également des partenariats solides entre les États africains pour une gestion concertée et durable.