- En tant que fondateur d’ORA Cash, comment évaluez-vous l’évolution de la société marocaine face à la digitalisation croissante, surtout chez les jeunes générations ?
Ces dernières années, la société marocaine a connu une transformation majeure grâce à l'adoption massive des nouvelles technologies. Avec plus de 25 millions de smartphones en circulation et une population jeune très active sur les réseaux sociaux (20 millions sur Facebook, 12 millions sur Instagram et 12 millions sur TikTok), les comportements de consommation et de communication changent rapidement. Les nouvelles générations, surnommées « wlad ou bnat l’wa9t », adoptent un mode de vie de plus en plus digitalisé.
Ces dernières années, la société marocaine a connu une transformation majeure grâce à l'adoption massive des nouvelles technologies. Avec plus de 25 millions de smartphones en circulation et une population jeune très active sur les réseaux sociaux (20 millions sur Facebook, 12 millions sur Instagram et 12 millions sur TikTok), les comportements de consommation et de communication changent rapidement. Les nouvelles générations, surnommées « wlad ou bnat l’wa9t », adoptent un mode de vie de plus en plus digitalisé.
Conscients de cette évolution, nous avons choisi de répondre à cette transition en proposant des services financiers modernes, simples et accessibles, parfaitement adaptés à leurs besoins et attentes. Cette digitalisation représente une véritable opportunité pour connecter les citoyens aux services essentiels et favoriser le développement d’une économie plus inclusive et performante.
- Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer ORA Cash, la première application de Mobile Wallet sociale au Maroc ?
Le Maroc connaît un élan inédit pour l'inclusion financière et digitale, soutenu par Sa Majesté le Roi Mohamed VI et les efforts de l'État, des administrations et de Bank Al-Maghrib, modèle international en la matière. ORA Cash souhaite contribuer à ce projet national en utilisant la technologie pour promouvoir l'inclusion financière, notamment en réduisant la dépendance au cash. Malgré une croissance de la bancarisation, près de 90 % des transactions par carte bancaire sont des retraits d'espèces, ce qui reflète une préférence culturelle pour le cash et un manque d'outils modernes pour des transferts rapides.
Avec près de 10 millions de Marocains non ou sous-bancarisés, il est crucial d'offrir des solutions accessibles comme les Mobile Wallets , favorisant ainsi l’inclusion financière. Les initiatives de l'État, telles que la promotion des Mobile Wallets dans la distribution des aides sociales, méritent d’être saluées. ORA Cash entend ainsi encourager une transition vers une économie plus digitalisée. Ce contexte nous conforte dans l’idée qu’un Mobile Wallet social est la solution idéale pour simplifier les échanges financiers tout en créant une communauté digitale.
- Dans quelle mesure la digitalisation peut-elle contribuer à la construction d’un Maroc numérique et inclusif, en particulier en matière d’inclusion financière ?
La digitalisation est un levier essentiel pour bâtir un Maroc inclusif. Elle permet de réduire les barrières liées à l’accès aux services financiers, notamment pour les populations rurales et sous-bancarisées. Grâce à des outils comme les Mobile Wallets, les Marocains peuvent accéder rapidement et à moindre coût à des services comme le transfert d’argent, le paiement digital, ou l’ouverture d’un compte de paiement.
Cette inclusion financière favorisera nécessairement la croissance économique en permettant aux petits commerçants, aux artisans et aux particuliers non ou sous-bancarisés d’intégrer plus facilement le système de services financiers. En soutenant l’adoption de solutions digitales, nous contribuons à la vision d’un Maroc plus connecté, tourné vers l’inclusion.
- Comment les institutions financières traditionnelles peuvent-elles collaborer avec les fintechs pour créer des solutions innovantes et accessibles ?
La collaboration entre institutions financières et fintechs est essentielle pour accélérer l’innovation et promouvoir l’inclusion financière. Les institutions financières apportent une infrastructure solide, une expertise réglementaire et une base de clients établie, tandis que les fintechs comme ORA Cash offrent agilité technologique, innovation rapide et adoption par les jeunes et les non-bancarisés. Le partenariat entre ORA Technologies et M2T (filiale de la BCP) est un exemple concret d’open innovation avec le service « Bank as a Service » (BaaS), permettant à ORA Cash de devenir agent principal de paiement de M2T et de proposer des services financiers conformes à la réglementation.
Les efforts conjoints d’éducation et de sensibilisation sont indispensables pour encourager l’adoption des outils digitaux et renforcer la confiance dans les services innovants. Cette synergie vise à offrir des solutions inclusives et innovantes répondant aux défis économiques et sociaux du Maroc.
- Pouvez-vous nous parler un peu de ce premier Mobile Wallet social au Maroc ? Quels besoins spécifiques des Marocains vise-t-il à combler ?
ORA Cash n’est pas seulement un portefeuille numérique, c’est une communauté. Premier Mobile Wallet social au Maroc, il permet d’envoyer des messages, photos, ou partager sa localisation tout en effectuant des transferts d’argent ou paiements instantanés. Il répond à des besoins clés : instantanéité avec des flux financiers gratuits et immédiats, accessibilité grâce à une application simple à utiliser, et un aspect social qui séduit les jeunes. Avec des frais faibles et un accès simplifié, ORA Cash encourage l’adoption des services digitaux.
- La plateforme est-elle adaptée pour les personnes peu digitalisées (accessibilité web) ?
Oui, ORA Cash est conçu pour être inclusif. L’application est disponible en 5 langues, dont le darija écrit en arabe ou en caractères latins, pour toucher une audience plus large. Nous travaillons également sur des fonctionnalités comme les commandes vocales et une interface simplifiée pour les personnes ayant des difficultés de lecture ou de vision, contribuant ainsi à l’inclusion digitale.
- Quelles mesures de sécurité sont mises en place pour protéger les transactions et les données personnelles des utilisateurs ?
La sécurité est une priorité absolue, avec des protocoles avancés intégrés pour protéger les utilisateurs. Le chiffrement de bout en bout garantit que toutes les transactions et communications sont sécurisées par des algorithmes de cryptage, assurant ainsi la confidentialité des données. L’authentification sécurisée protège l’accès aux transactions par une double authentification (mot de passe et code de vérification). De plus, ORA Cash respecte les normes locales, en collaboration avec M2T, pour se conformer aux directives de Bank Al-Maghrib et de la CNDP, assurant ainsi une sécurité et une confidentialité conformes à la réglementation.
- Quelles solutions digitales pour les populations sous-bancarisées ?
Pour les populations sous-bancarisées, un compte de paiement rapide à créer est proposé, accessible en moins d’une minute. Il permet des transferts gratuits et instantanés entre particuliers, ainsi que des paiements digitaux pour les petits commerçants, simplifiant les transactions et réduisant les coûts liés aux espèces. De plus, un partenariat avec des agences physiques comme Chaabi Cash et Tashilates permet des retraits d’espèces à travers le Maroc.
- Quels défis doivent être relevés pour garantir une inclusion financière réussie au Maroc ?
Les principaux défis à relever dans l’adoption des paiements digitaux et des services financiers mobiles incluent plusieurs aspects cruciaux. Tout d’abord, il est nécessaire d’opérer un changement profond des habitudes culturelles en incitant les populations à privilégier les paiements numériques plutôt que les transactions en espèces, qui demeurent largement ancrées dans les pratiques quotidiennes. Ensuite, l’éducation financière joue un rôle clé, car il est essentiel de sensibiliser les utilisateurs aux avantages et à la sécurité des services financiers digitaux afin de surmonter les réticences et développer une compréhension des outils numériques.
De plus, la question de l’infrastructure technologique est déterminante, car il faut garantir une connectivité fiable, notamment dans les zones rurales, où l’accès à Internet et aux réseaux mobiles peut être limité. Enfin, le coût d’accès aux services représente un obstacle majeur ; il est crucial de rendre ces solutions abordables pour tous les segments de la population, afin d’assurer une adoption large et équitable des services financiers digitaux, quel que soit le niveau de revenu ou de localisation des utilisateurs.