- Quels sont les livres et les auteurs qui vous semblent avoir marqué votre imaginaire en général, d’écrivain en particulier ?
- Il y a eu trois étapes importantes, très différentes mais complémentaires. Avant tout, les livres qui ont marqué mon imaginaire sont ceux qui, durant l’enfance, ont été les catalyseurs de cette passion pour la lecture : les bandes dessinées de Goscinny, Peyo, Hergé et Uderzo.
Puis, dans un second temps est apparu un penchant manifeste pour le théâtre et la comédie qui permet, comme dans Le médecin malgré lui, de Molière, d’associer la dérision à la critique morale et sociale. Après un gap de quelques années, le retour à la littérature a été marqué par la lecture de 1984 d’Orwell. Une société où les sentiments humains ont été éliminés, permet de comprendre l’importance de la recherche d’amour et de liberté. La lecture de La maladie de Sachs, de Martin Winckler, médecin, écrivain et militant, a déclenché l’envie d’exprimer avec franchise mes idées sur la médecine.
C’est justement cette analyse qui m’intéresse car des sentiments complexes sont induits par l’accumulation des plaintes absorbées tous les jours par les médecins, et cela ne peut rester sans conséquences. Lorsque la médecine est mêlée à un trop-plein d’émotions, elle déclenche forcément une envie de témoigner et de laisser des traces par l’écriture.
- Quel mouvement littéraire, romanesque, poétique ou de pensée, vous semble marquer votre démarche d’écrivain ?
- L’humanisme et le naturalisme dans le contexte médical. J’affectionne particulièrement la littérature engagée, nourrie par la pratique médicale et l’empathie face à la souffrance et à l’injustice. Mikhail Boulgakov, Martin Winckler, Anton Tchekhov ont réussi à transcrire cet engagement dans leurs pratiques médicales et dans leurs écrits. La question ultime qui en découle est celle du libre arbitre : jusqu’à quel point l’homme peut-il être maître et conscient des motivations qui déterminent ses choix ?
- Avant ou pendant l’écriture de votre première oeuvre, fréquentiez-vous des écrivains ? Pouvez-vous en citez quelques noms ?
- Non, ils me semblaient inabordables. J’aurai souhaité le faire, par le biais d’un groupe ou d’un espace d’échange où ils auraient été accessibles, où l’on aurait eu le loisir de les écouter, de partager leurs pensées…
Pendant l’écriture de mon premier roman, Un toubib dans la ville, j’ai pu communiquer par mail avec Mohamed Nedali. Je l’avais contacté car je venais d’achever la lecture de Grâce à Jean de la Fontaine. Dans ce roman, relatant l’expérience d’un jeune instituteur, le narrateur fait preuve de sincérité et décrit avec humour et sans complaisance, l’univers dans lequel il évolue.
Ce roman rejoint tout à fait le thème de mon premier roman, qui met en scène un jeune médecin fraîchement diplômé qui observe avec dérision la schizophrénie sociale. Mohamed Nedali m’a encouragée à publier mon premier roman, et cela, un auteur ne l’oublie jamais...
- Vous est-il arrivé de penser à écrire comme tel ou tel écrivain ? Lesquels ?
- Mon envie première était de témoigner et pointer les anomalies de notre société, mais avec dérision. C’est pour cela que j’ai mis en scène mon premier roman, dans une pièce de théâtre où tous les comédiens étaient des médecins.
Un clin d’oeil à Molière, sûrement. Je voue une grande admiration pour de nombreux auteurs, tels que Kundera ou Zweig. Mais, dans l’écriture, comme dans la peinture, penser écrire comme l’un d’entre eux serait hautement prétentieux et surtout nous ferait perdre tout libre arbitre dans l’écriture. Écrire en s’appliquant à une ressemblance serait certainement voué à l’échec.
Le côté imprévisible de l’écriture et la liberté qu’elle octroie, stimule l’envie d’écrire. Notre propre imaginaire me semble être le seul guide valable et authentique dans l’écriture.
- Il y a eu trois étapes importantes, très différentes mais complémentaires. Avant tout, les livres qui ont marqué mon imaginaire sont ceux qui, durant l’enfance, ont été les catalyseurs de cette passion pour la lecture : les bandes dessinées de Goscinny, Peyo, Hergé et Uderzo.
Puis, dans un second temps est apparu un penchant manifeste pour le théâtre et la comédie qui permet, comme dans Le médecin malgré lui, de Molière, d’associer la dérision à la critique morale et sociale. Après un gap de quelques années, le retour à la littérature a été marqué par la lecture de 1984 d’Orwell. Une société où les sentiments humains ont été éliminés, permet de comprendre l’importance de la recherche d’amour et de liberté. La lecture de La maladie de Sachs, de Martin Winckler, médecin, écrivain et militant, a déclenché l’envie d’exprimer avec franchise mes idées sur la médecine.
C’est justement cette analyse qui m’intéresse car des sentiments complexes sont induits par l’accumulation des plaintes absorbées tous les jours par les médecins, et cela ne peut rester sans conséquences. Lorsque la médecine est mêlée à un trop-plein d’émotions, elle déclenche forcément une envie de témoigner et de laisser des traces par l’écriture.
- Quel mouvement littéraire, romanesque, poétique ou de pensée, vous semble marquer votre démarche d’écrivain ?
- L’humanisme et le naturalisme dans le contexte médical. J’affectionne particulièrement la littérature engagée, nourrie par la pratique médicale et l’empathie face à la souffrance et à l’injustice. Mikhail Boulgakov, Martin Winckler, Anton Tchekhov ont réussi à transcrire cet engagement dans leurs pratiques médicales et dans leurs écrits. La question ultime qui en découle est celle du libre arbitre : jusqu’à quel point l’homme peut-il être maître et conscient des motivations qui déterminent ses choix ?
- Avant ou pendant l’écriture de votre première oeuvre, fréquentiez-vous des écrivains ? Pouvez-vous en citez quelques noms ?
- Non, ils me semblaient inabordables. J’aurai souhaité le faire, par le biais d’un groupe ou d’un espace d’échange où ils auraient été accessibles, où l’on aurait eu le loisir de les écouter, de partager leurs pensées…
Pendant l’écriture de mon premier roman, Un toubib dans la ville, j’ai pu communiquer par mail avec Mohamed Nedali. Je l’avais contacté car je venais d’achever la lecture de Grâce à Jean de la Fontaine. Dans ce roman, relatant l’expérience d’un jeune instituteur, le narrateur fait preuve de sincérité et décrit avec humour et sans complaisance, l’univers dans lequel il évolue.
Ce roman rejoint tout à fait le thème de mon premier roman, qui met en scène un jeune médecin fraîchement diplômé qui observe avec dérision la schizophrénie sociale. Mohamed Nedali m’a encouragée à publier mon premier roman, et cela, un auteur ne l’oublie jamais...
- Vous est-il arrivé de penser à écrire comme tel ou tel écrivain ? Lesquels ?
- Mon envie première était de témoigner et pointer les anomalies de notre société, mais avec dérision. C’est pour cela que j’ai mis en scène mon premier roman, dans une pièce de théâtre où tous les comédiens étaient des médecins.
Un clin d’oeil à Molière, sûrement. Je voue une grande admiration pour de nombreux auteurs, tels que Kundera ou Zweig. Mais, dans l’écriture, comme dans la peinture, penser écrire comme l’un d’entre eux serait hautement prétentieux et surtout nous ferait perdre tout libre arbitre dans l’écriture. Écrire en s’appliquant à une ressemblance serait certainement voué à l’échec.
Le côté imprévisible de l’écriture et la liberté qu’elle octroie, stimule l’envie d’écrire. Notre propre imaginaire me semble être le seul guide valable et authentique dans l’écriture.
Propos recueillis par :
Abdallah BENSMAÏN
Abdallah BENSMAÏN