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L'Alliance des Économistes Istiqlaliens propose un plan d'urgence pour booster l'emploi


Rédigé par L'Opinion Lundi 10 Février 2025

En réaction à l'annonce du gouvernement concernant la nouvelle feuille de route pour l'emploi, l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) dévoile un plan d’urgence en 10 mesures pour favoriser une création massive d’emplois durables. Voici leurs propositions.



L’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) se penche sur la question cruciale du chômage et de la création d’emplois. Dans une note publiée ce 10 février, l’AEI présente un plan d’urgence visant à générer une création massive d’emplois durables au Maroc. 
 
"Le chômage demeure l'un des défis majeurs du Maroc. Sa progression récente est particulièrement préoccupante. En 2024, le taux de chômage a grimpé à 13,3%, contre 13% en 2023. Cependant, cette recrudescence ne doit pas nous empêcher de percevoir certaines transformations structurelles et des évolutions positives du marché de l'emploi depuis trois ans. Il s'agit particulièrement de la hausse de l'emploi rémunéré, passé de 9,2 millions en 2021 (85,8%) à 9,6 millions en 2024 (90%)", expliquent les économistes istiqlaliens.
 
Pour répondre à cette problématique, le gouvernement a notamment annoncé, en 2024, le lancement de la feuille de route POUR l'emploi, dotée d'un budget de 14 milliards de dirhams, rappelle l'AEI, notant qu'elle propose un plan structuré autour de dix mesures, en attendant l'annonce des détails et mesures spécifiques de ladite feuille de route, qui devrait être présentée par Younes Sekkouri, ministre tutelle, ce jeudi 13 février, en Conseil de gouvernement.
 
L'AEI propose ainsi les mesures suivantes :

1- Élaborer un diagnostic transparent, précis et cohérent de l'offre et de la demande d'emplois et des origines réelles du décalage

Un diagnostic, quantitatif et qualitatif, précis permettrait de mieux comprendre pourquoi les employeurs ont du mal à trouver les ressources dont ils ont besoin, alors que les rangs des chômeurs ne cessent de grossir.

2- Assurer une meilleure adéquation entre l'offre et la demande d'emploi

Afin de répondre à l'évolution rapide et structurelle des besoins du marché, national et international, du travail, il est crucial d'élaborer une cartographie des besoins en compétences actuels et futurs du Royaume, tout en tenant compte de la mobilité internationale des talents. Cette initiative doit s'accompagner du lancement de larges programmes de formation accélérée et d'insertion professionnelle, au niveau de chaque région, qui intègrent à la fois des compétences techniques spécialisées, des langues étrangères et des soft skills (aptitudes comportementales).

3- Stimuler l'investissement des PME, l'entrepreneuriat et l’innovation

Selon l'Observatoire marocain des TPME (OMTPME), ces dernières représentaient, en 2021, 99% des unités économiques du Maroc et constituent un moteur essentiel de création d'emplois. À cet effet, il est impératif de simplifier davantage le parcours de l'investisseur, notamment en accélérant les efforts de digitalisation.

L'opérationnalisation du décret dédié à la TPME dans le cadre de la Charte d'investissement représente une priorité, tout en réactivant des dispositifs d'accompagnement comme ceux de Maroc PME, qui n'ont pas été reconduits.

4- Favoriser la préférence nationale et encourager le "Made in Morocco"

La commande publique, représentant 24 % du PIB en 2023 (soit plus de 300 milliards de dirhams), est un levier clé pour l'emploi national et doit prioriser les entreprises et produits locaux. Les grands chantiers engagés jusqu’en 2030, estimés à 1 300 milliards de dirhams, doivent également bénéficier aux entreprises marocaines, favorisant ainsi les PME et TPE. En parallèle, le soutien à la production locale et la sensibilisation au "Made in Morocco" sont essentiels pour stimuler l’économie et préserver l’emploi.

5- Intégrer l'économie informelle pour élargir les opportunités d'emploi

Selon le dernier rapport publié par la Banque mondiale et l'OMTPME, le secteur informel représente près de 30% du PIB et concentre 77% de l'emploi au Maroc.

L'intégration des entreprises informelles dans le circuit formel leur offrirait un accès aux dispositifs de soutien de l'État, ainsi qu'à la commande publique et au financement de leur croissance.

6- Faciliter l'accès au financement des entreprises créatrices d'emplois et soutenir celles qui souffrent d'insuffisance de fonds propres

L'AEI propose de mettre en place des mécanismes de financement à taux bonifié pour les entreprises s'engageant à recruter un nombre significatif de jeunes.

7- Encourager et réglementer les nouvelles formes de travail pour plus de flexibilité et d'inclusion

Le marché du travail doit évoluer pour s'adapter aux nouvelles réalités économiques et sociales. Il est essentiel de mieux encadrer et faciliter le travail à temps partiel, le travail à domicile et le télétravail, en particulier pour les jeunes en formation, les femmes et les personnes en situation de handicap.

8- Revitaliser le monde rural (38% de la population nationale) par la formation, l'investissement, la diversification et la valorisation de ses ressources

9- Fixer des objectifs en termes d'investissements productifs et de création d'emplois aux collectivités territoriales, notamment dans le cadre des contrats-programmes État-régions

Il s'agit de déployer une des principales prérogatives propres aux régions en créant des fonds d'investissement régionaux (FIR), en mobilisant un foncier dédié aux TPME, à proximité des bassins d'emploi, y compris dans le rural, et en assurant des formations d'insertion adaptées aux activités locales, dans le cadre d'un partenariat entre les conseils régionaux, les établissements d'enseignement supérieur et les Cités des métiers et compétences (CMC).

10- Accélérer l'émergence des nouvelles filières stratégiques

Le Maroc doit saisir le potentiel des secteurs émergents pour créer des opportunités économiques, renforcer sa compétitivité et promouvoir une nouvelle génération d'emplois.