Et voilà une excellente idée. Le monstre de la musique country, l’Américain Randy Travis, est victime d’un AVC en 2013. Ce qui explique sa disparition des scènes et des studios. Le chanteur abdique puisque sa voix ne suit plus son amour pour un art qui le porte haut depuis plus de quarante années. « Pourtant, c’est bien sa voix qu’on entend sur une nouvelle chanson, qu’il a écrite, arrangée et produite. Mais ce n’est pas lui qui chante, c’est un logiciel dopé à l’intelligence artificielle qui a cloné son timbre et ses inflexions. Ce n’est pas la première fois que l’on fait chanter quelqu’un de façon totalement virtuelle. Mais c’est la première fois qu’on le fait de façon délibérée avec la bénédiction de l’artiste, du producteur et de la maison de disques », lit-on sur le site de France Info. Les fans sont ravis de cette prouesse artificielle. Et si cela déteignait sur quelques-uns de nos chanteurs et chanteuses qui se retirent sans forcément être atteints d’un grave handicap physique ou pas ? On aimerait réentendre Naïma Samih, Ghita Ben Abdeslam, Bachir Abdou, Anouar Hakim… Mais là, ceci risque de se compliquer. Qui est encore de ce monde pour écrire et composer à cette génération biberonnée aux productions d’un autre temps, celui des chansons que le public apprend par cœur, les fredonnant sous la douche ou les récitant en vaquant aux ménages domestiques ? La réponse est fatalement dans la question, mais il est permis de rêver. On remarquera que nous ne parlons pas ici de certains donneurs de voix de l’actuelle scène musicale marocaine qui ont grandement besoin de ce procédé. La cause est simple : il faudrait d’abord avoir de véritables et envoûtantes cordes vocales à cloner en cas de panne, l’intelligence artificielle étant capricieuse.