C’est un programme ambitieux que s’est fixé l’Union Syndicale Africaine (USA) au terme de son Assemblée générale, tenue récemment à Kénitra, à laquelle a pris part plus d’une centaine de camarades venus de 18 pays africains. Un conclave considéré aussi comme fondateur de l’action syndicale à l’échelle continentale.
Cette nouvelle structure, qui se veut panafricaine, présidée par le Marocain, Salihi Nasredine, également à la tête de la Force Syndicale, est née de la volonté d’un groupe de pays à savoir : le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Sénégal. Durant quatre jours les participants ont planché sur un thème fédérateur : « Partage d’expérience sur l’organisation et le fonctionnement des différents syndicats ». L’initiative et la démarche sont louables dans un contexte où l’appel au regroupement est au centre de toutes les discussions. En effet, et pour les promoteurs, la solidarité et la coopération syndicale africaine sont des préalables nécessaires à la paix, à la démocratie et aux droits.
Dans cette optique, l’USA se donne pour mission d’assurer la justice sociale, l’égalité et l’équité, en garantissant un niveau de vie décent pour toutes et tous. La rencontre de Kénitra a été ainsi l’occasion de passer en revue les actes posés et de se pencher sur les perspectives à travers une stratégie élaborée à cet effet.
D’autant plus que le principe de l’USA s’organise autour des besoins tangibles des travailleurs à travers le monde tout en agissant pour faire naître l’espoir, et redonner de l’espoir à ceux qui sont peut-être en train de sombrer dans le désespoir. Et ce n’est pas tout puisque l’Union syndicale travaille pour un salaire décent qui soit en adéquation avec les compétences croissantes des travailleurs sans oublier la lutte contre la croissance continue de l’emploi précaire sous toutes ses formes, y compris le faux travail indépendant tout en revendiquant une vie meilleure pour les travailleurs, leurs familles et leurs communautés.
Assurer le leadership
C’est à juste titre d’ailleurs que les participants ont plaidé pour des services publics universels et des investissements publics dans un avenir durable. Le principe de l’USA est aussi de défendre et faire progresser l’égalité femmes-hommes dans le monde du travail et au sein de nos sociétés afin d’« assurer un leadership à nos communautés, à nos nations et donner une voix aux plus démunis », soulignent-ils.
Pour ce qui est des objectifs stratégiques et des actions à venir, l’USA s’engage à promouvoir l’attention accrue portée par la Déclaration du Centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail aux droits fondamentaux, la liberté d’association, la négociation collective ainsi qu’un salaire minimum adéquat, la limitation de la durée du travail, la sécurité et la santé au travail. Il s’agira aussi d’oeuvrer en faveur de la ratification, de la mise en oeuvre et du respect de toutes les normes internationales du travail et d’aider les affiliés à combler les lacunes en matière de politiques, d’application et de mise en oeuvre des normes du travail internationales et nationales.
En outre, l’USA entend organiser et mobiliser la solidarité africaine lorsque les droits des travailleurs et des syndicats sont menacés et attaqués, et s’opposer à l’ingérence des forces de l’État dans les relations industrielles tout en aidant les affiliés à renforcer leur capacité à répondre aux violations des droits des travailleurs.
A cet égard, elle va constituer des alliances parmi les syndicats et assurer une coopération stratégique avec d’autres organisations afin de maximiser notre pouvoir collectif en vue de promouvoir et défendre les droits. Le renforcement du pouvoir syndical en Afrique a été également à l’ordre du jour. A ce sujet, l’Union s’engage à développer le syndicalisme africain en aidant ses syndicats affiliés à organiser les travailleurs et travailleuses dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle va soutenir aussi les programmes d’éducation et de renforcement des capacités, y compris l’élaboration de nouvelles formes d’organisation efficaces.
Promouvoir l’emploi des femmes
La question de la femme n’est pas en reste. Sur ce volet, l’Union s’engage à prendre des mesures pour promouvoir et protéger les droits des travailleuses tout en mettant en place un groupe de travail pour l’égalité et à garantir l’accès des femmes à des fonctions dirigeantes au sein des syndicats, à travers le renforcement de la démocratie.
Il sera question ainsi d’accroître la visibilité des femmes qui travaillent dans les industries et promouvoir l’emploi des femmes, et notamment des jeunes femmes, dans des métiers dont elles sont traditionnellement exclues. Il s’agira aussi de travailler dans le cadre des secteurs et réseaux sur des stratégies abordant la segmentation hommes/femmes dans la perspective de supprimer les obstacles à l’égalité.
L’un des points nodaux de l’action stratégique sera d’oeuvrer en faveur de la ratification, de la mise en oeuvre et du respect des normes internationales du travail favorisant ainsi la protection et la promotion des droits des femmes et de l’égalité des sexes, y compris les Conventions de l’OIT. Sans oublier le soutien aux affiliés dans le cadre de leurs efforts de négociation collective en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, de la protection des femmes contre la discrimination, le harcèlement sexuel et toutes les formes de violence.
Toujours est-il que la retraite de l’USA à Kénitra a permis de baliser le terrain dans la refondation du syndicalisme en Afrique à l’heure où le continent est devenu l’objet de convoitise sur le plan économique en raison de ses immenses richesses. Et c’est à juste raison si le président de l’USA (lire l’article ci-contre) affirme : « l’Afrique est donc devenue un nouveau pôle de croissance mondiale et à ce titre elle doit impérativement faire face à des défis importants pour améliorer les conditions de vie et de travail de sa population. Le mouvement syndical a son rôle à jouer face à cette situation ».
Cette nouvelle structure, qui se veut panafricaine, présidée par le Marocain, Salihi Nasredine, également à la tête de la Force Syndicale, est née de la volonté d’un groupe de pays à savoir : le Maroc, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Sénégal. Durant quatre jours les participants ont planché sur un thème fédérateur : « Partage d’expérience sur l’organisation et le fonctionnement des différents syndicats ». L’initiative et la démarche sont louables dans un contexte où l’appel au regroupement est au centre de toutes les discussions. En effet, et pour les promoteurs, la solidarité et la coopération syndicale africaine sont des préalables nécessaires à la paix, à la démocratie et aux droits.
Dans cette optique, l’USA se donne pour mission d’assurer la justice sociale, l’égalité et l’équité, en garantissant un niveau de vie décent pour toutes et tous. La rencontre de Kénitra a été ainsi l’occasion de passer en revue les actes posés et de se pencher sur les perspectives à travers une stratégie élaborée à cet effet.
D’autant plus que le principe de l’USA s’organise autour des besoins tangibles des travailleurs à travers le monde tout en agissant pour faire naître l’espoir, et redonner de l’espoir à ceux qui sont peut-être en train de sombrer dans le désespoir. Et ce n’est pas tout puisque l’Union syndicale travaille pour un salaire décent qui soit en adéquation avec les compétences croissantes des travailleurs sans oublier la lutte contre la croissance continue de l’emploi précaire sous toutes ses formes, y compris le faux travail indépendant tout en revendiquant une vie meilleure pour les travailleurs, leurs familles et leurs communautés.
Assurer le leadership
C’est à juste titre d’ailleurs que les participants ont plaidé pour des services publics universels et des investissements publics dans un avenir durable. Le principe de l’USA est aussi de défendre et faire progresser l’égalité femmes-hommes dans le monde du travail et au sein de nos sociétés afin d’« assurer un leadership à nos communautés, à nos nations et donner une voix aux plus démunis », soulignent-ils.
Pour ce qui est des objectifs stratégiques et des actions à venir, l’USA s’engage à promouvoir l’attention accrue portée par la Déclaration du Centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail aux droits fondamentaux, la liberté d’association, la négociation collective ainsi qu’un salaire minimum adéquat, la limitation de la durée du travail, la sécurité et la santé au travail. Il s’agira aussi d’oeuvrer en faveur de la ratification, de la mise en oeuvre et du respect de toutes les normes internationales du travail et d’aider les affiliés à combler les lacunes en matière de politiques, d’application et de mise en oeuvre des normes du travail internationales et nationales.
En outre, l’USA entend organiser et mobiliser la solidarité africaine lorsque les droits des travailleurs et des syndicats sont menacés et attaqués, et s’opposer à l’ingérence des forces de l’État dans les relations industrielles tout en aidant les affiliés à renforcer leur capacité à répondre aux violations des droits des travailleurs.
A cet égard, elle va constituer des alliances parmi les syndicats et assurer une coopération stratégique avec d’autres organisations afin de maximiser notre pouvoir collectif en vue de promouvoir et défendre les droits. Le renforcement du pouvoir syndical en Afrique a été également à l’ordre du jour. A ce sujet, l’Union s’engage à développer le syndicalisme africain en aidant ses syndicats affiliés à organiser les travailleurs et travailleuses dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle va soutenir aussi les programmes d’éducation et de renforcement des capacités, y compris l’élaboration de nouvelles formes d’organisation efficaces.
Promouvoir l’emploi des femmes
La question de la femme n’est pas en reste. Sur ce volet, l’Union s’engage à prendre des mesures pour promouvoir et protéger les droits des travailleuses tout en mettant en place un groupe de travail pour l’égalité et à garantir l’accès des femmes à des fonctions dirigeantes au sein des syndicats, à travers le renforcement de la démocratie.
Il sera question ainsi d’accroître la visibilité des femmes qui travaillent dans les industries et promouvoir l’emploi des femmes, et notamment des jeunes femmes, dans des métiers dont elles sont traditionnellement exclues. Il s’agira aussi de travailler dans le cadre des secteurs et réseaux sur des stratégies abordant la segmentation hommes/femmes dans la perspective de supprimer les obstacles à l’égalité.
L’un des points nodaux de l’action stratégique sera d’oeuvrer en faveur de la ratification, de la mise en oeuvre et du respect des normes internationales du travail favorisant ainsi la protection et la promotion des droits des femmes et de l’égalité des sexes, y compris les Conventions de l’OIT. Sans oublier le soutien aux affiliés dans le cadre de leurs efforts de négociation collective en faveur de l’égalité entre hommes et femmes, de la protection des femmes contre la discrimination, le harcèlement sexuel et toutes les formes de violence.
Toujours est-il que la retraite de l’USA à Kénitra a permis de baliser le terrain dans la refondation du syndicalisme en Afrique à l’heure où le continent est devenu l’objet de convoitise sur le plan économique en raison de ses immenses richesses. Et c’est à juste raison si le président de l’USA (lire l’article ci-contre) affirme : « l’Afrique est donc devenue un nouveau pôle de croissance mondiale et à ce titre elle doit impérativement faire face à des défis importants pour améliorer les conditions de vie et de travail de sa population. Le mouvement syndical a son rôle à jouer face à cette situation ».
Wolondouka SIDIBE
3 questions à Salihi Nasredine
Fédérer les synergies syndicales du continent
Pour le président de l’Union Syndicale Africaine, Salihi Nasredine, il faut fédérer toutes les synergies pour promouvoir le syndicat en Afrique dans la défense des salariés, des ouvriers. Il le croit fermement et cela est possible. Explications.
-Quelle est la ligne directrice de la rencontre de Kénitra ?
-Il s’agit de la première réunion de l’Union Syndicale Africaine et qui a tracé les grandes lignes directrices de notre association. Cela fait un an et demi que l’USA a été créée. Après Covid-19, il était donc normal que l’on se retrouve pour discuter de l’orientation générale de cette organisation.
Au départ, l’Union Syndicale Africaine était de cinq associations, aujourd’hui, nous sommes à dix-huit centrales de douze pays africains et nous nous attendons à d’autres adhésions dans les mois à venir. Car notre volonté est de vouloir fédérer toutes les synergies pour promouvoir le syndicalisme en Afrique dans la défense des salariés, des ouvriers. Nous croyons fermement que cela est possible.
-Comment se présente aujourd’hui le syndicalisme en Afrique ?
-C’est une action qui a toujours existé et qui continuera à l’être. Je dirai qu’il se porte bien. Aujourd’hui, le syndicalisme fait sa mue par rapport au développement politico-socio-économique des pays. Notre présence ici en est la parfaite illustration. D’ailleurs, c’est la deuxième fois que nos camarades viennent au Maroc pour débattre de l’action syndicale.
- Quels sont les grands défis qui se dressent au syndicalisme en Afrique ?
-Je ne peux pas parler du cas du Maroc car la Force Syndicale qui préside l’Union Syndicale Africaine est apolitique. Nous avons beaucoup de problème dont le financement pour l’organisation de nos activités. Pour nos autres camarades du continent, c’est le changement qui intervient souvent sur la scène politique. Ce qui perturbe l’action syndicale. Car le changement de régime amène forcement le changement d’acteurs et, par ricochet, perturbe le travail syndical. Cela peut porter atteinte à la défense des intérêts des travailleurs dans leur ensemble.
-Quelle est la ligne directrice de la rencontre de Kénitra ?
-Il s’agit de la première réunion de l’Union Syndicale Africaine et qui a tracé les grandes lignes directrices de notre association. Cela fait un an et demi que l’USA a été créée. Après Covid-19, il était donc normal que l’on se retrouve pour discuter de l’orientation générale de cette organisation.
Au départ, l’Union Syndicale Africaine était de cinq associations, aujourd’hui, nous sommes à dix-huit centrales de douze pays africains et nous nous attendons à d’autres adhésions dans les mois à venir. Car notre volonté est de vouloir fédérer toutes les synergies pour promouvoir le syndicalisme en Afrique dans la défense des salariés, des ouvriers. Nous croyons fermement que cela est possible.
-Comment se présente aujourd’hui le syndicalisme en Afrique ?
-C’est une action qui a toujours existé et qui continuera à l’être. Je dirai qu’il se porte bien. Aujourd’hui, le syndicalisme fait sa mue par rapport au développement politico-socio-économique des pays. Notre présence ici en est la parfaite illustration. D’ailleurs, c’est la deuxième fois que nos camarades viennent au Maroc pour débattre de l’action syndicale.
- Quels sont les grands défis qui se dressent au syndicalisme en Afrique ?
-Je ne peux pas parler du cas du Maroc car la Force Syndicale qui préside l’Union Syndicale Africaine est apolitique. Nous avons beaucoup de problème dont le financement pour l’organisation de nos activités. Pour nos autres camarades du continent, c’est le changement qui intervient souvent sur la scène politique. Ce qui perturbe l’action syndicale. Car le changement de régime amène forcement le changement d’acteurs et, par ricochet, perturbe le travail syndical. Cela peut porter atteinte à la défense des intérêts des travailleurs dans leur ensemble.
Propos recueillis par
Wolondouka SIDIBE