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International

L'armée israélienne se retire d'un important couloir de circulation à Gaza


Rédigé par L'Opinion Avec AFP Dimanche 9 Février 2025

L'armée israélienne a achevé dimanche son retrait du couloir de Netzarim, qui coupe en deux la bande de Gaza, permettant la libre circulation entre le nord et le sud du territoire dans le cadre du fragile accord de trêve avec le Hamas.



Dès l'annonce du retrait israélien, d'interminables files de voitures, de camions et de carrioles surchargées de bagages se sont formées dans les deux sens, au milieu d'un paysage de ruines.

Au lendemain d'un cinquième échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, un journaliste de l'AFP présent sur les lieux a confirmé que les forces israéliennes s'étaient retirées de ce couloir, dont la réouverture fin janvier avait déjà permis à des centaines de milliers de déplacés de regagner le nord du territoire palestinien.

"Les forces israéliennes ont démantelé leurs positions et postes militaires, avec le retrait complet de leurs blindés du couloir de Netzarim sur la route de Salaheddine", qui relie le sud au nord de la bande de Gaza, "permettant aux véhicules de circuler librement dans les deux sens", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur dirigé par le Hamas.

Sur la route de Salaheddine, poussiéreuse et défoncée, des hommes, des femmes et des enfants traversaient à pied ce couloir qui relie l'est à l'ouest de la bande de Gaza, entre la frontière israélienne et la Méditerranée, pour retrouver leur maison détruite par la guerre.

"Nous allons installer une tente près des ruines de notre maison", a raconté Osama Abu Kamil, un père de famille de 57 ans, de retour à Al-Maghraqa, juste au nord de Netzarim, après avoir été déplacé dans le sud pendant plus d'un an. "Nous n'avons pas le choix. La vie à Gaza est pire que l'enfer".

Les Israéliens "ont détruit toutes les maisons, les magasins, les fermes, les mosquées, les universités", a-t-il ajouté.

Samedi, un haut responsable du Hamas avait déclaré à l'AFP que les forces israéliennes devaient se retirer de ce passage après le cinquième échange, selon les termes de l'accord de trêve en vigueur depuis le 19 janvier pour une première phase de six semaines.

Les détails de l'accord, destiné à mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, n'ont pas été rendus publics.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 48.181 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque, 73 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, trois otages israéliens, le visage émacié, très éprouvés physiquement, ont été libérés lors d'une nouvelle mise en scène orchestrée par le Hamas, en échange de 183 Palestiniens détenus par Israël.

Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, se trouve en état de "détresse nutritionnelle", tandis que l'état de santé de Or Levy, 34 ans, et Eli Sharabi, 52 ans, est "mauvais" après 491 jours de captivité, ont annoncé les hôpitaux où les trois hommes ont été admis.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé des "images choquantes" qui "ne resteront pas sans réponse". Il a une nouvelle fois promis "d'éliminer" le Hamas et de ramener en Israël les otages toujours retenus à Gaza.

Le Hamas a de son côté dénoncé ce qu'il a qualifié de "meurtre à petit feu" des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, après l'hospitalisation de sept d'entre eux tout juste libérés.

M. Netanyahu a également annoncé l'envoi de négociateurs au Qatar, le principal pays médiateur dans le conflit, pour discuter de la suite du cessez-le-feu.

Un responsable politique du Hamas, Bassem Naïm, avait de son côté affirmé samedi à l'AFP qu'Israël mettait "en danger" le cessez-le-feu et que celui-ci "pourrait s'effondrer".

Depuis le début de la trêve, 16 otages israéliens ont été libérés, auxquels s'ajoutent cinq Thaïlandais (hors accord), en échange de 765 prisonniers palestiniens.

La deuxième phase du cessez-le-feu est censée aboutir à la libération de tous les otages et à la fin définitive de la guerre, avant une étape finale dédiée à la reconstruction de Gaza.

Mais la suite du processus reste incertaine, après l'annonce choc par le président américain, Donald Trump, d'un projet de prise de contrôle de Gaza par les Etats-Unis et d'un déplacement de sa population vers l'Egypte ou la Jordanie.

Benjamin Netanyahu a salué ce plan, largement critiqué à travers le monde, et déclaré qu'Israël était prêt à "faire le travail" pour le mettre en oeuvre, dans une interview diffusée samedi sur Fox News.

Les pays arabes, hostiles à tout déplacement forcé des Palestiniens, tentent de se coordonner pour apporter une réponse commune au plan américain.

Le chef de la diplomatie égyptienne Badr Abdelatty est parti dimanche pour Washington, alors que le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, est attendu la semaine prochaine au Moyen-Orient.








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