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La croissance inclusive post Covid-19 : Les atouts du Maroc dans une dynamique structurelle


Rédigé par Mamady SIDIBE Vendredi 16 Avril 2021

A l’analyse, le Maroc dispose des atouts post Covid-19 par le renforcement de ses échanges commerciaux avec les autres pays du continent, l’investissement massif dans l’activité agricole mais aussi et surtout de la confiance dont le royaume bénéficie auprès des institutions financières internationales dont la BM, le FMI, ainsi que la BAD dont l’action n’est plus à démontrer.



Tous les analystes s’accordent à dire que l’économie nationale a été résiliente face aux conséquences de Coronavirus, et ce, par des mesu­res proactives à travers l’allègement des charges et le soutien des entre­prises, mais avec la mise en place d’un Fonds spécial dédié à la ges­tion de la pandémie. Après plusieurs mois d’atonie économique, l’éclaircie semble se profiler à l’horizon avec la campagne de vaccination.

Dans cette nouvelle étape séquen­tielle de la crise sanitaire de Co­vid-19, les regards se tournent dé­sormais sur la croissance inclusive de 2021 et de 2022, les atouts, les oppor­tunités et les pistes pour consolider l’économie nationale. En la matière, le Maroc part ave plusieurs scena­rii qui portent à croire que l’activité économique connaîtra une embellie graduelle.

Bien que dans la Loi de Finances, par exemple, il est estimé une croissance de +4,8% pour 2021 contre 6,6% es­timée en 2020. Ce qui veut dire que dans ce scénario central, on ne re­trouve pas encore à fin 2021 le niveau de PIB de 2019. Dans ce scénario à 4,8%, il est prévu une progression de la valeur ajoutée agricole de 11%, pour une production céréalière de 75 millions de quintaux, et des activités non agricoles de +3,8% sans oublier que le déficit budgétaire serait de 6,5% du PIB. Autrement dit, on est loin des chiffres de l’année 2019.

Investissement massif

Cependant, à l’analyse, le Maroc dis­pose des atouts par le renforcement de ses échanges commerciaux avec les autres pays du continent, l’in­vestissement massif dans l’activité agricole mais aussi et surtout de la confiance dont le royaume bénéficie auprès des institutions financières internationales dont la BM, le FMI, ainsi que la BAD dont l’action n’est plus à démontrer.

Sur le plan agricole, une enveloppe de 4,5 MMDH est programmée en soutien aux investissements privés en 2021 et qui est en hausse de 7% par rapport à l’année écoulée. Résul­tat : la valeur ajoutée hors agricul­ture afficherait un accroissement de 13,4%, au deuxième trimestre 2021, en glissement annuel. Dans le sec­teur tertiaire, l’activité poursuivrait sa reprise dans les services mar­chands notamment de commerce, de transport et de la restauration. Dans l’ensemble, le secteur tertiaire contri­buerait pour +5,9 points à l’évolution du PIB, au lieu de +4,2 points pour le secondaire.

A l’échelle continentale, le Maroc peut capitaliser son savoir-faire. Puisque la valeur globale de ses échanges a pro­gressé, durant la période 2000-2019, de 9,5%, en moyenne annuelle, pour s’établir à près de 39,6 milliards de dirhams (MMDH) en 2019, comme le souligne « Policy Africa » dans son rapport sur les profils des économies africaines. L’après Coronavirus de­vrait être un tremplin pour booster ces échanges.

Il faut rappeler, en outre, que dans ces échanges, l’Afrique de l’Ouest est la plus privilégiée avec une exten­sion plus prononcée vers les régions du centre et de l’Est. Dans cette po­litique d’expansion vers l’Afrique, le Maroc s’appuie sur l’action diploma­tique, voire politique, ainsi que sur les atouts et les avantages dont il dispose dans certains secteurs et métiers, tels que la banque et l’assurance, les télé­communications, le transport aérien, les phosphates et ses dérivés, le bâti­ment et travaux publics (BTP) sans compter le projet gazier Maroc-Ni­geria.

Modèle d’équilibre

Un autre élément d’appréciation per­met d’affirmer que l’économie na­tionale se portera mieux après cette crise sanitaire. En effet, comme le fait remarquer Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des poli­tiques publiques, le Maroc dispose des amortisseurs qui ont permis au Royaume de maîtriser sa dette pu­blique incluant le service de la dette à moins de 75% de son PIB, de dis­poser malgré la crise de plus de 7 mois de réserves en devises pour ces importations et une dette exté­rieure soutenable de 374 MMDH, soit environ 22% du PIB.

D’ailleurs, suite aux consultations entre le SNUD au Maroc, le HCP, la Banque mondiale et leurs par­tenaires, il a été recommandé au Maroc, entre autres, l’élaboration d’un nouveau modèle d’équilibre économique et de développement durable, aligné avec la réalisation des ODD (Objectifs mondiaux de développement durable) et appuyé par un suivi des indicateurs déjà disponibles.

Il est question aussi de l’innova­tion dans la collecte et l’analyse des données contextualisées afin de ne laisser personne pour compte, ceci pour arriver à un développement inclusif. En la matière, Covid-19 est révélateur. Toujours est-il que l’éco­nomie marocaine résiste et tout porte à croire que les différentes pistes qui s’offrent à elle dessinent une reprise de l’activité économi­que dans une dynamique structurelle même si elle sera timide par rapport aux années avant Covid-19.
 
Besoin de financement
Selon l’argentier du pays, des besoins de financement se feront de plus en plus pressants au cours des prochaines années à l’échelle mondiale et le Maroc ne fera pas exception. Ce qui nécessite un renforcement adéquat de la coordination et de la coopération avec le FMI et la communauté des institutions internationales afin de relever le défi de la rareté des ressources financières pour le développement. Sur ce plan, le GBM et le FMI lâche du lest. En effet, la ré­ponse initiale rapide dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI), qui a fourni des liquidités indispensables aux pays IDA (au total 77 les plus pauvres de la planète), sera prorogée de 6 mois jusqu’à fin décembre 2021, conformément à la décision du G20 et à l’approbation du Club de Paris. En effet, d’im­portants progrès ont été réalisés par la DSSI pour faciliter l’augmentation des dépenses liées à la pandémie. Le GBM et le FMI invitent ainsi tous les créanciers bilatéraux officiels à mettre en oeuvre cette initiative pleinement et de manière transparente.
 








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