Ph. Nidal
Il y a dix ans, le taux de réussite au Baccalauréat était catastrophique ne dépassant pas les 35% à la session de juin. Depuis, il a petit à petit haussé pour franchir le cap des 50% en 2014-2015, avec un taux de 51,4%. En 2019 les deux tiers des candidats ont pu décrocher le précieux sésame dès la première session, soit 65,5%, ce qui était un record. Cette année, bien que ce taux ait légèrement diminué (63,08% soit 196.664 candidats), il demeure satisfaisant vu les circonstances «covidienne».
Néanmoins, ce taux de réussite complique l’attribution des places dans l’enseignement supérieur. Des milliers de lycéens sur la ligne de départ, l’ouverture des frontières est toujours en suspens (donc beaucoup de bacheliers vont opter pour les études au Maroc) et les règles sanitaires face à l’épidémie de Covid-19 ne sont pas encore dévoilées par le gouvernement…les ingrédients avec lesquels les universités doivent préparer leurs plans de la rentrée ne prêtent pas à l’optimisme.
Le dilemme du surpeuplement
Depuis des années le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter dans les facultés marocaines, créant ainsi une surcharge universitaire. Selon les statistiques provisoires du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’effectif global des étudiants des établissements à accès ouvert s’est établi à 788.930 en 2019-2020 et à 124.783 pour les établissements à accès régulé, ce qui porte à 913.713 le nombre global des étudiants. Cette surpopulation que connaissent les établissements d’enseignement supérieur fait partie des principaux maux de l’université et des grandes écoles marocaines.
Avec la Covid-19, les choses seront encore plus compliquées. Les mesures préventives dictées par les autorités sanitaires (distanciation sociale, réduction des effectifs dans un espace fermé…) ne sont absolument pas applicables dans les universités marocaines, du fait de la faiblesse des infrastructures.
La tutelle prépare son plan B
Dans ce contexte très ambigu et incertain, le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé la semaine dernière qu’il a repris l’enregistrement des cours. La tutelle envisage dès à présent, les deux scénarios éventuels pour la rentrée 2020-2021 au cas où la pandémie de Coronavirus n’aura pas été vaincue d’ici le mois de septembre, date du début de l’année scolaire.
Cependant, le grand défi qui se présente devant le département de Saïd Amzazi est d’assurer une bonne formation aux corps professorals pour qu’ils s’approprient le e-learning. En effet, nombreux sont les enseignants qui n’ont pas pu s’adapter à ce nouveau mode d’enseignement et se sont plaints des difficultés qu’ils rencontrent pour utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Par ailleurs, même les étudiants trouvent des difficultés pour suivre leurs cours à distance.
Selon des données de cette étude, appuyée sur deux enquêtes simultanées, réalisées à travers deux questionnaires administrés à distance auprès de 8.355 étudiants et 571 enseignants appartenant aux différents établissements de l’Université Mohammed V de Rabat, 70% des étudiants affirment qu’ils n’ont jamais utilisé l’enseignement à distance auparavant, ce qui a engendré des problèmes d’adaptation. C’est le même constat auprès des enseignants interrogés, dont 72% ont confirmé n’avoir jamais eu recours à ce nouveau mode d’enseignement avant le confinement. L’étude a révélé que plus de 8 enseignants sur 10 sont convaincus que l’enseignement à distance peut faire un complément à l’enseignement en présentiel.
Il ne reste plus que 40 jours pour la rentrée scolaire, le Chef du gouvernement a annoncé ce dimanche que son organisation dépendra de la situation épidémiologique, néanmoins il faut donner un plan d’action clair et net pour les universités et aussi pour l’opinion publique, pour que chacun puisse l’organiser à l’avance. Il est temps de sortir de cette logique de «free style» dans la gestion, auquel le gouvernement s’est habitué en ces temps de crise.
Néanmoins, ce taux de réussite complique l’attribution des places dans l’enseignement supérieur. Des milliers de lycéens sur la ligne de départ, l’ouverture des frontières est toujours en suspens (donc beaucoup de bacheliers vont opter pour les études au Maroc) et les règles sanitaires face à l’épidémie de Covid-19 ne sont pas encore dévoilées par le gouvernement…les ingrédients avec lesquels les universités doivent préparer leurs plans de la rentrée ne prêtent pas à l’optimisme.
Le dilemme du surpeuplement
Depuis des années le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter dans les facultés marocaines, créant ainsi une surcharge universitaire. Selon les statistiques provisoires du ministère de l’Education nationale, de la Formation professionnelle et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’effectif global des étudiants des établissements à accès ouvert s’est établi à 788.930 en 2019-2020 et à 124.783 pour les établissements à accès régulé, ce qui porte à 913.713 le nombre global des étudiants. Cette surpopulation que connaissent les établissements d’enseignement supérieur fait partie des principaux maux de l’université et des grandes écoles marocaines.
Avec la Covid-19, les choses seront encore plus compliquées. Les mesures préventives dictées par les autorités sanitaires (distanciation sociale, réduction des effectifs dans un espace fermé…) ne sont absolument pas applicables dans les universités marocaines, du fait de la faiblesse des infrastructures.
La tutelle prépare son plan B
Dans ce contexte très ambigu et incertain, le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé la semaine dernière qu’il a repris l’enregistrement des cours. La tutelle envisage dès à présent, les deux scénarios éventuels pour la rentrée 2020-2021 au cas où la pandémie de Coronavirus n’aura pas été vaincue d’ici le mois de septembre, date du début de l’année scolaire.
Cependant, le grand défi qui se présente devant le département de Saïd Amzazi est d’assurer une bonne formation aux corps professorals pour qu’ils s’approprient le e-learning. En effet, nombreux sont les enseignants qui n’ont pas pu s’adapter à ce nouveau mode d’enseignement et se sont plaints des difficultés qu’ils rencontrent pour utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Par ailleurs, même les étudiants trouvent des difficultés pour suivre leurs cours à distance.
Selon des données de cette étude, appuyée sur deux enquêtes simultanées, réalisées à travers deux questionnaires administrés à distance auprès de 8.355 étudiants et 571 enseignants appartenant aux différents établissements de l’Université Mohammed V de Rabat, 70% des étudiants affirment qu’ils n’ont jamais utilisé l’enseignement à distance auparavant, ce qui a engendré des problèmes d’adaptation. C’est le même constat auprès des enseignants interrogés, dont 72% ont confirmé n’avoir jamais eu recours à ce nouveau mode d’enseignement avant le confinement. L’étude a révélé que plus de 8 enseignants sur 10 sont convaincus que l’enseignement à distance peut faire un complément à l’enseignement en présentiel.
Il ne reste plus que 40 jours pour la rentrée scolaire, le Chef du gouvernement a annoncé ce dimanche que son organisation dépendra de la situation épidémiologique, néanmoins il faut donner un plan d’action clair et net pour les universités et aussi pour l’opinion publique, pour que chacun puisse l’organiser à l’avance. Il est temps de sortir de cette logique de «free style» dans la gestion, auquel le gouvernement s’est habitué en ces temps de crise.
Saâd JAFRI