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La goutte d’eau et l’océan de conscience…


Rédigé par Houda BELABD le Dimanche 25 Août 2024



La goutte d’eau et l’océan de conscience…
Dix pour cent. C’est la proportion dont le débit d’eau a été réduit dans la capitale économique. Un chiffre qui semble anodin, presque dérisoire. Et pourtant, il raconte à lui seul l’histoire d’un pays qui prend conscience, goutte après goutte, de la précarité de sa situation hydrique. Dans les hammams, ces temples de la purification où l’eau coulait jadis à flots, on apprend désormais la parcimonie. Les gérants, gardiens d’une tradition millénaire, se font les apôtres d’une nouvelle sagesse : celle de la rationalisation.

Même les espaces verts, ces poumons urbains si nécessaires, doivent se réinventer. Les eaux usées, autrefois rejetées sans considération, trouvent une seconde vie dans l’irrigation. La ville, dans un élan de résilience, apprend à recycler chaque goutte.

Mais c’est peut-être dans un tramway de Rabat que s’est joué le plus beau des actes de cette prise de conscience collective. Un homme, le visage buriné par les ans et l’expérience, s’est levé. Dans ce wagon bondé, où chacun était absorbé par son quotidien, il a pris la parole. D’abord pris pour un énergumène, il a su se défaire des quolibets des plaisantins pour parler, avec ferveur, de l’impérieuse nécessité de réduire notre consommation de cette précieuse ressource.

Il a rappelé que chaque geste compte, que chaque goutte épargnée est une victoire contre la sécheresse. Il a évoqué les puits asséchés que l’on croyait inépuisables, les rivières devenues ruisseaux et les barrages aux niveaux alarmants. Son discours, porté par une voix pleine de sagacité, a traversé les cœurs comme l’eau traverse le sable du désert.

Et puis, miracle de la conscience collective, les applaudissements ont fusé. Dans ce tramway, les passagers ont compris. Ils ont, avec un regard différent, vu, à travers les mots de ce sage impromptu, l’urgence de la situation et la nécessité d’agir.

Le stress hydrique est une réalité brutale, mais il porte en lui les germes d’une renaissance. Celle d’un Maroc plus conscient de ses ressources, plus innovant dans leur gestion, plus uni dans l’adversité.

Alors que le soleil continue de darder ses rayons sur les toits de Casablanca, de Rabat ou de Marrakech, une certitude s’impose : c’est dans les gouttes sauvées que se reflète l’avenir du pays.



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