Plus de 30 ans après la cessation de sa parution, le magazine Lamalif fait toujours en-tendre sa voix. Devant un public entre deux âges, Zakia Daoud a particulièrement insisté sur la participation de la publication à l’action culturelle durant son existence, de 1966 à 1988.
« Revue mensuelle culturelle, économique et sociale », Lamalif a marqué son ouverture à la littérature, par exemple, dès sa première livraison dans laquelle le lecteur pouvait découvrir un nouvelliste américain, Damon Knight, auteur de « Comment servir l’homme » et le poème « La volonté de vivre » de Abou-L-Kacem Ach Chabbi (ainsi orthographié par Lamalif) qui commence par les vers de la perpétuelle résistance:
Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le Destin de répondre,
Force est pour les chaînes de se briser.
Dans la seconde livraison, Lamalif ouvre ses pages à un poème de Mririda N’ait Attik, passée à la postérité grâce à René Euloge qui avait réuni quelque 120 poèmes de cette poétesse sous le titre « Les chants de la Tassaout », une nouvelle d’Andrée Chedid, et publie un entretien avec Driss Chraïbi qui affirme : « Je suis d’une génération perdue ». Lamalif avait même une rubrique humour « Voulez-vous lamalifer ? » qui est une invitation à la divagation : Fine plume, Zakia Daoud y consacre un article à l’artiste Chaïbia : « Chaïbia : un peintre qui promet ».
Pour marquer cet engagement, Zakia Daoud, membre fondatrice et rédactrice en chef de la publication, auteur d’un ouvrage qui en retrace l’Histoire et fait vivre au lecteur les pulsations de vie professionnelle de la presse, vient de publier le versant culturel qui a façonné l’identité de Lamalif. Politique, économique, Lamalif a fait de la culture une rubrique forte et dense, à une « époque particulièrement intéressante dans la mesure où la fermeture politique et le virage économique qui devaient l’un l’autre se confirmer étaient accompagnés curieusement par une intense activité culturelle ».
Dans « Lamalif, partis-pris culturels », illustré par une couverture de Lamalif 20 ans déjà, elle-même illustrée par une oeuvre de Gharbaoui, le ton est donné dès l’abord. Après une introduction, c’est un défilé de considérations sur des chercheurs, des penseurs, des plasticiens, des poètes et des hommes de théâtre, notamment. De Abdallah Laroui, en passant par Chaïbia, Zakia Daoud reprend l’entretien avec Mohammed Khaïr-Eddine. Tayeb Saddiki y figure également avec Abdelkébir Khatibi qui donne sa conclusion au prière d’insérer de « Lamalif, partis-pris culturels », une conclusion qui peut être un conseil d’écrivain ou de socio-logue : « Il faut être à l’écoute de son temps ».Pour cela, il faut le dire, Zakia Daoud a été (et reste toujours) à l’écoute de son temps.
« Revue mensuelle culturelle, économique et sociale », Lamalif a marqué son ouverture à la littérature, par exemple, dès sa première livraison dans laquelle le lecteur pouvait découvrir un nouvelliste américain, Damon Knight, auteur de « Comment servir l’homme » et le poème « La volonté de vivre » de Abou-L-Kacem Ach Chabbi (ainsi orthographié par Lamalif) qui commence par les vers de la perpétuelle résistance:
Lorsqu’un jour le peuple veut vivre,
Force est pour le Destin de répondre,
Force est pour les chaînes de se briser.
Dans la seconde livraison, Lamalif ouvre ses pages à un poème de Mririda N’ait Attik, passée à la postérité grâce à René Euloge qui avait réuni quelque 120 poèmes de cette poétesse sous le titre « Les chants de la Tassaout », une nouvelle d’Andrée Chedid, et publie un entretien avec Driss Chraïbi qui affirme : « Je suis d’une génération perdue ». Lamalif avait même une rubrique humour « Voulez-vous lamalifer ? » qui est une invitation à la divagation : Fine plume, Zakia Daoud y consacre un article à l’artiste Chaïbia : « Chaïbia : un peintre qui promet ».
Pour marquer cet engagement, Zakia Daoud, membre fondatrice et rédactrice en chef de la publication, auteur d’un ouvrage qui en retrace l’Histoire et fait vivre au lecteur les pulsations de vie professionnelle de la presse, vient de publier le versant culturel qui a façonné l’identité de Lamalif. Politique, économique, Lamalif a fait de la culture une rubrique forte et dense, à une « époque particulièrement intéressante dans la mesure où la fermeture politique et le virage économique qui devaient l’un l’autre se confirmer étaient accompagnés curieusement par une intense activité culturelle ».
Dans « Lamalif, partis-pris culturels », illustré par une couverture de Lamalif 20 ans déjà, elle-même illustrée par une oeuvre de Gharbaoui, le ton est donné dès l’abord. Après une introduction, c’est un défilé de considérations sur des chercheurs, des penseurs, des plasticiens, des poètes et des hommes de théâtre, notamment. De Abdallah Laroui, en passant par Chaïbia, Zakia Daoud reprend l’entretien avec Mohammed Khaïr-Eddine. Tayeb Saddiki y figure également avec Abdelkébir Khatibi qui donne sa conclusion au prière d’insérer de « Lamalif, partis-pris culturels », une conclusion qui peut être un conseil d’écrivain ou de socio-logue : « Il faut être à l’écoute de son temps ».Pour cela, il faut le dire, Zakia Daoud a été (et reste toujours) à l’écoute de son temps.
Repères
Interdiction de Lamalif
Une certaine nostalgie de la presse écriteA la fin des années 80, ce fut l’hécatombe dans les rangs de la presse mensuelle. Outre la cessation de parution de Lamalif, Al Asas, Sind-bad et Kalima devaient également cesser de paraître. La rumeur régnait et elle ne se privait pas de répéter à qui voulait la propager que Kalima fut frappée d’interdiction… comme Lamalif.
Témoigner n’est pas réécrire l’Histoire… Zakia Daoud confirmera que Lamalif ne fut pas interdite. Elle cessa de paraître sous la pression des autorités qui voulaient imposer ce choix cornélien : tirer à 1000 exemples ou s’attendre à subir les foudres de l’interdiction de paraître.
La presse électronique est-elle l’avenir du journalisme ? Zakia Daoud, figure respectable et respect de la presse écrite, ne la lit pas dans l’ensemble mais fait une exception : Orient XXI. Au Maroc, Tel Quel trouve grâce à ses yeux sur le plan professionnel même si elle souligne l’inégalité de la qualité du travail qui s’y fait, au contraire des sites électro-niques qui font profession de foi « journalistique » qu’elle dit ne pas consulter.
Si Zakia Daoud devait lancer une publication… électronique ou papier ? Elle ne dit pas savoir et que les temps ont changé.