Interrogé par le groupe Haraki sur le « drame de Melillia », Laftit a qualifié cet incident d’exceptionnel tant par le nombre d'assaillants que par le timing de l’assaut contre la clôture métallique de l’enclave.
Le responsable gouvernemental a rappelé, dans sa réponse à une question adressée par le groupe Haraki à ce sujet, que le nombre des « assaillants » s’est élevé à 2.000 personnes et que l'incident a éclaté en plein jour, créant un mouvement de « grande panique » parmi la population locale, plus particulièrement chez les enfants.
Cet assaut s'est caractérisé par une violence extrême de la part d'immigrants illégaux, qui ont utilisé des couteaux, des pierres et des outils tranchants, et affronté de manière directe les forces publiques.
En dépit de cette violence inouïe, les autorités marocaines « ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et de retenue », ce qui explique le nombre de blessés (140) parmi les agents des forces publiques, a-t-il remarqué.
Laftit a souligné que la commission d’enquête nommée par le Conseil National des Droits de l'Homme, pour déterminer les circonstances de ces incidents, a pris acte du respect par les autorités concernées des droits de l'Homme, notamment en fournissant des soins de santé aux blessés, en identifiant les détenus et les personnes décédées, en permettant aux avocats d'assurer le suivi dans le cadre de l'assistance juridique et en procédant à l'autopsie médicale nécessaire sur les corps des personnes décédées pour déterminer les causes du décès.
Ce drame, a dit le ministre de l'Intérieur, a révélé de manière concrète que le Maroc ne peut pas régler unilatéralement le phénomène de la migration irrégulière. La lutte contre ce problème nécessite un renforcement de la coopération bilatérale, régionale et internationale en la matière, a-t-il insisté.
Pour rappel, le drame de Melillia avait défrayé la chronique en août 2022. 2.000 clandestins ont tenté de s’introduire en force à Melillia. Cet assaut a tourné au drame, en coûtant la vie à près de 23 migrants. Ce bilan humain est le plus lourd jamais enregistré dans cette zone. En lien avec ces incidents, treize migrants ont été condamnés à deux ans et demi de prison ferme, par la justice marocaine. Ils sont mis en cause notamment pour avoir attaqué et agressé à coups de bâtons, de pierres et d’autres instruments tranchants les forces de l'ordre, causant des dizaines de blessés.