A l’heure où le Maroc continue de subir une sécheresse exceptionnelle marquée, selon les spécialistes, par son intensité, son ampleur et sa durée, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) rappelle la « nécessité d’une transformation générale de l’écosystème agricole, porteuse d’inclusion et de résilience, eu égard aux sécheresses récurrentes qui menacent la production agricole et la sécurité alimentaire du pays, nourrissent sa dépendance aux importations alimentaires et fragilisent la situation de populations rurales, fortement dépendantes des activités agricoles».
En effet, dans son rapport annuel de 2021, le CESE décline un certain nombre de recommandations afin d’agir efficacement sur les principales sources de vulnérabilité patente de l’écosystème agricole et des petits agriculteurs subissant les aléas climatiques, notamment l’examen de la faisabilité d’introduire des variétés de céréales plus résistantes à la sécheresse (millet, sorgho...) et l’encouragement de la culture de l’orge par des subventions et incitations aux agriculteurs.
Il s’avère également impératif, selon le CESE, d’accorder une place centrale à la R&D (recherche et développement) dans le domaine des cultures les plus résistantes à la sécheresse à travers le renforcement de son budget, ainsi que le renforcement des ressources financières et humaines des instituts de recherche spécialisés dans le domaine.
Par ailleurs, le CESE considère urgent de mettre en œuvre une politique de sensibilisation élargie et de proximité pour instaurer la culture de rationalisation de la consommation d’eau.
Pour atténuer les effets de la sécheresse sur les revenus des petits agriculteurs, le CESE recommande de mettre en place des plans de réorientation des activités économiques vers des branches non-agricoles, soutenir l’industrie agroalimentaire, réviser la formule d’agrégation dans l’agriculture, et enfin accorder des subventions aux agriculteurs dans le but de renforcer leur résilience et donc assurer la continuité de leurs activités économiques.
En matière de gouvernance, il importe, aux yeux du Conseil, de procéder à une évaluation générale du plan «génération green » ainsi que de mener des évaluations intermédiaires sur l’état d'avancement dudit plan par des entités indépendantes.
Il est à noter que dans son rapport au titre de l’année de 2021, le CESE a retenu 5 points de vigilance relatifs notamment au choc inflationniste, au développement d’une industrie pharmaceutique nationale compétitive et concurrentielle, à la transformation de l’écosystème agricole, à la retraite, et à la question de la transition énergétique.