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Actu Maroc

Le Conseil de la Concurrence continue à éluder l’affaire de l’entente sur les prix des carburants


Rédigé par Saad Jafri Vendredi 26 Juin 2020

Le Conseil de la concurrence a tenu jeudi par visioconférence la 7ème session ordinaire de sa formation plénière. Il a examiné et adopté à l'unanimité le projet d’avis relatif à la situation du marché du médicament au Maroc…Néanmoins, une fois de plus pas un mot sur le dossier épineux, des hydrocarbures.



Driss Guerraoui, président du Conseil de la concurrence.
Driss Guerraoui, président du Conseil de la concurrence.
Le Conseil a dressé un diagnostic «sans équivoque» de la situation du marché du médicament au Maroc qui a révélé l'existence de nombreux dysfonctionnements. Dans un communiqué publié vendredi, il a souligné qu’il s’agit d’un marché «très administré» et «très réglementé» évoluant dans un cadre légal et juridique «inapproprié» et «dépassé. C’est, également, un marché dont la concurrence est fortement impactée, par une politique pharmaceutique nationale fragmentée et incohérente, et une gouvernance inefficace largement dominée par une tutelle administrative, réglementaire, technique et médicale qui laisse peu de place au développement des mécanismes de marché et d’une concurrence saine et loyale», lit-t-on dans le communiqué.

Le Conseil signale que le marché est dominé par les médicaments princeps avec un très faible taux de pénétration des génériques qui ne dépasse pas les 40%, alors que la moyenne mondiale se situe aux alentours de 60%. C’est un marché qui demeure «étroit» avec une faible consommation des médicaments ne dépassant pas en moyenne les 450 dirhams par habitant et par an, alors qu’elle est de 3000 DH en Europe, ajoute la même source. Ce qui traduit, poursuit la même source, «un grand déficit» d’accès, accentué par un niveau de participation des ménages aux dépenses de santé «élevé», se situant aux alentours de 48% alors que la moyenne mondiale est de 25%.

Une poignée d’opérateurs domine le marché

L’instance dirigée par Driss Guerraoui, indique également que cette exiguïté du marché intérieur des médicaments est aggravée par une commande publique sans objectifs ciblés qui soulève de nombreuses questions liées au respect des règles de la concurrence et qui ne joue pas pleinement son rôle de régulateur dans le marché national du médicament.

Par ailleurs, c’est un marché où 15 laboratoires disposent de plus 70% des parts du marché. Pour certaines classes thérapeutiques, il est fortement concentré, avec l’existence de duopoles ou d’oligopoles occupant une situation de quasi-domination.

«Il s’agit, aussi, d’un marché peu transparent avec l’absence d’une vraie politique publique du médicament générique, couplée à un circuit de distribution obsolète et en crise entrainant l’agonie des chainons fragiles et vulnérables de la filière», précise la même source, soulignant qu’à cela s’ajoutent, enfin, des relations médecins-laboratoires, qui sont empreintes, dans certains cas, de conflits d'intérêts. Ce qui contribue à fausser le jeu libre de la concurrence sur ce marché.

Quid du marché des carburants ?

Concernant l’épineux dossier de la concurrence sur le marché des hydrocarbures liquides, objet d’attente de l’opinion publique nationale, rien n’a été communiqué par le Conseil de la concurrence, sachant qu’il devait se prononcer sur cette question en avril dernier. Ceci alors même que certains membres du gouvernement se sont montrés particulièrement loquace sur cette question durant les derniers jours. 

C’est ainsi que lors d’une réunion de la Commission des Infrastructures, de l'Energie, des Mines et de l'Environnement à la Chambre des représentants, tenue le 1er juin, le ministre de l’Energie, Aziz Rabbah, a jeté la patate chaude au Conseil de la Concurrence, affirmant que «le dossier est entre ses mains et qu’il  ne peut donc pas se prononcer, tant que ce dernier n’a pas encore donné son avis sur le sujet. «Je n’ai pas le droit de parler au nom du Conseil», avait-il affirmé.

Or, le gendarme des marchés censé lutter contre les pratiques anticoncurrentielles et dont on a essayé de joindre le Président sans succès au lendemain de la publication de son dernier communiqué, ne semble toujours pas disposé à se prononcer sur cette affaire dont il n’a eu de cesse d’ajourner le dénouement. En décembre dernier, il avait pourtant indiqué que le dossier était dans sa phase finale, soulignant qu’il attendait simplement que la direction des instructions achève son examen, pour que le Conseil à travers ses instances de délibération prenne la décision la plus conforme à la loi. Aujourd’hui et selon une information publiée par nos confrères de l’Economiste mais dont la source n’est pas précisée, l’affaire de l’entente sur les prix des hydrocarbures dans laquelle sont impliqués 9 parmi les plus importants distributeurs du  marché marocain en plus du Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) devrait être tranchée le 21 juillet.... à moins d’un énième ajournement ? 
 








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