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Le Coronavirus enfièvre les médias et infecte l’économie mondiale

Au-delà de la psychose


Rédigé par Ahmed NAJI Mercredi 26 Février 2020

Les Marocains résidant à l’étranger semblent plus susceptibles d’attraper le Coronavirus que leurs compatriotes du cru. Le directeur de l’OMS a appelé à se préparer à une « éventuelle pandémie ».



À la date du mardi 25 février, 2663 cas de décès résultant de l’épidémie de pneumonie due à l’infection au virus SARS-Cov-2 ont été enregistrés, le nombre des personnes contaminées étant de 77.000.

Tassement en Chine, expansion ailleurs

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a indiqué que l’épidémie avait « plafonné » en Chine, entre le 23 janvier et le 2 février, le nombre de nouveaux cas de contamination étant en recul. 27.683 personnes infectées par le virus sont guéries. Les vols intérieurs ont même repris, en Chine.

La crainte vient surtout, désormais, de la propagation de l’épidémie de pneumonie virale hors de Chine, son foyer d’origine, en particulier des pays ne disposant pas d’un système de santé efficient. En France, toutes les personnes infectées par le SARS-Cov-2 hospitalisées sont sorties.

Globalement, 1152 cas de contamination au Coronavirus ont été signalés dans 26 pays. Outre la Corée du Sud, 2ème grand foyer de l’épidémie après la Chine et où un état d’urgence a été instauré, avec 893 cas confirmés et 8 morts, et l’Iran (61 cas confirmés, 14 morts), c’est l’Italie qui est le pays européen le plus touché, avec 229 cas confirmés et 7 morts.

Des Marocains en quarantaine en Italie

plus de 100.000 Marocains sont coincés dans les 11 villes du Nord de l’Italie qui ont été mises en quarantaine pour deux semaines, soit plus d’un résidant marocain dans ce pays sur cinq.

Le consulat général du Maroc a installé une cellule de crise et un numéro ouvert a été mis à la disposition de la communauté marocaine en Italie, communiqué par courrier aux présidents des associations civiles et centres islamiques de Vérone.

Contrairement à certains titres alarmistes de médias internationaux, dont la quête de sensationnalisme est inversement proportionnelle à leur degré de respect de la déontologie, rien n’indique que cette épidémie de pneumonie virale due au virus SARS-Cov-2 soit aussi apocalyptique qu’ils le laissent penser.

Risques élevés pour les personnes âgées

Pas un seul enfant ou nourrisson, jusqu’à présent, n’en est mort ! Le virus est surtout mortel pour les personnes âgées de plus de soixante ans et dont l’état de santé était déjà déficient (hypertension, maladies cardiovasculaires, diabètes, maladies hépatiques, troubles respiratoires). Les plus de 80 ans contaminés ont 15% de risque d’en mourir, selon une récente étude chinoise.

D’après la même étude, publiée le 12 février et basée sur l’examen de 72.000 dossiers de malades, 80% des personnes infectées en guérissent sans difficultés, leurs systèmes immunitaires éliminant spontanément le virus. Seules 14% développent une forme sévère et 5% se trouvent dans un état critique. Le taux de mortalité est de 2%.

« Infodémie massive »

Pour mieux appréhender la dangerosité de ce virus SARS-Cov-2, il suffit de rappeler que le taux de mortalité du SRAS, autre souche de Coronavirus également apparue en Chine en 2002, était de 10%. Plus significatif encore, le nombre de décès provoqués par la grippe saisonnière dans le monde est de 250.000 à 500.000 personnes par an, sans déclencher une telle levée de boucliers. Et l’on se demande, d’ailleurs, si cette nouvelle souche de Coronavirus pourra survivre aux températures estivales.

Alors que l’OMS dénonce, à juste titre, une « infodémie massive », dans une franche et sévère critique des médias alarmistes et de la vague de commentaires racistes antichinois qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux, les retombées économiques de l’épidémie de pneumonie virale commencent déjà à se faire ressentir. Lundi 24 février, la plupart des marchés financiers de la planète on présenté des symptômes d’infection au Coronavirus, les indices boursiers s’étant littéralement effondrés.

Impacts sur l’économie nationale

Outre la perte sèche pour le secteur marocain de l’hôtellerie-restauration de 28.000 touristes en février et 24.000 en mars, l’épidémie du Coronavirus inquiète beaucoup les importateurs. Le Maroc absorbe un cinquième des exportations chinoises de thé, soit 70.000 tonnes par an. Le risque de rupture dans les chaînes d’approvisionnement concerne également l’importation de produits industriels, mécaniques, électroniques et textiles de Chine, cet atelier du monde dont la grippe enfièvre toute l’économie internationale.
 
 

L’économie mondiale malade du SARS

Jeudi 20 février, le directeur général de l'Association internationale du transport aérien a prévenu que l’épidémie du Coronavirus allait coûter 30 milliards de dollars aux compagnies aériennes. L’industrie automobile ne se porte pas mieux. Au cours de la première quinzaine de février, les ventes de voitures en Chine étaient de 5.000 unités, contre 60.000 au cours de la même période en 2019. Les mesures sanitaires prises en Vénétie et en Lombardie vont réduire les activités économiques de ces deux régions, qui représentent entre 25 et 30% du PIB de l’Italie. « Si les chaînes d'approvisionnement mondiales étaient systématiquement affectées ou si les marchés financiers mondiaux étaient considérablement touchés par une incertitude croissante, alors, évidemment, l'impact serait plus important », a déclaré le porte-parole du FMI.

Repères

Les pandémies de grippe du XXème siècle
 

La forte variabilité génétique des virus responsables de la grippe a été  la cause d'épidémies tout le long de l’Histoire. Trois grandes pandémies de grippe ont causé des millions de morts dans le monde, au 20ème siècle. La « grippe espagnole », ainsi appelée parce que ce fut l’Espagne qui a été le premier pays à la signaler, est apparue en 1918 et provoqué près de 20 millions de morts. Elle était est due à la souche A (H1N1). En 1957, ce fut la grippe asiatique, provoquée par la souche A (H2N2) et qui avait également la Chine pour foyer, a fait quelque 2 millions de morts. La  grippe de Hong Kong, en 1968, due au virus A (H3N2), a entraîné le décès d’un million d’individus.


La gaffe chinoise
Si la Chine a réagi promptement et efficacement suite à l’apparition de l’épidémie de pneumonie due au virus SARS-Cov-2, suscitant même l’admiration du monde entier avec l’édification de deux hôpitaux à Wuhan, en un temps record, les autorités de ce pays ont commis l’erreur de commencer à comptabiliser, il y a une dizaine de jours, tous les cas diagnostiqués cliniquement, en plus des cas confirmés en laboratoire. Quand la Chine s’est rendue compte de son erreur et fait marche arrière, les médias à sensation ont aussitôt mis en doute les chiffres publiés par ce pays.

Incompétence japonaise

Quand, le 5 février, les autorités japonaises ont mis en quarantaine le paquebot de croisière Diamond Princess, à Yokohama, il y avait à peine dix cas d’infection sur 3.700 passagers. Après avoir visité le navire, le Dr Kentaro Iwata, spécialiste des maladies infectieuses, a déclaré qu’aucune zone d’isolement n’y a été instaurée, alors que la climatisation est centrale, ainsi que les fosses sceptiques, ce qui permet au virus d’atteindre toutes les cabines des passagers. Derniers chiffres : 693 personnes contaminées et 4 morts.




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