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Le Fonds de développement audiovisuel englobe désormais les radios privées

Entretien avec Kamal Lahlou, Président de la Fédération Marocaine des Médias (FMM)


Rédigé par Safaa KSAANI Jeudi 17 Décembre 2020

Enfin, le projet de loi de finances 2021 inclut les radios privées dans le Fonds de développement audiovisuel. « Une justice rétablie », selon le Président de la Fédération Marocaine des Médias (FMM).



Kamal Lahlou
Kamal Lahlou
- Dans un communiqué publié jeudi dernier, vous vous êtes félicité de voir le PLF 2021 apporter une “justice” au domaine de l’audiovisuel marocain. Quelles sont les mesures phares de ce changement ? 
- D’abord, il faut rappeler que c’est l’Association des Radios et Télévisions Indépendantes (ARTI), et la Fédération Marocaine des Médias (FMM), qui ont depuis leur création réclamé la réparation d’une injustice qui frappait les radios privées. En effet, la loi de 1997 encadrant le secteur prévoit que le Fonds de développement audiovisuel profite aux radios et télévisions publiques et privées. Mais, en 2008, la loi de finances revient sur cette disposition en limitant le soutien du Fonds. Ce retour à la norme a été rendu possible grâce à l’appui de la CGEM, notamment son président actuel, M. Chakib El Alj, en plus de l’implication de M. Nizar Baraka, Secrétaire Général du Parti de l’Istiqlal, qui ont proposé l’amendement du Fonds de l’audiovisuel, qui tombe à point nommé. Par ailleurs, les radios privées devaient être soutenues, puisqu’elles accomplissent un service public. Elles ont des obligations, dont le paiement de redevances, les locaux loués, les droits d’auteur… Ce pas n’est pas suffisant, puisque les radios souffrent suite à la crise économique mondiale que nous vivons actuellement. J’espère que ce Fonds participera à atténuer cette crise. Cet acquis engage les radios privées à fournir encore plus d’efforts pour assurer leurs différentes missions, en particulier la défense du projet national et de ses causes sacrées.

- Après l’acceptation de l’amendement du Fonds de développement audiovisuel par l’ensemble du gouvernement, quelle sera la prochaine étape ?
- Cet amendement ne nécessite pas une application immédiate puisque ce n’est pas un décret ministériel. La loi de finances est la feuille de route de l’Etat. Une réunion sera bientôt tenue pour voir comment alimenter le Fonds d’abord, pour permettre à nos radios d’en bénéficier ensuite.

- Les radios étaient affectées par le confinement. Quel soutien leur a été accordé ?
-Tout au long de la crise sanitaire, les radios se sont mobilisées pour porter les consignes des autorités publiques. Le gouvernement a apporté une aide aux douze radios, en leur attribuant 15 millions de dirhams. Un chiffre qui représente à peine le salaire d’un mois de ces radios. Ce n’est pas suffisant puisqu’on paye les animateurs, les cameramen, les locaux... La radio restera le premier média dans le monde. Par ailleurs, l’ARTI restera engagée dans le processus de l’édification de l’Etat d’institutions, conformément aux orientations royales, afin de prémunir les bases du nouveau modèle de développement en préparation, et dont les jalons seront déposés par SM le Roi, de même que notre association et fédération resteront constamment mobilisées pour défendre les causes nationales, à leur tête l’intégrité territoriale du Royaume.

Recueillis par Safaa KSAANI

Portrait

Une carrière au service de l’audiovisuel et du sport
Kamal Lahlou a participé à la vulgarisation de plusieurs disciplines sportives au Maroc, à la création de magazines sportifs, au rapprochement de la radio des auditeurs. Il a également eu un rôle déterminant dans la création de la Journée mondiale du sport.

Handballeur de haut niveau, il a choisi en 1963 d’intégrer l’École Normale Supérieure, section éducation physique et sports, qui formait les professeurs à l’époque. Rapidement, il devient inspecteur régional de cette matière au niveau de la préfecture de Casablanca.

Il s’oriente ensuite vers le journalisme. Il entame sa carrière à la fois dans la presse écrite, à « L’Opinion » notamment, et dans l’audiovisuel. En 1972, il intègre la télévision. Il est l’inventeur du concept d’initiation aux sports qui a permis la vulgarisation de disciplines tels que le Tennis, le Golf, le Rugby... Kamal Lahlou a commenté plusieurs événements sportifs dans un style particulier, faisant de lui l’inventeur du commentaire à la marocaine.

Ensuite, il a lancé des magazines orientés sport, dont le premier est « Equitation, Golf et Tennis » en 1979. Kamal Lahlou a ensuite créé plusieurs titres spécialisés avant de lancer « La Gazette du Maroc ». Son média préféré reste la radio où il a longtemps opéré comme journaliste.

Le vice-président du CNOM a créé sa propre radio en 2006. MFM Radio est aujourd’hui la première radio généraliste du Maroc, loin devant des stations historiques du pays. « Challenge », « Version Homme » (VH) et « Lalla Fatima », publications du groupe, sont également leaders dans leurs domaines respectifs. Il est également le président de l’Association des Radios et Télévisions Indépendantes (ARTI) et de la Fédération Marocaine des Médias (FMM).
SK

Repères

Une injustice manifeste réparée
Le Fonds de développement audiovisuel revêt à nouveau un caractère global en incluant les radios privées. C’est ce que prévoit la loi de finances 2021, adoptée en deuxième lecture par la Chambre des Représentants, mardi 8 décembre. L’Association des Radios et Télévisions Indépendantes (ARTI), la Fédération Marocaine des Médias (FMM) et l’Association Nationale des Médias et des Editeurs (ANME) se sont félicitées du caractère national que revêt « à nouveau » le Fonds de développement audiovisuel et de son inclusion des radios privées. « La Loi de Finances adoptée rétablit enfin la justice, puisque le Fonds de développement audiovisuel revêt à nouveau un caractère national et inclut donc les radios privées », indique un communiqué commun de l’ARTI, de l’ANME et de la FMM.
Ce qui changera à partir de 2021
Adopté en deuxième lecture par la première Chambre du Parlement, le projet de Loi de Finances 2021 est passé par toutes les étapes du circuit législatif. Il entrera en vigueur dès sa publication au Bulletin Officiel. Au niveau des acteurs de l’audiovisuel, le patronat a obtenu du gouvernement l’élargissement des subventions et aides accordées aux médias publics et aux chaînes privées. Celles-ci bénéficieront ainsi de tous les mécanismes d’aides octroyées par le « Fonds pour la promotion du paysage audiovisuel public », dont le nom changera par un simple remplacement du mot « public » par le terme « national ».








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