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International

Le Mali dénonce "la persistance des actes d'ingérence" de l'Algérie


Rédigé par L'Opinion avec MAP Jeudi 2 Janvier 2025

Le Mali a dénoncé mercredi "la persistance des actes d'ingérence" de l'Algérie voisine, ancien pays médiateur pour la paix dans sa partie nord confrontée à une rébellion touareg, que Bamako accuse de soutenir les "groupes terroristes", dans un communiqué.



Le ministère malien des Affaires étrangères dit "avoir appris par voie de presse les propos" du chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf, "commentant à nouveau la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme", dans ce communiqué qui ne reproduit pas les propos incriminés, attribués à M. Attaf.

Le ministère dit avoir déjà dénoncé "la proximité et la complicité de l'Algérie avec les groupes terroristes qui déstabilisent le Mali et à qui elle a offert le gite et le couvert".

Il "condamne avec la dernière vigueur cette nouvelle ingérence de l'Algérie dans les affaires intérieures du Mali".

Bamako "rappelle que les options stratégiques pour la lutte contre les groupes armés terroristes, soutenus par des sponsors étatiques étrangers, relèvent exclusivement de la souveraineté du Mali" et de ses voisins burkinabè et nigérien avec qui le Mali a créé une confédération après avoir fait sécession de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), jugée inféodée à la France.

Il invite Alger "à cesser de faire du Mali un levier de son positionnement international".

La junte malienne avait annoncé le 25 janvier 2024 la "fin, avec effet immédiat", de l'accord de paix d'Alger, signé en 2015 et longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.

L'accord était déjà considéré comme moribond depuis la reprise en 2023 des hostilités contre l'Etat central et l'armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touareg du Nord, dans le sillage du retrait de la mission des Nations unies (Minusma), poussée vers la sortie par la junte après 10 années de présence.

Cette décision mettant fin à l'accord s'inscrivait dans le prolongement d'une série de ruptures auxquelles ont procédé les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 à Bamako.

Ils ont rompu l'alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner vers la Russie, et ont fait partir la Minusma.

Les groupes à dominante touareg, plusieurs fois soulevés par le passé, avaient repris les armes en 2012 pour l'indépendance ou l'autonomie du Nord. L'insurrection a ouvert la voie à des groupes islamistes radicaux qui ont supplanté les indépendantistes et conquis l'essentiel du Nord, déclenchant une intervention militaire de la France et plongeant le Sahel dans la guerre.

Après la signature de l'accord de 2015, les jihadistes ont continué à combattre l'Etat sous la bannière d'Al-Qaïda ou de l'organisation État islamique.








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