Déjà fragiles, les ventes de livres au Maroc ont été fortement impactées en cette période exceptionnelle, les librairies ayant été brusquement contraintes de fermer, alors qu’un passage vers l'e-commerce, opéré à la hâte, n'a rien arrangé, ou presque. “Catastrophique !”, ainsi est qualifiée cette période par le président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc (UPEM), Abdelkader Retnani, également vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC) qui regroupe libraires, éditeurs, imprimeurs et lecteurs.
La reprise timide de juillet et août, après la levée du confinement, a fait qu'en moyenne, et à ce jour, les libraires et les éditeurs ont perdu jusqu'à 70% de leurs chiffres d'affaires par rapport à 2019, a-t-il confié à la MAP.
"C'est énorme pour un secteur déjà assez fragile" avant même la pandémie, déplore le président de l’UPEM, qui prévoit une série de licenciements ou de faillites à cause de la situation agonisante.
En février 2020, les éditeurs ont produit des livres à l’occasion du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), mais la crise du Covid-19 s’est installée, suivie par la fermeture des points de vente. Les éditeurs se sont donc retrouvés avec “une production importante non distribuée sur les bras”, même si certains libraires ont maintenu des services de livraison lors du confinement, a rappelé M. Retnani.
Avec la réouverture des librairies en juin et au vu de la propagation actuelle du virus et des nouvelles restrictions, le rebond n’est pas au rendez-vous, a-t-il fait observer.
M. Retnani a cité à titre d’exemple sa maison d’édition, "La Croisée des Chemins", qui a reporté la publication d'une cinquantaine de livres déjà mis en page.
“Pour l'instant c'est difficile car nous n'avons aucune visibilité. Imaginez un peu, 52 titres à 1.000 exemplaires chacun, ça fait 52.000 exemplaires sur le marché. Les librairies marocaines sont aujourd'hui incapables d'absorber autant de livres. Mais les auteurs comprennent cela, bien entendu”, explique-t-il.
Cependant, renchérit M. Retnani, malgré la crise, “nous publions depuis le mois de mai 3 titres par mois en moyenne. Cela nous permet de résister comme acteur culturel mais aussi de garder l'ensemble de notre équipe active”.
Pour remédier à cette situation, appréhender le secteur du livre dans son entièreté et tenir compte de cette succession d'intérêts imbriqués, le président de l’UPEM estime nécessaire “une réaction très forte et courageuse des responsables politiques”. Selon lui, la culture devrait être pensée “de manière transversale et pas uniquement comme étant liée à un seul ministère”, appelant à une création d’une “chaîne de solidarité qui comprendrait les éditeurs, les institutionnels et la société civile”.
La situation est difficile et la crise a chamboulé tous les paradigmes, et ce ne sont pas les bouquinistes qui diront le contraire.
La période est à “la survie”, estime Abdallah El Ghouari, bouquiniste reconnu dans la capitale.
Le livre n’est pas une activité rentable, c’est un “réel plus”, surtout en ces temps empreints “d'anxiété”, dépourvus de “vision claire", a-t-il confié à la MAP.
La situation du secteur est plutôt “morose, tout le monde se plaint”, a expliqué le bouquiniste, qui dit recevoir plus de propositions d'achats que de ventes de livres.
Selon M. El Ghouari, qui revendique plus de 30 ans d'expérience dans le domaine, le secteur reste "non organisé et non structuré".
La “stagnation” des ventes et “l'hésitation” des commandes a affecté de plein fouet les librairies, qui ont essayé d’élargir leurs offres en incluant les petites fournitures pour ainsi résister à cette à la crise.
Souad Halim, responsable de communication pour une librairie à Rabat, explique que la période du confinement a été “une phase de promotion et d’incitation à l’achat des livres en ligne, surtout via les réseaux sociaux”.
Faisant part de son espoir pour une éventuelle amélioration de la situation, Mme Halim a confié que les ventes ne sont toujours pas au rendez-vous, malgré que la période coïncide avec la rentrée littéraire. “Du coup nous essayons de compter un peu plus sur la vente des articles de bureau et des produits de papeterie”, a-t-elle dit.
Et d'ajouter qu'en respect des mesures sanitaires, l'organisation d'évènements culturels a été suspendue, "y compris les séances de signature qui nous aidaient normalement à promouvoir le livre et sa vente", se désole-t-elle.
En effet, malgré la levée du confinement, un rebond des ventes se fait toujours attendre. D'autant plus que la reprise de l’année scolaire dans un contexte marqué par l'incertitude entre le présentiel et le distanciel ne fait qu'intensifier une crise multidimensionnelle dans le secteur.
La reprise timide de juillet et août, après la levée du confinement, a fait qu'en moyenne, et à ce jour, les libraires et les éditeurs ont perdu jusqu'à 70% de leurs chiffres d'affaires par rapport à 2019, a-t-il confié à la MAP.
"C'est énorme pour un secteur déjà assez fragile" avant même la pandémie, déplore le président de l’UPEM, qui prévoit une série de licenciements ou de faillites à cause de la situation agonisante.
En février 2020, les éditeurs ont produit des livres à l’occasion du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), mais la crise du Covid-19 s’est installée, suivie par la fermeture des points de vente. Les éditeurs se sont donc retrouvés avec “une production importante non distribuée sur les bras”, même si certains libraires ont maintenu des services de livraison lors du confinement, a rappelé M. Retnani.
Avec la réouverture des librairies en juin et au vu de la propagation actuelle du virus et des nouvelles restrictions, le rebond n’est pas au rendez-vous, a-t-il fait observer.
M. Retnani a cité à titre d’exemple sa maison d’édition, "La Croisée des Chemins", qui a reporté la publication d'une cinquantaine de livres déjà mis en page.
“Pour l'instant c'est difficile car nous n'avons aucune visibilité. Imaginez un peu, 52 titres à 1.000 exemplaires chacun, ça fait 52.000 exemplaires sur le marché. Les librairies marocaines sont aujourd'hui incapables d'absorber autant de livres. Mais les auteurs comprennent cela, bien entendu”, explique-t-il.
Cependant, renchérit M. Retnani, malgré la crise, “nous publions depuis le mois de mai 3 titres par mois en moyenne. Cela nous permet de résister comme acteur culturel mais aussi de garder l'ensemble de notre équipe active”.
Pour remédier à cette situation, appréhender le secteur du livre dans son entièreté et tenir compte de cette succession d'intérêts imbriqués, le président de l’UPEM estime nécessaire “une réaction très forte et courageuse des responsables politiques”. Selon lui, la culture devrait être pensée “de manière transversale et pas uniquement comme étant liée à un seul ministère”, appelant à une création d’une “chaîne de solidarité qui comprendrait les éditeurs, les institutionnels et la société civile”.
La situation est difficile et la crise a chamboulé tous les paradigmes, et ce ne sont pas les bouquinistes qui diront le contraire.
La période est à “la survie”, estime Abdallah El Ghouari, bouquiniste reconnu dans la capitale.
Le livre n’est pas une activité rentable, c’est un “réel plus”, surtout en ces temps empreints “d'anxiété”, dépourvus de “vision claire", a-t-il confié à la MAP.
La situation du secteur est plutôt “morose, tout le monde se plaint”, a expliqué le bouquiniste, qui dit recevoir plus de propositions d'achats que de ventes de livres.
Selon M. El Ghouari, qui revendique plus de 30 ans d'expérience dans le domaine, le secteur reste "non organisé et non structuré".
La “stagnation” des ventes et “l'hésitation” des commandes a affecté de plein fouet les librairies, qui ont essayé d’élargir leurs offres en incluant les petites fournitures pour ainsi résister à cette à la crise.
Souad Halim, responsable de communication pour une librairie à Rabat, explique que la période du confinement a été “une phase de promotion et d’incitation à l’achat des livres en ligne, surtout via les réseaux sociaux”.
Faisant part de son espoir pour une éventuelle amélioration de la situation, Mme Halim a confié que les ventes ne sont toujours pas au rendez-vous, malgré que la période coïncide avec la rentrée littéraire. “Du coup nous essayons de compter un peu plus sur la vente des articles de bureau et des produits de papeterie”, a-t-elle dit.
Et d'ajouter qu'en respect des mesures sanitaires, l'organisation d'évènements culturels a été suspendue, "y compris les séances de signature qui nous aidaient normalement à promouvoir le livre et sa vente", se désole-t-elle.
En effet, malgré la levée du confinement, un rebond des ventes se fait toujours attendre. D'autant plus que la reprise de l’année scolaire dans un contexte marqué par l'incertitude entre le présentiel et le distanciel ne fait qu'intensifier une crise multidimensionnelle dans le secteur.