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Le ministère de l’Intérieur appelle au respect des procédures d’appellation des lieux publics


Rédigé par Abdallah Bensmaïn Vendredi 19 Juin 2020

Le coup de tonnerre dans le ciel serein de Temara est venu rappeler que l’appellation des rues obéit à des règles strictes. Une note du ministère de l’Intérieur vient le confirmer aux walis et gouverneurs qui ont la responsabilité de validation des dénominations des places et voies publiques proposées par les conseils municipaux.



A Temara, les noms d’activistes du salafisme données à des rues de cette banlieue de Rabat a politisé le débat et entrainé une mobilisation qui a fini par obtenir gain de cause.

L’annulation de cette décision du Conseil municipal de Témara, contraire à la tradition de nomination des voies et places publiques, en rupture avec la règle en la matière, devrait servir de point de départ à une remise en ordre dans la jungle des villes, en général, des quartiers périphériques et nouvelles villes, en particulier. Certains quartiers en sont encore à porter des numéros, sans oublier la double nomination, la nouvelle ne faisant pas disparaître l’ancienne, ni dans les esprits ni sur les plaques d’indication.  

Sur le choix des noms, le décret est formel, il doit être justifié et non fondé « sur des motivations personnelles ou liée au trafic d’influence et de privilèges, de même que lesdites dénominations ne doivent pas être contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs ». L’épisode de Temara a pêché en faisant peu de cas de l’ordre public, le choix de salafistes, d’Egypte et de pays du Golfe, connus pour leur activisme et leurs sermons enflammés sur les écrans cathodiques, constituant ainsi une provocation idéologique pour de larges pans de la société.

Ce choix qui constitue « un hommage public » a-t-il été validé par la Commission scientifique, présidée par le gouverneur de la province ? Rien n’est moins sûr… surtout quand on sait qu’elle compte en son sein des membres de la Culture, des représentants du Conseil supérieur des oulémas et de la Haute délégation des anciens combattants et des membres de l’armée de libération nationale. Au conseil municipal même, la présidence se défend d’avoir agi seule, le conseil communal comprenant, par ailleurs, des élus  de « partis de gauche, de droite et du centre », comme l’affirme un élu, membre de ce conseil, dans une mise au point publiée par Alyoum24.

La circulaire du ministère de l’Intérieur aux walis et gouverneurs est venue rappeler que l’adoption du nom d’une rue ou d’un lieu public n’entre en application qu’après avoir été entérinée par le gouverneur dans un délai de 20 jours, à compter de la date de réception de la décision du conseil communal.
Une mention particulière est faite pour ce qui a trait aux dénominations au nom du roi Mohammed VI et de la famille royale. Cette dénomination est-il écrit doit recevoir, par sa valeur symbolique, une attention spécifique lors des délibérations. Il est demandé aux gouverneurs de soumettre le dossier aux services du ministère de l’Intérieur accompagné de tous les documents nécessaires, avant même d’entamer la procédure de validation au niveau provincial.

Si la réglementation est claire sur la question d’appellation des rues et lieux publics, où est le problème ? Dans le respect des procédures, d’abord, la pratique sur le terrain où l’orthographe des rues ne suit pas - un même nom peut s’orthographier de deux manières différentes-, la numérotation pour l’adressage encore moins.

Le grand chantier pour donner de la cohérence aux noms de rues, places publiques, boulevards et avenues qui, parfois, se prolongent avec des noms différents, est à ouvrir, si la volonté est de faire participer la toponymie à l’esthétique des villes et villages du Royaume.

C’est, enfin, peut être le moment de penser à rendre justice à des écrivains (Ahmed Sefrioui, Abdelkrim Ghellab, Driss Chraïbi, Mohamed Choukri, Abdelkébir Khatibi), philosophes (Mohamed-Aziz Lahbabi, Mohamed Al Jabri), économistes (Aziz Belal), journalistes (Nadir Yata, Abdeljabbar Shimi), plasticiens (Cherkaoui, Gharbaoui, Chaïbia)…pour n’en citer que quelques uns. 








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