Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) vient de publier son nouveau rapport « Etat de la population mondiale 2020 ». Le document met en lumière les réalisations des pays concernant les objectifs de la Conférence internationale sur la population et le développement. Il s’est concentré principalement sur trois pratiques néfastes : les mutilations génitales féminines, le mariage des enfants et la préférence pour les garçons.
« Dénoncées depuis longtemps dans les accords internationaux sur les droits de l’Homme et dans les Constitutions et lois nationales, elles sont étroitement liées à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction. Bien que très variables, toutes les pratiques néfastes constituent des violations des droits des femmes et des filles », déplore le FNUAP. « Ces pratiques sont parfois « justifiées » par la tradition, la religion ou la culture. Elles peuvent même, en apparence, découler de bonnes intentions. La famille d’une fille peut sincèrement croire que le fait de la marier jeune assurera son avenir financier ou la protégera contre les agressions sexuelles. Les mutilations génitales féminines peuvent, de fait, garantir son acceptation en tant qu’adulte au sein de sa communauté », ajoute la même source.
Pour le Maroc, le rapport souligne qu’environ 14% des enfants y sont mariés avant l’âge de 18 ans. Parallèlement, 33.000 mariages d’enfants sont encore célébrés chaque jour à travers le monde. En d’autres termes, une fille sur cinq est mariée avant l’âge de 18 ans. « On estime que 650 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont été mariées durant l’enfance, et que, d’ici à 2030, 150 millions de filles âgées de moins de 18 ans seront mariées…L’élimination totale des mariages d’enfants d’ici à 2030 est un objectif fixé par le FNUAP et une priorité du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et de ses objectifs de développement durable connexes », indique-ton.
Le document montre aussi que le taux de natalité chez les adolescentes pour 1.000 filles âgées de 15 à 19 ans est de 19 au Maroc, alors que celui de scolarisation dans l’enseignement primaire est de 97% tant pour les filles que pour les garçons.
Le document révèle également que le taux de prévalence contraceptive chez les femmes de 15 à 49 ans se situe à 73%, tandis que celui de fécondité est de l’ordre de 4,2.
Concernant la démographie, l’agence onusienne spécialisée estime que la population du Maroc est d’environ 36,9 millions en 2020, alors que la tranche d’âge 0-14 ans représente environ 26%. En ce qui concerne la population âgée de 10 à 24 ans, elle se situe à 24%.
La tranche d’âge des 15 à 64 ans représente 65%, tandis que les personnes âgées, soit plus de 65 ans, représentent 6,7% de la population totale.
Les lois ne suffisent pas
Au niveau mondial, le FNUAP indique, en outre, que les lois sont encore insuffisantes pour prévenir et éliminer les pratiques sexistes néfastes dans certains pays. « Les mutilations génitales féminines, par exemple, sont interdites par des lois nationales dans la majorité des pays où elles sont pratiquées, ce qui ne les empêche pas de se perpétuer (OMS, 2020). C’est rarement faute de lois que les femmes et les filles subissent des mutilations de leurs organes génitaux, qu’elles sont mariées de force, qu’elles sont suralimentées ou affamées ou qu’on leur préfère une progéniture masculine », est-il souligné. Le FNUAP avertit, d’autre part, que la pandémie de Covid-19 menace d’inverser cette tendance. « Une analyse récente a révélé que si les services et les programmes restent fermés pendant six mois, 13 millions de filles supplémentaires pourraient être forcées à se marier et 2 millions de filles de plus pourraient être soumises à des mutilations génitales féminines d’ici à 2030 », prévient l’agence onusienne.
La prévention et l’élimination des pratiques néfastes doivent faire alors l’objet de mesures efficaces prises dans le cadre d’une « stratégie globale bien définie, fondée sur les droits et adaptée à l’échelle locale ».
Il est recommandé enfin aux gouvernements de respecter leur engagement à protéger les filles et les femmes contre la violence. « Les traités relatifs aux droits de l’Homme, tels que la Convention relative aux droits de l’enfant, ordonnent aux gouvernements de « prendre toutes les mesures efficaces et appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles qui nuisent à la santé des enfants ».
« Dénoncées depuis longtemps dans les accords internationaux sur les droits de l’Homme et dans les Constitutions et lois nationales, elles sont étroitement liées à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction. Bien que très variables, toutes les pratiques néfastes constituent des violations des droits des femmes et des filles », déplore le FNUAP. « Ces pratiques sont parfois « justifiées » par la tradition, la religion ou la culture. Elles peuvent même, en apparence, découler de bonnes intentions. La famille d’une fille peut sincèrement croire que le fait de la marier jeune assurera son avenir financier ou la protégera contre les agressions sexuelles. Les mutilations génitales féminines peuvent, de fait, garantir son acceptation en tant qu’adulte au sein de sa communauté », ajoute la même source.
Pour le Maroc, le rapport souligne qu’environ 14% des enfants y sont mariés avant l’âge de 18 ans. Parallèlement, 33.000 mariages d’enfants sont encore célébrés chaque jour à travers le monde. En d’autres termes, une fille sur cinq est mariée avant l’âge de 18 ans. « On estime que 650 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont été mariées durant l’enfance, et que, d’ici à 2030, 150 millions de filles âgées de moins de 18 ans seront mariées…L’élimination totale des mariages d’enfants d’ici à 2030 est un objectif fixé par le FNUAP et une priorité du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et de ses objectifs de développement durable connexes », indique-ton.
Le document montre aussi que le taux de natalité chez les adolescentes pour 1.000 filles âgées de 15 à 19 ans est de 19 au Maroc, alors que celui de scolarisation dans l’enseignement primaire est de 97% tant pour les filles que pour les garçons.
Le document révèle également que le taux de prévalence contraceptive chez les femmes de 15 à 49 ans se situe à 73%, tandis que celui de fécondité est de l’ordre de 4,2.
Concernant la démographie, l’agence onusienne spécialisée estime que la population du Maroc est d’environ 36,9 millions en 2020, alors que la tranche d’âge 0-14 ans représente environ 26%. En ce qui concerne la population âgée de 10 à 24 ans, elle se situe à 24%.
La tranche d’âge des 15 à 64 ans représente 65%, tandis que les personnes âgées, soit plus de 65 ans, représentent 6,7% de la population totale.
Les lois ne suffisent pas
Au niveau mondial, le FNUAP indique, en outre, que les lois sont encore insuffisantes pour prévenir et éliminer les pratiques sexistes néfastes dans certains pays. « Les mutilations génitales féminines, par exemple, sont interdites par des lois nationales dans la majorité des pays où elles sont pratiquées, ce qui ne les empêche pas de se perpétuer (OMS, 2020). C’est rarement faute de lois que les femmes et les filles subissent des mutilations de leurs organes génitaux, qu’elles sont mariées de force, qu’elles sont suralimentées ou affamées ou qu’on leur préfère une progéniture masculine », est-il souligné. Le FNUAP avertit, d’autre part, que la pandémie de Covid-19 menace d’inverser cette tendance. « Une analyse récente a révélé que si les services et les programmes restent fermés pendant six mois, 13 millions de filles supplémentaires pourraient être forcées à se marier et 2 millions de filles de plus pourraient être soumises à des mutilations génitales féminines d’ici à 2030 », prévient l’agence onusienne.
La prévention et l’élimination des pratiques néfastes doivent faire alors l’objet de mesures efficaces prises dans le cadre d’une « stratégie globale bien définie, fondée sur les droits et adaptée à l’échelle locale ».
Il est recommandé enfin aux gouvernements de respecter leur engagement à protéger les filles et les femmes contre la violence. « Les traités relatifs aux droits de l’Homme, tels que la Convention relative aux droits de l’enfant, ordonnent aux gouvernements de « prendre toutes les mesures efficaces et appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles qui nuisent à la santé des enfants ».
A. CHANNAJE
Repères
11 juillet, Journée mondiale de la population
11 juillet prochain sera la Journée mondiale de la population. L’occasion pour les organisations internationales de renforcer la sensibilisation aux questions de population, notamment leur lien avec l’environnement et le développement.
L’occasion aussi de publier l’édition 2020 de la fiche de données sur la population mondiale. Publiée par Population référence bureau (PRB) depuis 1962, la Fiche de données est l’une des sources les plus fiables de données démographiques vitales pour les chefs de gouvernement, les chercheurs, les universitaires et les décideurs du monde entier.
Forte prévalence du mariage des mineurs en Afrique
Dans le monde, la prévalence du mariage d’enfants précoce s’établit à environ 21%. La prévalence du mariage d’enfants était de prés de 60% en Asie du Sud en 1990. Aujourd’hui, la prévalence la plus forte est observée en Afrique occidentale et centrale, à 40%, suivie de l’Afrique orientale et australe, à 34%.
Dans la zone Amérique latine et Caraïbes, une fille sur quatre est mariée ou en union non officialisée avant l’âge de 18 ans ; dans certaines parties de la région, ce chiffre est de plus d’une fille sur trois.
« En 1948, la Déclaration universelle des droits de l’Homme affirmait qu’ « à partir de l’âge nubile, l’homme et la femme [...] ont le droit de se marier et de fonder une famille » et que « le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux », souligne le FNUAP. Dixhuit ans plus tard, ajoute la même source, ces idées ont été reprises dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Tout mariage conclu sans le libre et plein consentement des futurs époux est un mariage forcé et constitue systématiquement une violation des droits fondamentaux.