L’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) ne cache pas sa colère. Depuis le 25 février, les transporteurs de produits agricoles marocains vers les marchés européens et transitant par l’Espagne sont l’objet d’actions de blocages perpétrés par des agriculteurs espagnols. Il est alors attendu du « gouvernement marocain d’intervenir d’urgence afin de mettre fin à ces actes et prendre les mesures qui s’imposent », réclament l’ASMEX et la Chambre de Commerce, de l’Industrie et des Services de la région Souss-Massa, dans un communiqué commun.
Entraves à la libre circulation des marchandises
Ce ne sont pas les premiers actes du genre émanant des agriculteurs espagnols. Début décembre, ils étaient une centaine de membres de la Coordination des organisations des agriculteurs et des éleveurs en Espagne à obstruer les accès du port de Motril, dans la province de Grenade, en Andalousie, afin d’empêcher l’entrée de produits agricoles en provenance du Maroc et d’autres pays, telle l’Egypte. Des entraves à la libre circulation des marchandises légitimement insupportables pour les exportateurs marocains, qui escomptent de Rabat de faire écho de leur exaspération à Madrid.
L’Espagne est l’un des principaux débouchés des fruits et légumes marocains écoulés sur les marchés de l’Union Européenne. Avec 26.360 tonnes de légumes et 162.939 tonnes de fruits vendus au voisin du Nord, en 2019, les exportateurs marocains ont réalisé une progression de volume de l’ordre de 10 et 4% respectivement, par rapport à 2018. Sur cinq ans, la hausse est très significative, de l’ordre de 62% pour les légumes et 126% pour les fruits.
Au cours de la même période, les exportations des légumes vers les marchés de l’UE ont connu une hausse de 26%, celles des fruits de 53,6%. C’est tout à l’honneur des agriculteurs marocains, dont les produits sont autant appréciés pour leur qualité par les consommateurs européens, que compétitifs par rapport à la concurrence.
L’Espagne est l’un des principaux débouchés des fruits et légumes marocains écoulés sur les marchés de l’Union Européenne. Avec 26.360 tonnes de légumes et 162.939 tonnes de fruits vendus au voisin du Nord, en 2019, les exportateurs marocains ont réalisé une progression de volume de l’ordre de 10 et 4% respectivement, par rapport à 2018. Sur cinq ans, la hausse est très significative, de l’ordre de 62% pour les légumes et 126% pour les fruits.
Au cours de la même période, les exportations des légumes vers les marchés de l’UE ont connu une hausse de 26%, celles des fruits de 53,6%. C’est tout à l’honneur des agriculteurs marocains, dont les produits sont autant appréciés pour leur qualité par les consommateurs européens, que compétitifs par rapport à la concurrence.
Excédents commerciaux en faveur de l’Espagne
Mais faut-il rappeler que dans les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne, c’est cette dernière qui enregistre un excédent qui s’est chiffré à 14,9 milliards de Dhs en 2017 ? C’est bel et bien grâce à l’accord de libre-échange Maroc-UE, que les agriculteurs espagnols semblent s’imaginer à sens unique, que le volume des transactions commerciales avec le voisin du Nord sont passées de 22,3 milliards de dirhams, en 2000, à 132,7 milliards de dirhams en 2017.
De 2010 à 2017, les échanges Maroc-Espagne ont plus que doublé. La progression a été de 13,2% de 2016 à 2017. Les exportations marocaines vers l’Espagne ont enregistré, au cours de cette période, une hausse de 11,3%, mais les exportations espagnoles vers le Maroc se sont élevées à un rythme plus important, 14,9%. L’Espagne est, depuis 2014, le premier client du Maroc. C’est, aussi, son 11ème fournisseur.
Madrid devrait, normalement, être parfaitement consciente de l’énorme potentiel des relations commerciales et économiques avec son voisin du Sud. Aussi, quand le ministre de l’Agriculture espagnol, Luis Planas, a récemment fait allusion à l’application de la clause de sauvegarde si les quantités de produits agricoles marocains écoulées sur le marché de son pays « perturbent gravement le marché ou causent de graves dommages au secteur producteur », l’on se demande si c’est un simple discours populiste tenu à son auditoire, composé de producteurs et exportateurs de légumes et fruits espagnols, ou l’expression d’une courte vue politique électoraliste, dénudée de toute perspective stratégique.
De 2010 à 2017, les échanges Maroc-Espagne ont plus que doublé. La progression a été de 13,2% de 2016 à 2017. Les exportations marocaines vers l’Espagne ont enregistré, au cours de cette période, une hausse de 11,3%, mais les exportations espagnoles vers le Maroc se sont élevées à un rythme plus important, 14,9%. L’Espagne est, depuis 2014, le premier client du Maroc. C’est, aussi, son 11ème fournisseur.
Madrid devrait, normalement, être parfaitement consciente de l’énorme potentiel des relations commerciales et économiques avec son voisin du Sud. Aussi, quand le ministre de l’Agriculture espagnol, Luis Planas, a récemment fait allusion à l’application de la clause de sauvegarde si les quantités de produits agricoles marocains écoulées sur le marché de son pays « perturbent gravement le marché ou causent de graves dommages au secteur producteur », l’on se demande si c’est un simple discours populiste tenu à son auditoire, composé de producteurs et exportateurs de légumes et fruits espagnols, ou l’expression d’une courte vue politique électoraliste, dénudée de toute perspective stratégique.
Relations multidimensionnelles et communauté de destin
Fernando Grande-Marlaska, ministre de l’Intérieur espagnol, entend heureusement les choses d’une toute autre manière. Lors de sa rencontre avec son homologue marocain, Abdelouafi Laftit, le 6 février à Rabat, il n’a pas manqué de souligner la qualité exemplaire de la coopération entre les services de sécurité des deux pays. Concrètement, la collaboration sécuritaire entre les deux pays a permis de réduire de 53,4%, en 2019, le nombre d’arrivées de migrants irréguliers en Espagne, par rapport à l’année d’avant. Grande-Marlaska a également insisté sur « l’importance cruciale du Maroc en tant que partenaire stratégique en matière de migration et dans de nombreux autres domaines ».
Au-delà des relations commerciales, qui doivent être mutuellement bénéfiques, il existe entre le Maroc et l’Espagne une communauté de destin qui transcende les aléas conjoncturels.
Au-delà des relations commerciales, qui doivent être mutuellement bénéfiques, il existe entre le Maroc et l’Espagne une communauté de destin qui transcende les aléas conjoncturels.