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Les mesures phares de l’AEI pour une sortie de crise socialement inclusive


Rédigé par S.J Jeudi 11 Juin 2020

Dans le cadre de la réflexion sur la relance post-crise, les Compétences Marocaines du Monde (CMDM) de l'AEI, ont élaboré une série de mesures pour une relance durable et inclusive de l’économie marocaine.



Le coronavirus a mis des secteurs clés de l'économie marocaine dans une situation de récession, voire d'arrêt. Tourisme, transport, automobile, textile, aéronautique, offshoring, tous ces secteurs sont dévastés par la crise, et sont appelés à se réinventer.

Conscients de l’importance des effets socioéconomiques de cette crise et des enjeux que peut représenter son issue, l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) a organisé plusieurs séances de travail de ses commissions thématiques et transversales. Dans le même esprit, un groupe de travail a été constitué de jeunes marocains du Monde, basés en Europe, en Amérique, en Asie et en Afrique, et ayant des expériences diversifiées et complémentaires dans les domaines économiques, technologique et financier. Travaillant, main dans la main, l’Alliance et les Marocaines du Monde ont élaboré une batterie de mesures pour une relance durable et inclusive de l’économie marocaine, du fait qu’ils considèrent que «la crise Corona a eu le mérite de nous éclairer sur plusieurs sujets et d’en confirmer d’autres», ainsi, il faudrait transformer la crise en opportunité.    

Des leçons à titrer 

Sur le plan économique, les experts de l’AEI, précisent que la digitalisation des services de l’administration et des entreprises marocaines est désormais un impératif pour assurer la continuité de l’activité et la résilience de l’économie et de la société marocaines. Le e-commerce et l’e-learning constituent des «success stories», au regard de la rapidité avec laquelle les citoyens les ont adoptés dans leur quotidien. Du côté de l’agilité et la réactivité du secteur privé, elle a souligné que c’est un atout mais surtout un levier qu’il conviendrait de consolider, de systématiser et de généraliser.

Les Istiqlaliens appellent également, à retenir la capacité de l’Etat à mobiliser la solidarité nationale et à placer le citoyen à la fois comme cible et comme acteur responsable. Et d’ajouter qu’il convient de prendre en considération dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement (NMD), la prise de conscience de la nécessaire souveraineté économique du Maroc dans des domaines stratégiques; voire vitaux (santé, alimentaire, énergie, datas…).

Sur le plan social, l’AEI a retenu des enseignements majeurs de la crise, qui se présentent comme suit:

- La prépondérance des activités informelles, informel de subsistance, mais surtout un informel organisé très nuisible aux différents secteurs et régions de notre Pays ;
- La profondeur de la précarité sociale chez une large partie des ménages marocains ;
- La forte dépendance économique de l’étranger et plus particulièrement de l’Europe : (exportations ; Tourisme ; Transferts MRE, IDE ; etc.), mais aussi de notre suply-chain asiatique ;
- L’insuffisance des infrastructures et des effectifs dans les domaines de la santé, de l’éducation et des réseaux télécoms ;
- Le retard technologique majeur dans la digitalisation des entreprises et de l’administration publique ;

Amortir la crise et sécuriser la relance

Ainsi, les économistes Istiqlaliens préconisent une série de mesures, dans le but d’atténuer les effets de la crise et impulser la relance de l’économie. Celles-ci s'articulent autour de 6 axes.

Il s’agit premièrement de sauvegarder les entreprises, préserver l’emploi et relancer la production de biens et services. Pour ce faire, l’AIE recommande entre autres d’inciter les entreprises à adopter des plans de continuité d'activité et de gestion des crises et conditionner leur à la commande publique par l'élaboration de plans de continuité d'activité et de gestion de crises; réorienter certains secteurs d’activité vers des productions résilientes du même secteur : activités de cargo pour le transport aérien et  véhicules utilitaires pour l’automobile et puis suspendre temporairement les cotisations sociales au titre de l’exercice 2020.

Deuxièmement, il s’agit de soutenir le pouvoir d’achat des ménages et développer la demande intérieure, notamment à travers l’encouragement les entreprises marocaines industrielles à utiliser les circuits courts et privilégier le «Made in Morocco».

Les héritiers d’Allal El Fassi, appellent également à appliquer un ciblage intelligent de l’investissement public en priorisant les projets générateurs d’emplois et payables en dirhams. Chose qui nécessite essentiellement de redéfinir les priorités d’investissement public en reportant les investissements non prioritaires de l’Etat et des établissements publics et en les hiérarchisant selon des critères consensuels tels que emplois générés, inclusion territoriale, integration économique nationale, économie de devises, adéquation avec le nouveau MDD.

Le quatrième axe consiste à consolider et accélérer la transition numérique et améliorer la gouvernance. La proposition de l’AEI, insiste sur l’offre des incitations fiscales (zéro impôt sur 5 ans) aux entreprises investissant dans l’économie du savoir et des solutions marocaines de digital et d’intelligence artificielle.

Cinquièmement, il faut veiller au respect des fondamentaux macro-économiques (Finances publiques et équilibres extérieurs). Dans ce cadre, la même source propose de réserver les exonérations fiscales aux secteurs les plus touchés par la crise ; renforcer la gestion active de la dette et privilégier les maturités les plus longues ; suspendre, jusqu’à fin 2021, les frais des transferts de devise vers le Maroc et en réduire les marges d’intermédiation ; accélérer et promouvoir les mesures d’amnistie de change sur les devises rapatriées…et la liste n’est pas exhaustive.

Puis finalement, l’Alliance appelle à un marketing d’Etat, volontariste et agressif, pour développer les exportations (biens, services, tourisme) et attirer les IDE, dans le cadre des redéploiements attendus des chaines de valeurs internationale.
 
Ceci dit, les économistes Istiqlaliens notent qu’il faut absolument saisir les opportunités offertes par la Covid-19, en concertation avec les principaux partenaires stratégiques du Royaume, pour le développement de nouveaux secteurs de l’économie, et la consolidation de la production locale et la promotion du «Made in Morocco» aussi bien sur le marché domestique qu’international.








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