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Loi de Finances rectificative : La difficile équation pour la préservation de l’emploi


Rédigé par Saad Jafri Mardi 14 Juillet 2020

Le rapport du HCP sur le Budget économique exploratoire 2021, qui prévoit une hausse historique du chômage intervient dans un timing marqué par les concertations sur le PLFR. Une occasion de revoir les mesures pour la sauvegarde de l’emploi.



Loi de Finances rectificative : La difficile équation pour la préservation de l’emploi
Le monde du travail est profondément touché par la pandémie mondiale du Coronavirus. Outre la menace que cela représente pour la santé publique, les bouleversements socio-économiques menacent les moyens de subsistance et le bien-être à long terme de millions d’individus. D’où la nécessité de faire de la préservation de l’emploi, un des piliers du projet de Loi de Finances rectificative.

Rappelons que ce texte de loi prévoit une baisse de 5% du PIB. Pour rendre ce chiffre plus éloquent aux non-initiés à l’économie, il faut rappeler que l’on compte le nombre de création d’emplois par point du PIB. Il faut donc s’attendre à comptabiliser cette année surtout le volume de la destruction d’emplois. Plus simple encore, le Maroc qui devrait s’appauvrir cette année de 5 points du PIB, signifie moins de richesses créées, donc moins à en distribuer.

Les chiffres sur le «Budget économique exploratoire 2021» dévoilés dimanche, par le Haut-commissariat au Plan (HCP), penchent dans le même sens. 

Du fait des licenciements et du gel des recrutements des entreprises touchées de plein fouet par la Covid-19, l’instance dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, estime que le taux de chômage devrait atteindre près de 14,8% (un taux historique pour le Maroc), soit une hausse de 5,6 points par rapport au niveau enregistré en 2019, « avec la détérioration de la croissance économique et, sous l’hypothèse d’une poursuite de la baisse tendancielle du taux d’activité au niveau national ».

Il est à noter que ces dernières années, ledit taux oscillait entre 9 et 10%.Maintenant reste à savoir, si le PLFR peut redynamiser le marché de l’emploi dans un contexte où l’économie est sinistrée par la crise sanitaire.

Encadrer la sauvegarde des emplois

Pour endiguer les effets de la pandémie sur le marché de l’emploi, le PLFR prévoit, tout d’abord, un montant de 15 milliards de dirhams au soutien des entreprises et à la promotion de l’emploi. Il compte également procéder à l’activation de l’accompagnement spécifique des différents secteurs, dans un cadre contractuel, avec les acteurs économiques concernés, en conditionnant l’appui à la reprise économique, à la préservation de plus de 80% des salariés déclarés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et à la régularisation rapide de la situation des employés non déclarés. Un conditionnement qui pour rappel, jusque-là n’avait pas lieu. Néanmoins, le danger que présente cette mesure que le gouvernement compte adopter, c’est qu’elle ouvre une porte pour légitimer (voir même réguler) les licenciements massifs, planifiés par plusieurs entreprises du secteur privé. Ainsi, le projet proposé par l’Exécutif, offre paradoxalement l’opportunité de soutenir l’emploi et de le détruire.

Le secteur public se serre la ceinture…ou presque

S’agissant des prévisions du secteur public, le bilan ne prête pas à l’optimisme...sauf pour certains départements. Présentant le PLFR devant la Commission des finances de la première Chambre, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Benchaâboun a indiqué que la très polémique décision sur le gel des recrutements dans la fonction publique, «ne concerne que l’année 2021» et non pas trois ans, comme ce qui a été demandé par la circulaire du Chef de gouvernement, ajoutant qu’il ne concerne pas l’éducation, la santé et la sûreté. Se voulant rassurant, il a déclaré que les départements ministériels disposeront de «44.000 postes budgétaires au titre du budget 2020 jusqu’au 30 juin 2021».«Le double des postes budgétaires ouverts chaque année sera créé par l’Etat durant l’année prochaine, ce qui offrira de plus grandes perspectives en matière d’emploi pour les jeunes», a-t-il affirmé. Pour ce faire, le gouvernement doit obligatoirement passer des années de vache maigre, au point même qu’il propose de réduire de 877 millions de dirhams, les dépenses du secteur de l’Education, et ce, malgré les dysfonctionnements structurels, dont souffre ce secteur stratégique pour le Royaume. Il est à noter que le PLFR se doit de procéder à une certaine réorientation de l’action publique dans la perspective d’amorcer un changement de cap à même de pallier les impératifs du moment et de mieux préparer le terrain au post Covid-19, en termes d’emploi… il reste du travail à faire. 

Saâd JAFRI

Encadré

Tourisme : Les prévisions alarmantes du HCP
Selon le HCP le secteur touristique devrait connaitre une année très difficile, en enregistrant un taux de croissance négative estimé à 57% contre une évolution de 3,7% un an auparavant, du fait de la fermeture des frontières et les mesures prises pour l’endiguement de la pandémie.

Cela devrait engendrer une forte chute des recettes touristiques et de grandes pertes d’emplois. Ladite situation peut également entrainer la faillite de plusieurs entreprises d’activités d’hébergement et de restauration, des agences de voyage, des sociétés de transport et de location de voitures. Ceci dit, la relance du secteur devrait être très difficile, surtout que même après l’annonce du déconfinement dans la majorité des villes du Royaume, la mobilité demeure limitée.








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