Dr Samir Belahsen.
Ce long-métrage s’écrit à deux mains :
- Joe Biden présente sa colistière Kamala Harris et tacle les pleurnicheries de Trump ; une femme avec des origines africaines, une belle carrière derrière, un petit charme et une capacité certaine à jouer son rôle dans cette partie du scénario.
- Trump annonce un "accord de paix historique" entre Israël et les Émirats arabes unis, signé sous l'égide des États-Unis. L'accord va permettre à ces deux pays de normaliser leurs relations et prévoit qu'Israël suspende provisoirement l'application de sa souveraineté sur plusieurs zones de Cisjordanie dont il prévoit l'annexion.
Les termes choisis par les auteurs sont linguistiquement vagues et d’une magnifique imprécision.
Les Émiratis nous expliquent que les annexions sont annulées et Netanyahou parle d’une suspension provisoire. Comme il n’y a pas de texte officiel et que je crois qu’on a affaire à des professionnels, ce flou artistique me parait recherché par les auteurs.
Comme l’histoire des vaccins COVID a trop tardé, le coup de l’accord historique de paix est pas mal.
« La paix » entre les Émirats et l’entité sioniste est établie depuis toujours, le business depuis longtemps, les parties ne s’en cachent plus depuis quelques années déjà, j’ai beaucoup de mal à comprendre ce qu’il y aurait d’historique dans cette déclaration ; une sorte de déclaration de fiançailles puisque l’acte juridique n’est pas encore formalisé.
Il y a un autre détail que j’avoue ne pas comprendre, le candidat Trump explique que si (jamais) il est réélu il signerait un accord avec l’Iran en 30 jours chrono. Le monde serait alors meilleur, les iraniens n’attendraient que ça. Alors pourquoi les Émiratis tweetent que c’est la peur des Iraniens qui les précipite ?
Une autre question me pique, si le président – candidat peut trouver un accord avec les iraniens en 30 jours, pourquoi attendre sa réélection ?
Décidément, ce long-métrage nous réserve bien des surprises sur prises.
Si jamais cet accord « historique » ne suffit pas, on aurait de nouveaux acteurs de plus grande envergure qui se précipiteraient sur la scène pour sauver le film et le metteur en scènes…
Nous, les spectateurs, on doit juste prier pour que nos acteurs préférés ne soient pas obligés de jouer de notre avenir en jouant dans ce mauvais film.
La deuxième partie de ce navet ne serait ni écrite ni jouée de la même manière. On aurait en plus et certainement un nouveau casting…
Dr Samir Belahsen