« Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale », a précisé une source autorisée à l’Agence France Presse, après le communiqué de la présidence algérienne où le Royaume est accusé d’avoir bombardé deux camions et causé la mort de trois routiers algériens.
« Cet empressement de la part de l’Algérie à accuser directement le Maroc d’une attaque contre des civils algériens, sans prendre la peine d’étudier toutes les hypothèses derrière cet incident ni de déterminer les responsabilités de ses propres services de sécurité qui ont laissé des civils pénétrer dans une zone d’insécurité, indique clairement les intentions belliqueuses du pouvoir en place », précise d’emblée Nizar Derdabi, ex-officier de la Gendarmerie Royale et analyste en stratégie internationale, défense et sécurité.
Le communiqué de la présidence algérienne accuse le Maroc d’avoir attaqué, par « des armes sophistiquées », deux camions commerciaux qui assuraient la liaison entre Nouakchott (Mauritanie) et Ouargla (au Sud l’Algérie), désignant la présumée action marocaine de « terroriste » et promettant dans la foulée que « cet acte ne restera pas impuni ».
Selon les premières remontées d’information, l’incident aurait pour théâtre la région de Bir Lahlou située à une trentaine de kilomètres du mur de défense, soit en plein Sahara marocain. Preuve en est la présence après les faits d’éléments de la MINURSO sur les lieux de « l’attaque », lesquels ont inspecté les carcasses des camions calcinés.
Zones d’ombre
Ce qui confirme que la zone fait partie du territoire concerné par l’accord militaire n°1 signé à l’ONU. Une zone qui, selon les éléments fournis par la source marocaine à l’AFP, est « empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées du Polisario », avant de souligner « qu’on s’étonne donc de voir les autorités algériennes évoquer la présence d’un camion qui se trouverait dans cette zone, eu égard à sa nature juridique et à son utilisation à des fins militaires ».
La certitude d’Alger au moment de désigner Rabat comme responsable de cette attaque, en déclarant que « les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré…, et que plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat », suscite également le scepticisme de l’expert en questions de défense.
« Comment l’Algérie peut faire une enquête et déduire que le Maroc est responsable de cette attaque, alors que ses services de sécurité ne peuvent se déplacer sur place, pour faire les constatations, prélever les traces et indices pour les expertises en laboratoire, ni chercher à recueillir des témoignages, qui sont les actes de police judiciaire indispensables pour déterminer les responsabilités dans un acte pareil », s’interroge Derdabi.
Un incident qui, rappelons-le, s’est produit le 1er novembre et a été d’abord révélé par le site d’information, notoirement connu pour être un organe proche des services de Renseignement algérien. Les premiers articles qui évoquaient l’incident situaient l’attaque en territoire mauritanien. Des informations rapidement démenties par les autorités mauritaniennes qui ont réfuté toute attaque sur leur territoire.
« Déjà, le 6 janvier 2021, la Mauritanie a déclaré sa frontière avec la zone tampon du Sahara marocain une zone de défense sensible, pour éviter toute incursion du Polisario sur son territoire. Comment se fait-il que des civils accèdent au territoire algérien depuis la zone tampon ? », s’interroge Derdabi.
Contre-feu
D’ailleurs, la région où se serait produite l’attaque fait partie de la zone où les séparatistes du Polisario avaient décrété la fin du cessez-le-feu et qu’ils considèrent comme une zone de guerre.
« La présidence algérienne a déclaré dans son communiqué que les camionneurs algériens ont été tués par un bombardement alors qu’ils assuraient la liaison Nouakchott-Ouargla pour des échanges commerciaux, or, les photos des carcasses de camions montrent 2 camions stationnés côte à côte sur un terrain dégagé et sablonneux. Aucune route ni aucune piste n’est visible. Il est donc impossible que les camions aient été ciblés par des tirs alors qu’ils étaient en mouvement », souligne l’ex-officier avant de s’interroger : « Que font deux camions algériens stationnés en plein désert dans une zone à proximité de la ligne de défense, que les organes de presse du Polisario repris par les médias algériens décrivent comme une zone où les combats font rage entre les milices sahraouies et les FAR. Etaient-ils en train de débarquer du matériel, de l’armement… ».
L’empressement d’Alger à évoquer une « agression » marocaine tout en adoptant un ton martial est une nouvelle preuve de la fuite en avant du régime algérien, qui voit en une escalade avec son voisin de l’Ouest l’ultime subterfuge pour étouffer le Hirak en allumant un contre-feu.
« On sent une volonté de la part de l’Algérie de faire passer cet incident, qui soulève encore beaucoup d’interrogations, comme une agression militaire à l’encontre de ressortissants algériens de la part d’une puissance étrangère qui pourrait constituer la base d’un casus belli, c’est à dire un acte de nature à motiver une déclaration de guerre », précise Derdabi.
Selon une source bien informée, cet incident pourrait également signifier le début d’un mouvement de l’Algérie et des séparatistes du Polisario pour tenter de créer une voie commerciale parallèle à celle d’El Guerguerat, voire même de forcer la mise en place d’un passage frontalier « contrôlé par le Polisario ». Une hypothèse qui pourrait servir à légitimer les prétentions des séparatistes sur la zone tampon, tout en assurant à son parrain un raccourci vers la Mauritanie sur le dos de l’intégrité territoriale marocaine.
« Ce communiqué, dans un style accusateur et guerrier, laisse présager d’une intention d’escalade de la part du pouvoir algérien, qui menace le Maroc de représailles. Cette rhétorique présage malheureusement de provocations de la part du pouvoir algérien qui pourraient provoquer un embrasement, voire un conflit armé », déplore Derdabi.
« Cet empressement de la part de l’Algérie à accuser directement le Maroc d’une attaque contre des civils algériens, sans prendre la peine d’étudier toutes les hypothèses derrière cet incident ni de déterminer les responsabilités de ses propres services de sécurité qui ont laissé des civils pénétrer dans une zone d’insécurité, indique clairement les intentions belliqueuses du pouvoir en place », précise d’emblée Nizar Derdabi, ex-officier de la Gendarmerie Royale et analyste en stratégie internationale, défense et sécurité.
Le communiqué de la présidence algérienne accuse le Maroc d’avoir attaqué, par « des armes sophistiquées », deux camions commerciaux qui assuraient la liaison entre Nouakchott (Mauritanie) et Ouargla (au Sud l’Algérie), désignant la présumée action marocaine de « terroriste » et promettant dans la foulée que « cet acte ne restera pas impuni ».
Selon les premières remontées d’information, l’incident aurait pour théâtre la région de Bir Lahlou située à une trentaine de kilomètres du mur de défense, soit en plein Sahara marocain. Preuve en est la présence après les faits d’éléments de la MINURSO sur les lieux de « l’attaque », lesquels ont inspecté les carcasses des camions calcinés.
Zones d’ombre
Ce qui confirme que la zone fait partie du territoire concerné par l’accord militaire n°1 signé à l’ONU. Une zone qui, selon les éléments fournis par la source marocaine à l’AFP, est « empruntée exclusivement par des véhicules militaires des milices armées du Polisario », avant de souligner « qu’on s’étonne donc de voir les autorités algériennes évoquer la présence d’un camion qui se trouverait dans cette zone, eu égard à sa nature juridique et à son utilisation à des fins militaires ».
La certitude d’Alger au moment de désigner Rabat comme responsable de cette attaque, en déclarant que « les autorités algériennes ont aussitôt pris les dispositions nécessaires pour enquêter sur cet acte ignoble en vue d’élucider les circonstances qui l’ont entouré…, et que plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat », suscite également le scepticisme de l’expert en questions de défense.
« Comment l’Algérie peut faire une enquête et déduire que le Maroc est responsable de cette attaque, alors que ses services de sécurité ne peuvent se déplacer sur place, pour faire les constatations, prélever les traces et indices pour les expertises en laboratoire, ni chercher à recueillir des témoignages, qui sont les actes de police judiciaire indispensables pour déterminer les responsabilités dans un acte pareil », s’interroge Derdabi.
Un incident qui, rappelons-le, s’est produit le 1er novembre et a été d’abord révélé par le site d’information, notoirement connu pour être un organe proche des services de Renseignement algérien. Les premiers articles qui évoquaient l’incident situaient l’attaque en territoire mauritanien. Des informations rapidement démenties par les autorités mauritaniennes qui ont réfuté toute attaque sur leur territoire.
« Déjà, le 6 janvier 2021, la Mauritanie a déclaré sa frontière avec la zone tampon du Sahara marocain une zone de défense sensible, pour éviter toute incursion du Polisario sur son territoire. Comment se fait-il que des civils accèdent au territoire algérien depuis la zone tampon ? », s’interroge Derdabi.
Contre-feu
D’ailleurs, la région où se serait produite l’attaque fait partie de la zone où les séparatistes du Polisario avaient décrété la fin du cessez-le-feu et qu’ils considèrent comme une zone de guerre.
« La présidence algérienne a déclaré dans son communiqué que les camionneurs algériens ont été tués par un bombardement alors qu’ils assuraient la liaison Nouakchott-Ouargla pour des échanges commerciaux, or, les photos des carcasses de camions montrent 2 camions stationnés côte à côte sur un terrain dégagé et sablonneux. Aucune route ni aucune piste n’est visible. Il est donc impossible que les camions aient été ciblés par des tirs alors qu’ils étaient en mouvement », souligne l’ex-officier avant de s’interroger : « Que font deux camions algériens stationnés en plein désert dans une zone à proximité de la ligne de défense, que les organes de presse du Polisario repris par les médias algériens décrivent comme une zone où les combats font rage entre les milices sahraouies et les FAR. Etaient-ils en train de débarquer du matériel, de l’armement… ».
L’empressement d’Alger à évoquer une « agression » marocaine tout en adoptant un ton martial est une nouvelle preuve de la fuite en avant du régime algérien, qui voit en une escalade avec son voisin de l’Ouest l’ultime subterfuge pour étouffer le Hirak en allumant un contre-feu.
« On sent une volonté de la part de l’Algérie de faire passer cet incident, qui soulève encore beaucoup d’interrogations, comme une agression militaire à l’encontre de ressortissants algériens de la part d’une puissance étrangère qui pourrait constituer la base d’un casus belli, c’est à dire un acte de nature à motiver une déclaration de guerre », précise Derdabi.
Selon une source bien informée, cet incident pourrait également signifier le début d’un mouvement de l’Algérie et des séparatistes du Polisario pour tenter de créer une voie commerciale parallèle à celle d’El Guerguerat, voire même de forcer la mise en place d’un passage frontalier « contrôlé par le Polisario ». Une hypothèse qui pourrait servir à légitimer les prétentions des séparatistes sur la zone tampon, tout en assurant à son parrain un raccourci vers la Mauritanie sur le dos de l’intégrité territoriale marocaine.
« Ce communiqué, dans un style accusateur et guerrier, laisse présager d’une intention d’escalade de la part du pouvoir algérien, qui menace le Maroc de représailles. Cette rhétorique présage malheureusement de provocations de la part du pouvoir algérien qui pourraient provoquer un embrasement, voire un conflit armé », déplore Derdabi.
A. A.