Depuis l’accord de normalisation maroco-israélien négocié par l’Administration Trump en décembre 2020, le Maroc et Israël ont signé une série de plus de 30 accords et protocoles d’accords couvrant des secteurs allant de la sécurité et du renseignement à l’agriculture et à la gestion de l’eau. Plusieurs personnalités de haut niveau et de délégations de travail ont fait la navette entre les deux pays, ressort-il d’un nouveau rapport du Middle East Institute –MEI- (Institut du Moyen- Orient) intitulé « Morocco and Israël : Economic Opportunities, Military Incentives, and Moral Hazards ».
Partenariat économique
Ainsi, sur le plan économique, la collaboration a été étendue et envisagée pour attirer des investissements étrangers directs au Maroc et ouvrir des opportunités d’avantages mutuels. La coopération a commencé sérieusement autour de questions telles que la gestion de l’eau et les énergies renouvelables, alors que les entreprises privées israéliennes recherchent de nouvelles opportunités d’investissement au Maroc, relève-ton de même source.
La coopération économique bilatérale s’est approfondie en 2021 avec une prolifération d’accords. L’objectif étant de faire passer les échanges commerciaux de 131 millions de dollars en 2021 à 500 millions de dollars en cinq ans. Un autre aspect notable de cette relation croissante est l’exportation de main-d’oeuvre : le Maroc a accepté d’envoyer des travailleurs en Israël pour occuper des emplois dans des domaines qui font face à des pénuries, à savoir les secteurs de la construction et des soins infirmiers. Un autre aspect important est la coopération sur la gestion de l’eau et de l’agriculture.
A l’occasion de la conférence « Connect to Innovate », tenue le 23 mai 2022, à l’initiative de l’ONG israélienne Start-Up Nation Central, une série d’accords de coopération, notamment dans le domaine de l’agriculture, ont été en effet signés. Le Maroc, poursuit le MEI, tient également à s’appuyer sur le soutien et l’expertise d’Israël dans les stratégies d’atténuation du changement climatique.
Certains de ces efforts comprenaient la gestion de l’eau : le Maroc a conclu des accords pour la construction d’usines de dessalement gérées par des entreprises israéliennes. La coopération scientifique et technologique et les coentreprises se sont également concentrées sur la résilience agricole et les énergies renouvelables, en plus de la recherche pharmaceutique et biotechnologique.
Dans l’ensemble, alors que les échanges entre les deux pays ont augmenté en 2021, jusqu’à présent, le MEI estime que la coopération économique et commerciale entre les deux pays n’atteint pas l’objectif escompté. Selon les statistiques israéliennes, le commerce bilatéral a atteint 69 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2022, soit une augmentation de seulement 1% par rapport à la même période de l’année précédente.
Partenariat militaire
Malgré le volume d’échanges limité à ce jour, le MEI pense que les deux partenaires font progressivement évoluer cette relation naissante vers un partenariat dans le domaine de la défense.
D’après le think tank, basé à Washington, ce partenariat offre des avantages évidents aux deux parties. Il offre au Maroc un accès ouvert à la sécurité et à la coopération militaire israélienne. « La présence du Maroc aux côtés d’acteurs clés de la sécurité lors du Sommet du Néguev montre à quel point ce partenariat met en lumière de nouvelles ambitions pour la politique étrangère du Maroc.
Quant à Israël, une plus grande paix directe avec le Maroc (comme avec d’autres gouvernements arabes) renforce son acceptation parmi les États arabes et potentiellement au sein des publics arabes. De plus, cette relation offre une présence particulière et une influence potentielle en Afrique du Nord, une arène qui pour Israël a été lointaine… », est-il souligné. «
Bien que le Maroc ait déjà de solides partenariats militaires avec les États-Unis et l’UE, Israël offre un avantage supplémentaire à une armée désireuse d’améliorer ses capacités. L’accès du Maroc à la technologie israélienne, en particulier aux véhicules aériens sans pilote (UAV), lui permet de faire un bond en avant dans le renforcement de sa puissance militaire. L’utilisation de la technologie UAV n’est pas réglementée à l’échelle mondiale, les drones étant facilement disponibles auprès des bons partenaires (Israël, Turquie, etc.), et elle est relativement bon marché », indique le MEI. « Depuis la normalisation, le Maroc a acheté un lot de drones Harop pour 22 millions de dollars en 2021.
Connus sous le nom de drones Kamikaze, ceuxci peuvent voler jusqu’à sept heures tout en transportant 20 kilogrammes d’explosifs », note la même source. Autre signe de cette dynamique : Belkhir El Farouk, inspecteur général des Forces Armées Royales (FAR), a dirigé, le 13 septembre 2022, une délégation militaire pour rencontrer son homologue Aviv Kochavi qui avait effectué une visite précédente en juillet.
Il y a à peine un an, en novembre 2021, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et son homologue marocain, Abdellatif Loudiyi, ont signé un protocole d’accord donnant le coup d’envoi de la coopération sur une multitude de questions de sécurité, y compris les achats d’armes (en particulier d’équipements militaires de haute technologie), exercices militaires conjoints, cyber sécurité et partage de renseignements.
Course à l’armement entre le Maroc et l’Algérie
Autre élément soulevé par le MEI est relatif à la course à l’armement entre le Maroc et l’Algérie. L’Institut souligne à cet égard que les dépenses de l’Algérie sont passées d’environ deux milliards de dollars par an au début des années 2000 à une moyenne de 10 milliards de dollars par an au cours des cinq dernières années, tandis que les dépenses militaires du Maroc atteignent 5 milliards de dollars en 2022, alors qu’il n’avait pas dépassé 3 milliards de dollars en 2016.
« Avec le soutien et l’incitation de partenaires internationaux, qu’il s’agisse des États-Unis, de l’UE ou d’acteurs régionaux liés aux deux, l’Algérie et le Maroc peuvent contribuer à apaiser les tensions, ouvrir la voie à des intérêts économiques et de sécurité partagés et garantir des avantages mutuels. Il est peu probable qu’ils le fassent sans aide extérieure », note le think tank américain.
Par ailleurs, le MEI indique que le Maroc entretient une relation de coopération avancée avec les institutions militaires américaines et a une longue histoire d’acquisition et d’interopérabilité avec les forces armées américaines et françaises. Rabat a reçu différentes formes d’assistance militaire américaine, notamment des initiatives d’articles de défense excédentaires (EDA) et de financement militaire étranger, grâce auxquelles il a obtenu environ 10 millions de dollars par an depuis 2017, une augmentation par rapport aux années précédentes.
En 2019 aussi, l’Administration Trump a approuvé un contrat d’armement de plus de 10 milliards de dollars avec le Maroc, et en 2020, le président Donald Trump a soumis à l’approbation du Congrès un autre accord d’un milliard de dollars pour l’achat d’armes et de drones à guidage de précision. Cet accord est intervenu après que l’Administration Trump ait changé sa position, la même année, sur le régime de contrôle de la technologie des missiles, qui régit les ventes de la technologie des drones, pour pouvoir la vendre à davantage de pays.
En guise de conclusion, le Maroc et Israël ont accéléré leur coopération dans les domaines de l’économie, de la défense et de la sécurité à un rythme qui va au-delà d’une simple normalisation diplomatique.
Partenariat économique
Ainsi, sur le plan économique, la collaboration a été étendue et envisagée pour attirer des investissements étrangers directs au Maroc et ouvrir des opportunités d’avantages mutuels. La coopération a commencé sérieusement autour de questions telles que la gestion de l’eau et les énergies renouvelables, alors que les entreprises privées israéliennes recherchent de nouvelles opportunités d’investissement au Maroc, relève-ton de même source.
La coopération économique bilatérale s’est approfondie en 2021 avec une prolifération d’accords. L’objectif étant de faire passer les échanges commerciaux de 131 millions de dollars en 2021 à 500 millions de dollars en cinq ans. Un autre aspect notable de cette relation croissante est l’exportation de main-d’oeuvre : le Maroc a accepté d’envoyer des travailleurs en Israël pour occuper des emplois dans des domaines qui font face à des pénuries, à savoir les secteurs de la construction et des soins infirmiers. Un autre aspect important est la coopération sur la gestion de l’eau et de l’agriculture.
A l’occasion de la conférence « Connect to Innovate », tenue le 23 mai 2022, à l’initiative de l’ONG israélienne Start-Up Nation Central, une série d’accords de coopération, notamment dans le domaine de l’agriculture, ont été en effet signés. Le Maroc, poursuit le MEI, tient également à s’appuyer sur le soutien et l’expertise d’Israël dans les stratégies d’atténuation du changement climatique.
Certains de ces efforts comprenaient la gestion de l’eau : le Maroc a conclu des accords pour la construction d’usines de dessalement gérées par des entreprises israéliennes. La coopération scientifique et technologique et les coentreprises se sont également concentrées sur la résilience agricole et les énergies renouvelables, en plus de la recherche pharmaceutique et biotechnologique.
Dans l’ensemble, alors que les échanges entre les deux pays ont augmenté en 2021, jusqu’à présent, le MEI estime que la coopération économique et commerciale entre les deux pays n’atteint pas l’objectif escompté. Selon les statistiques israéliennes, le commerce bilatéral a atteint 69 millions de dollars au cours des six premiers mois de 2022, soit une augmentation de seulement 1% par rapport à la même période de l’année précédente.
Partenariat militaire
Malgré le volume d’échanges limité à ce jour, le MEI pense que les deux partenaires font progressivement évoluer cette relation naissante vers un partenariat dans le domaine de la défense.
D’après le think tank, basé à Washington, ce partenariat offre des avantages évidents aux deux parties. Il offre au Maroc un accès ouvert à la sécurité et à la coopération militaire israélienne. « La présence du Maroc aux côtés d’acteurs clés de la sécurité lors du Sommet du Néguev montre à quel point ce partenariat met en lumière de nouvelles ambitions pour la politique étrangère du Maroc.
Quant à Israël, une plus grande paix directe avec le Maroc (comme avec d’autres gouvernements arabes) renforce son acceptation parmi les États arabes et potentiellement au sein des publics arabes. De plus, cette relation offre une présence particulière et une influence potentielle en Afrique du Nord, une arène qui pour Israël a été lointaine… », est-il souligné. «
Bien que le Maroc ait déjà de solides partenariats militaires avec les États-Unis et l’UE, Israël offre un avantage supplémentaire à une armée désireuse d’améliorer ses capacités. L’accès du Maroc à la technologie israélienne, en particulier aux véhicules aériens sans pilote (UAV), lui permet de faire un bond en avant dans le renforcement de sa puissance militaire. L’utilisation de la technologie UAV n’est pas réglementée à l’échelle mondiale, les drones étant facilement disponibles auprès des bons partenaires (Israël, Turquie, etc.), et elle est relativement bon marché », indique le MEI. « Depuis la normalisation, le Maroc a acheté un lot de drones Harop pour 22 millions de dollars en 2021.
Connus sous le nom de drones Kamikaze, ceuxci peuvent voler jusqu’à sept heures tout en transportant 20 kilogrammes d’explosifs », note la même source. Autre signe de cette dynamique : Belkhir El Farouk, inspecteur général des Forces Armées Royales (FAR), a dirigé, le 13 septembre 2022, une délégation militaire pour rencontrer son homologue Aviv Kochavi qui avait effectué une visite précédente en juillet.
Il y a à peine un an, en novembre 2021, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et son homologue marocain, Abdellatif Loudiyi, ont signé un protocole d’accord donnant le coup d’envoi de la coopération sur une multitude de questions de sécurité, y compris les achats d’armes (en particulier d’équipements militaires de haute technologie), exercices militaires conjoints, cyber sécurité et partage de renseignements.
Course à l’armement entre le Maroc et l’Algérie
Autre élément soulevé par le MEI est relatif à la course à l’armement entre le Maroc et l’Algérie. L’Institut souligne à cet égard que les dépenses de l’Algérie sont passées d’environ deux milliards de dollars par an au début des années 2000 à une moyenne de 10 milliards de dollars par an au cours des cinq dernières années, tandis que les dépenses militaires du Maroc atteignent 5 milliards de dollars en 2022, alors qu’il n’avait pas dépassé 3 milliards de dollars en 2016.
« Avec le soutien et l’incitation de partenaires internationaux, qu’il s’agisse des États-Unis, de l’UE ou d’acteurs régionaux liés aux deux, l’Algérie et le Maroc peuvent contribuer à apaiser les tensions, ouvrir la voie à des intérêts économiques et de sécurité partagés et garantir des avantages mutuels. Il est peu probable qu’ils le fassent sans aide extérieure », note le think tank américain.
Par ailleurs, le MEI indique que le Maroc entretient une relation de coopération avancée avec les institutions militaires américaines et a une longue histoire d’acquisition et d’interopérabilité avec les forces armées américaines et françaises. Rabat a reçu différentes formes d’assistance militaire américaine, notamment des initiatives d’articles de défense excédentaires (EDA) et de financement militaire étranger, grâce auxquelles il a obtenu environ 10 millions de dollars par an depuis 2017, une augmentation par rapport aux années précédentes.
En 2019 aussi, l’Administration Trump a approuvé un contrat d’armement de plus de 10 milliards de dollars avec le Maroc, et en 2020, le président Donald Trump a soumis à l’approbation du Congrès un autre accord d’un milliard de dollars pour l’achat d’armes et de drones à guidage de précision. Cet accord est intervenu après que l’Administration Trump ait changé sa position, la même année, sur le régime de contrôle de la technologie des missiles, qui régit les ventes de la technologie des drones, pour pouvoir la vendre à davantage de pays.
En guise de conclusion, le Maroc et Israël ont accéléré leur coopération dans les domaines de l’économie, de la défense et de la sécurité à un rythme qui va au-delà d’une simple normalisation diplomatique.
Les missiles chinois suscitent l’intérêt du Maroc
Le Maroc négocie avec la société de défense chinoise Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC) pour l’achat d’armements, rapporte Tactical Report. Les Forces Armées Royales (FAR) sont intéressées par les missiles et bombes à guidage de précision de fabrication chinoise.
Selon les sources consultées par le portail, ces armes ont une portée de plusieurs kilomètres et peuvent causer des dommages importants. Le Royaume négocie également l’achat de drones Wing Loong 1 et Wing Loong 2. Tactical Report rappelle que le Maroc est un client régulier des équipements de défense chinois, rapporte le média espagnol Atalayar.
En fait, l’année dernière, il a ouvert sa première base militaire consacrée à la défense aérienne à longue portée pour accueillir un lot du système chinois de défense aérienne à longue portée FD- 2000B.
Selon les sources consultées par le portail, ces armes ont une portée de plusieurs kilomètres et peuvent causer des dommages importants. Le Royaume négocie également l’achat de drones Wing Loong 1 et Wing Loong 2. Tactical Report rappelle que le Maroc est un client régulier des équipements de défense chinois, rapporte le média espagnol Atalayar.
En fait, l’année dernière, il a ouvert sa première base militaire consacrée à la défense aérienne à longue portée pour accueillir un lot du système chinois de défense aérienne à longue portée FD- 2000B.