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Maroc-Israël : La coopération bilatérale passe à la vitesse supérieure


Rédigé par Souhail AMRABI Jeudi 12 Août 2021

Le Maroc et Israël ont signé, mercredi à Rabat, trois accords de coopération à l’occasion de la première visite officielle au Royaume du ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid, démontrant la détermination des deux pays à aller de l’avant.



Ph : Fadel Senna / AFP
Ph : Fadel Senna / AFP
Désormais, le constat est sans appel : le Maroc et Israël sont déterminés à renforcer leurs relations bilatérales. Une volonté qui se traduit par les trois accords signés, lors de la première visite officielle de Yair Lapid au Maroc et qui montre l’engagement commun des deux pays à aller de l’avant «pour donner un sens palpable aux relations bilatérales en s’appuyant sur des mécanismes de coopération flexibles et efficaces», comme l’a déclaré le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse en marge de cette signature.

Paraphés par les diplomates des deux pays, ces accords concernent les domaines politique, culturel, sportif et les services et sécurité aériens. Le premier est sous forme d’un mémorandum d’Entente sur l’établissement des mécanismes relatifs aux Consultations Politiques, dont l’objectif premier est de contribuer à l’approfondissement et au renforcement des relations multiformes de coopération entre les deux pays.

Cet accord permettra également, selon un communiqué de la tutelle, de tenir des consultations bilatérales régulières pour examiner les différents aspects de leurs relations bilatérales et échanger les points de vue sur les questions régionales et internationales d’intérêt mutuel ainsi que sur les développements sur la scène régionale et internationale. Les consultations sur les relations bilatérales couvriront donc tous les domaines, aussi bien politique qu’économique, commercial, scientifique, technique et de coopération culturelle.

Le deuxième accord est relatif à la coopération dans les domaines de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Selon le ministère des Affaires étrangères, cet Accord met en place un cadre à travers lequel les Parties appuient et encouragent le développement de la coopération dans les domaines de la Culture, de la Jeunesse et du Sport entre leurs pays convaincus qu’une coopération bilatérale efficiente en la matière contribuera au renforcement de leurs relations et au développement de liens mutuellement bénéfiques entre les deux pays.

Tandis que le dernier accord porte sur les Services aériens entre le Gouvernement du Royaume du Maroc et le Gouvernement de l’Etat d’Israël, qui, rappelons-le, sont précurseurs de l’hypersécurité aérienne. L’objectif étant de promouvoir le système de l’aviation Internationale basé sur la compétition entre les compagnies aériennes. Il s’agit également d’établir des réseaux de transports aériens fournissant des services aériens qui répondent aux besoins du public en termes de voyages et de livraisons, avec des prix compétitifs et services sur des marchés ouverts.

Cet accord permettra aussi d’assurer le plus haut degré de sécurité au niveau du transport aérien international et de réaffirmer les profondes préoccupations des deux pays à l’égard des actes et menaces contre la sécurité de l’aviation civile, surtout dans les cas où la sécurité des personnes et des biens est mise en danger.

Le «win-win» est le mot d’ordre

Ces nouveaux accords de coopération apporteront innovation et opportunités mutuellement bénéfiques pour les deux pays et pour les générations à venir, a affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid. Ce dernier n’a également pas manqué l’occasion d’exprimer sa gratitude à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dont «la vision et le courage nous ont permis de nous retrouver ici aujourd’hui», a-t-il indiqué, tout en mettant l’accent sur l’impératif de cultiver l’espoir pour transcender les haines héritées du passé.

Reprenant les mêmes éléments de langage, Nasser Bourita a déclaré à son tour que «notre relation (Ndlr : Maroc- Israël), comme l’affirme SM le Roi, tire sa force de l’attachement solide de la communauté juive d’origine marocaine au Royaume et des liens indéfectibles entre cette communauté, y compris celle présente en Israël, et la personne de Sa Majesté le Roi», notant que, sur cette base, les entretiens ont été approfondis et exhaustifs sur les questions d’ordre bilatéral et régional.

Par ailleurs, le ministre a fait état de perspectives prometteuses de coopération entre les deux pays, soulignant que les entretiens avec son homologue israélien ont porté sur les moyens de développer ces perspectives et de les renforcer sur le plan institutionnel et au niveau du secteur privé.

Washington satisfait

Le même jour, les Etats-Unis se sont félicités de la signature de ces accords, tout en s’engageant à oeuvrer avec le Maroc et Israël en vue d’un avenir plus pacifique, plus sûr et plus prospère au Moyen-Orient.  «Ce voyage, le premier au Maroc d’un ministre des Affaires étrangères israélien depuis l’annonce de l’accord visant à établir des relations diplomatiques complètes entre l’État d’Israël et le Royaume du Maroc - et la réouverture du bureau de liaison israélien à Rabat - sont importants pour Israël, le Maroc et la région au sens large», a indiqué le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, dans un communiqué.

Dans ce même ordre d’idées, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, a indiqué lors d’un point de presse qu’il s’agit d’une «autre étape importante dans le renforcement» des relations entre le Royaume et l’Etat hébreu, rappelant que la reprise des relations entre les deux pays «a déjà mené à de réels avantages pour les deux pays, notamment des vols commerciaux directs, une coopération économique et l’ouverture de bureaux de liaison».

Au-delà de la coopération économique, le partenariat entre le Maroc et Israël a en toile de fond le maintien de la trêve dans le Proche-Orient, surtout après les incidents de mai dernier. Le Maroc, étant convaincu que les tensions ne sont bénéfiques que pour les extrémistes plus enclins à véhiculer la haine, a ainsi mis l’accent sur la nécessité impérieuse de rétablir la confiance entre les parties israélienne et palestinienne au service de la paix, de la stabilité, du progrès et de la prospérité dans la région.
 
Souhail AMRABI

Le dialogue, meilleure option pour régler les différends
 
Lors d’une réunion tenue, mercredi, avec le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki, le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset d’Israël, Ram Ben Barak, a affirmé que le dialogue reste la meilleure option pour régler les différends, notamment au Moyen-Orient. S’agissant des relations bilatérales, ce dernier a souligné qu’il existe de nombreux domaines de coopération entre les deux pays, appelant à la création d’un groupe d’amitié parlementaire et à l’échange de visites à même de contribuer à l’instauration de la paix et de la stabilité.

Ben Barak a insisté sur le rôle important que peut jouer la communauté israélienne d’origine marocaine dans la consolidation des relations bilatérales, exprimant sa grande fierté quant à la consécration par la Constitution marocaine de la composante hébraïque en tant qu’affluent de l’identité marocaine.








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