Chaque année, les Britanniques célèbrent l’anniversaire du couronnement de la Reine Elisabeth II. Cette fois-ci, la célébration est d’autant plus spéciale que la Reine boucle soixante-dix-ans sur le trône du Royaume-Uni, le plus long règne d’un monarque britannique. L’Ambassade britannique à Rabat a fait de cette occasion un grand événement qu’elle a célébré par une festivité grandiose. Jeudi 26 mai, dans les vastes jardins de l’ambassade, une constellation d’invités de marque est venue rendre hommage à la reine britannique.
Ambassadeurs, ministres, personnalités de la société civile, l’élite rbatie a répondu présente. L’Ambassadeur de Londres, Simon Martin, prend la parole devant la foule attentionnée, et ne manque pas d’évoquer ces liens étroits qui existaient entre la Reine et feu Hassan II. Une façon de montrer la profondeur historique des relations maroco-britanniques qui puisent leurs racines dans huit siècles d’Histoire.
Force est de rappeler que le premier accord commercial entre les deux pays fut signé en 1721. Après le Brexit, une dynamique sans précédent a été remarquée. Londres, dans sa volonté de trouver des débouchés commerciaux en dehors du Vieux continent, a clairement compris que le Maroc est une porte d’entrée vers l’Afrique. Raison pour laquelle les gouvernements britannique et marocain se sont résolus à signer, en 2019, l’accord d’association qui, sans doute, a donné un coup de pouce à un partenariat qui s’annonce prospère.
Le commerce progresse, cap désormais sur l’investissement
Les fruits récoltés jusqu’à présent sont pour le moins encourageants. En 2021, les échanges commerciaux ont visiblement progressé, en augmentant de 30% par rapport à l’année précédente. Bien que le volume du commerce reste faible par rapport aux autres partenaires du Maroc, il aura tendance à évoluer de façon fulgurante si la cadence observée actuellement perdure.
L’accord d’association, rappelons-le, ressemble à peu près à celui signé avec l’Union Européenne et lève une série de barrières tarifaires sur plusieurs produits tels que les tomates et les agrumes, dont les exportations marocaines ont augmenté d’environ 50% lors de la première année qui a suivi l’entrée en vigueur de l’accord. Selon des sources diplomatiques contactées par nos soins, le gouvernement britannique estime que cet accord est perfectible puisque Rabat et Londres ont l’intime conviction que leurs économies sont complémentaires.
Le Conseil d’association Maroc-Royaume Uni, rappelons-le, se réunit régulièrement. Au-delà du commerce, le cap est fixé désormais sur les perspectives d’investissements des sociétés britanniques dans divers secteurs au Maroc. L’Énergie est parmi les secteurs les plus prisés, en témoigne le mégaprojet de liaison électrique par voie maritime qui se concrétise de jour en jour. La société X-Links a d’ores et déjà annoncé le démarrage des travaux cette année.
Ce projet consiste à ce que le Maroc alimente le marché britannique en énergie verte électrique à partir d’une station solaire au Sud du Royaume. Quatre câbles devraient relier les deux pays, dont un serait opérationnel dès 2027.
Défense : des opportunités à saisir
Par ailleurs, Rabat et Londres ne se sont pas contentés de coopérer économiquement, en se projetant dans un futur partenariat militaire. La récente visite du Maréchal de l’Air Martin Elliot Sampson, Haut-conseiller britannique à la Défense pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, au Maroc en avril dernier a été l’occasion de relancer la coopération dans le domaine de la Défense.
Londres souhaite aller progressivement : relancer les exercices militaires conjoints dans la perspective d’une coopération plus étroite dans l’armement. Bien qu’embryonnaire, le partenariat entre Rabat et Londres s’annonce multisectoriel. En marge de la cérémonie de la célébration du jubilé de la Reine Elisabeth, l’Ambassadeur britannique à Rabat, M. Martin, nous a reçus pour parler de ce partenariat prometteur.
Les perspectives d’un développement de la coopération bilatérale sont d’autant plus radieuses que les deux pays, étant de tradition monarchique, parviennent à avoir une meilleure compréhension, explique le diplomate qui a remis ses lettres de créances à SM le Roi Mohammed VI le 17 janvier 2022. Notre interlocuteur n’exclut pas la possibilité d’autres visites des membres de la famille royale anglaise au Maroc. Ceci requiert des négociations préalables et intenses, précise M. Martin qui répond à nos questions sur la coopération culturelle. (Voir trois questions).
Ambassadeurs, ministres, personnalités de la société civile, l’élite rbatie a répondu présente. L’Ambassadeur de Londres, Simon Martin, prend la parole devant la foule attentionnée, et ne manque pas d’évoquer ces liens étroits qui existaient entre la Reine et feu Hassan II. Une façon de montrer la profondeur historique des relations maroco-britanniques qui puisent leurs racines dans huit siècles d’Histoire.
Force est de rappeler que le premier accord commercial entre les deux pays fut signé en 1721. Après le Brexit, une dynamique sans précédent a été remarquée. Londres, dans sa volonté de trouver des débouchés commerciaux en dehors du Vieux continent, a clairement compris que le Maroc est une porte d’entrée vers l’Afrique. Raison pour laquelle les gouvernements britannique et marocain se sont résolus à signer, en 2019, l’accord d’association qui, sans doute, a donné un coup de pouce à un partenariat qui s’annonce prospère.
Le commerce progresse, cap désormais sur l’investissement
Les fruits récoltés jusqu’à présent sont pour le moins encourageants. En 2021, les échanges commerciaux ont visiblement progressé, en augmentant de 30% par rapport à l’année précédente. Bien que le volume du commerce reste faible par rapport aux autres partenaires du Maroc, il aura tendance à évoluer de façon fulgurante si la cadence observée actuellement perdure.
L’accord d’association, rappelons-le, ressemble à peu près à celui signé avec l’Union Européenne et lève une série de barrières tarifaires sur plusieurs produits tels que les tomates et les agrumes, dont les exportations marocaines ont augmenté d’environ 50% lors de la première année qui a suivi l’entrée en vigueur de l’accord. Selon des sources diplomatiques contactées par nos soins, le gouvernement britannique estime que cet accord est perfectible puisque Rabat et Londres ont l’intime conviction que leurs économies sont complémentaires.
Le Conseil d’association Maroc-Royaume Uni, rappelons-le, se réunit régulièrement. Au-delà du commerce, le cap est fixé désormais sur les perspectives d’investissements des sociétés britanniques dans divers secteurs au Maroc. L’Énergie est parmi les secteurs les plus prisés, en témoigne le mégaprojet de liaison électrique par voie maritime qui se concrétise de jour en jour. La société X-Links a d’ores et déjà annoncé le démarrage des travaux cette année.
Ce projet consiste à ce que le Maroc alimente le marché britannique en énergie verte électrique à partir d’une station solaire au Sud du Royaume. Quatre câbles devraient relier les deux pays, dont un serait opérationnel dès 2027.
Défense : des opportunités à saisir
Par ailleurs, Rabat et Londres ne se sont pas contentés de coopérer économiquement, en se projetant dans un futur partenariat militaire. La récente visite du Maréchal de l’Air Martin Elliot Sampson, Haut-conseiller britannique à la Défense pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, au Maroc en avril dernier a été l’occasion de relancer la coopération dans le domaine de la Défense.
Londres souhaite aller progressivement : relancer les exercices militaires conjoints dans la perspective d’une coopération plus étroite dans l’armement. Bien qu’embryonnaire, le partenariat entre Rabat et Londres s’annonce multisectoriel. En marge de la cérémonie de la célébration du jubilé de la Reine Elisabeth, l’Ambassadeur britannique à Rabat, M. Martin, nous a reçus pour parler de ce partenariat prometteur.
Les perspectives d’un développement de la coopération bilatérale sont d’autant plus radieuses que les deux pays, étant de tradition monarchique, parviennent à avoir une meilleure compréhension, explique le diplomate qui a remis ses lettres de créances à SM le Roi Mohammed VI le 17 janvier 2022. Notre interlocuteur n’exclut pas la possibilité d’autres visites des membres de la famille royale anglaise au Maroc. Ceci requiert des négociations préalables et intenses, précise M. Martin qui répond à nos questions sur la coopération culturelle. (Voir trois questions).
Anass MACHLOUKH
3 questions à Simon Martin, Ambassadeur du Royaume-Uni au Maroc
« L’élection de Hamza Taouzzale à Westminster est un modèle de réussite »
- Le ministère de l’Enseignement supérieur est en cours de réforme du système académique avec une ouverture plus grande sur la langue anglaise. L’Ambassade va-t-elle accompagner le gouvernement marocain dans cette réforme?
- On observe actuellement une volonté d’utiliser davantage l’anglais, surtout dans l’éducation. Les jeunes en particulier en ont de plus en plus d’engouement puisque la langue anglaise s’est avérée très utile dans l’entrepreneuriat, les finances et Internet. Aussi, l’anglais est-il souvent requis pour les métiers internationaux.
Pour notre part, on peut contribuer en encourageant les Universités britanniques à s’installer au Maroc, sachant qu’il y en a quatre officiellement reconnues. On attend d’autres dans les années à venir.
- Mayor Hamza Taouzzale a été élu maire ou “Lord Mayor” de Westminster. Comptez-vous travailler avec ce jeune d’origine marocaine pour renforcer les relations maroco-britanniques?
- Nous avons appris avec délectation l’élection de M. Taouzzale, dont les racines sont marocaines. Personnellement, cet événement m’est assez extraordinaire et spécial. M. Taouzzale représente un modèle de la réussite pour un grand nombre de personnes et symbolise l’excellence des rapports maroco-britanniques. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer, mais nous aurons la chance de nous voir en tête-à-tête quand je serai en visite à Londres. On doit profiter de son élection pour tisser davantage de liens entre nos deux pays. Ça, j’en suis certain.
- Que représente le jubilé de platine de la Reine Elisabeth pour le peuple britannique ?
- Aux yeux des Britanniques, cette occasion symbolise la grandeur de la Couronne dans l’imaginaire historique de la Nation. SM la Reine Elizabeth II règne depuis 1952, la majorité des Britanniques n’ont vécu que sous son long règne qui dure voilà 70 ans. Quatorze Premiers ministres se sont succédé sous son règne, dont Winston Churchill.
Le jubilé est donc l’occasion pour nous tous de célébrer ce lien indéfectible qui nous lie, en tant que peuple, à la couronne. Toutes sortes de festivités sont prévues cette année qui coïncide avec le 70ème anniversaire de son règne.
- On observe actuellement une volonté d’utiliser davantage l’anglais, surtout dans l’éducation. Les jeunes en particulier en ont de plus en plus d’engouement puisque la langue anglaise s’est avérée très utile dans l’entrepreneuriat, les finances et Internet. Aussi, l’anglais est-il souvent requis pour les métiers internationaux.
Pour notre part, on peut contribuer en encourageant les Universités britanniques à s’installer au Maroc, sachant qu’il y en a quatre officiellement reconnues. On attend d’autres dans les années à venir.
- Mayor Hamza Taouzzale a été élu maire ou “Lord Mayor” de Westminster. Comptez-vous travailler avec ce jeune d’origine marocaine pour renforcer les relations maroco-britanniques?
- Nous avons appris avec délectation l’élection de M. Taouzzale, dont les racines sont marocaines. Personnellement, cet événement m’est assez extraordinaire et spécial. M. Taouzzale représente un modèle de la réussite pour un grand nombre de personnes et symbolise l’excellence des rapports maroco-britanniques. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de le rencontrer, mais nous aurons la chance de nous voir en tête-à-tête quand je serai en visite à Londres. On doit profiter de son élection pour tisser davantage de liens entre nos deux pays. Ça, j’en suis certain.
- Que représente le jubilé de platine de la Reine Elisabeth pour le peuple britannique ?
- Aux yeux des Britanniques, cette occasion symbolise la grandeur de la Couronne dans l’imaginaire historique de la Nation. SM la Reine Elizabeth II règne depuis 1952, la majorité des Britanniques n’ont vécu que sous son long règne qui dure voilà 70 ans. Quatorze Premiers ministres se sont succédé sous son règne, dont Winston Churchill.
Le jubilé est donc l’occasion pour nous tous de célébrer ce lien indéfectible qui nous lie, en tant que peuple, à la couronne. Toutes sortes de festivités sont prévues cette année qui coïncide avec le 70ème anniversaire de son règne.
Recueillis par A. M.