De plus en plus proches l’un de l’autre, le Maroc et la Suisse ont affiché au cours des dernières années un rapprochement sans précédent et des affinités incontestables dans leur politique étrangère. Les deux pays ont célébré cette année le centenaire de la présence diplomatique suisse au Maroc, qui s’est traduite par une série de rencontres et de conférences au plus haut niveau.
À l’occasion du centenaire, la Suisse a fait part, par la voix de son ambassadeur à Rabat, Guillaume Scheurer, de sa volonté d’approfondir son partenariat avec le Maroc en se focalisant sur deux éléments : le Commerce et l’Innovation. Le potentiel est prometteur et il y a de quoi assouvir ces ambitions. Le Royaume est le troisième partenaire commercial de la Suisse dans le continent africain. Un statut qu’apprécie le gouvernement fédéral suisse qui veut pousser les échanges à un niveau supérieur au niveau actuel. Pas la peine de casser les barrières douanières davantage qu’elles le sont aujourd’hui dans la mesure où les deux pays sont liés par un accord de libre-échange multilatéral.
Signé en 1997 et entré en vigueur deux ans plus tard, cet accord regroupe le Maroc et l’Association européenne de libre-échange qui comprend la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Vingt-trois ans après son entrée en vigueur, cet accord nécessite une évaluation pour savoir à quel point il a été bénéfique dans la promotion du négoce entre Rabat et Berne.
Nous avons reçu des données de la part de l’Ambassade suisse, de la Chambre du Commerce suisse au Maroc et de l’Administration des Douanes et des Impôts indirects qui permettent de faire un état des lieux sur le commerce bilatéral. Jusqu’à présent, le volume des échanges a atteint dans le cadre de l’AELE-Maroc près de 700 millions d’euros avec 355 millions d’importations et 365 millions d’exportations. De 2002 à 2021, le commerce a connu une croissance annuelle de 7,4% pour les importations et 6,3% pour les exportations. Les produits pharmaceutiques et le tabac sont au sommet des produits exportés.
Le commerce évolue mais pas autant qu’espéré
Cette tendance progressive se fait remarquer également dans les échanges entre le Maroc et la Suisse. Les échanges entre les deux pays ont évolué au cours des cinq dernières années. Les exportations marocaines ont progressé de 68% en 2021 par rapport à l’année précédente avec une valeur de 2540,9 MDH. Cependant, cette évolution a été de moindre ampleur dans les années précédentes puisqu’elle n’a atteint que 3% en 2020, 15% en 2019 après avoir chuté de 20% l’année précédente.
De l’autre côté, les importations venant de Suisse ont évolué à un rythme inférieur à celui des exportations. De 2016 à 2021, le chiffre des importations n’a augmenté que de 271,8 MDH sachant qu’il a baissé de 2018 à 2021 passant de 3161,5 à 2845,7 MDH. En 2021, les importations ont augmenté de 8%.
À cette heure, le commerce bilatéral bénéficie pour la Suisse dont le solde lui est excédentaire à raison de 21%. En 2021, la Suisse a dégagé un excédent de 304,8 MDH, un chiffre beaucoup moins élevé qu’en 2020 où cet excédent s’est établi à 1129,8 MDH. Cette diminution est due à la hausse du taux de couverture qui est passé de 57% à 89% de 2020 à 2021. En gros, le Maroc a pu rééquilibrer les termes de l’échange au cours des cinq dernières années en réduisant son déficit commercial de 1208,8 à 304,8 MDH.
Tabacs et médicaments en tête des importations marocaines
Au niveau des produits, le Maroc importe principalement du marché suisse le tabac (661 MDH) et les Médicaments et autres produits pharmaceutiques (560,7 MDH), soit 56,68% du total des importations. Par contre, les exportations marocaines sont dominées par les composantes électroniques (669,1 MDH), les produits mi-ouvrés en argent (608,4 MDH) et les voitures de tourisme (309,5 MDH).
En dépit des efforts concédés des deux parties pour aller de l’avant, l’état actuel des échanges demeure en deçà du potentiel réel. Force est de constater que la part de la Suisse dans le commerce extérieur du Maroc ne dépasse par 1%, selon les chiffres qui nous ont été communiqués. Raison pour laquelle les deux pays cherchent un moyen à promouvoir le Business et le commerce via les échanges de délégations d’hommes d’affaires et de responsables de Chambres de commerce.
Selon l’ambassadeur Guillaume Scheurer, la Suisse aspire à partager son savoir-faire en Innovation avec le Maroc dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique. La Suisse voit dans le Royaume l’une des portes d’entrée en Afrique et c’est la raison pour laquelle elle compte développer la coopération commerciale.
Le Maroc a un potentiel important du moment qu’il est signataire de six accords de libre-échange, dont ceux signés avec l’UE, les Etats Unis, les pays arabes et la Turquie. Ceci permet aux entreprises suisses installées au Maroc, et qui se comptent par une cinquantaine, d’avoir accès à un marché de près d’un milliard de consommateurs par le jeu des avantages douaniers accordés par ces accords. Si on devait tirer une conclusion de cette réalité, on dirait que le Royaume se présente comme un hub pour les pays de l’AELE, dont la Suisse.
Modernisation des procédures douanières
Aussi, existe-t-il des potentialités énormes dans l’accord AELE-Maroc qui demeurent inexplorées. Les autorités des deux pays ont fourni des efforts pour permettre aux opérateurs économiques de mieux bénéficier de ces avantages.
Parmi les mesures prises, la réduction des délais, la numérisation des procédures relatives aux certificats d’origine ainsi que l’assouplissement des règles spécifiques applicables à certains produits. Dans une volonté de réduire la bureaucratie, les administrations douanières des deux pays ont renforcé leur coordination.
À l’occasion du centenaire, la Suisse a fait part, par la voix de son ambassadeur à Rabat, Guillaume Scheurer, de sa volonté d’approfondir son partenariat avec le Maroc en se focalisant sur deux éléments : le Commerce et l’Innovation. Le potentiel est prometteur et il y a de quoi assouvir ces ambitions. Le Royaume est le troisième partenaire commercial de la Suisse dans le continent africain. Un statut qu’apprécie le gouvernement fédéral suisse qui veut pousser les échanges à un niveau supérieur au niveau actuel. Pas la peine de casser les barrières douanières davantage qu’elles le sont aujourd’hui dans la mesure où les deux pays sont liés par un accord de libre-échange multilatéral.
Signé en 1997 et entré en vigueur deux ans plus tard, cet accord regroupe le Maroc et l’Association européenne de libre-échange qui comprend la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège. Vingt-trois ans après son entrée en vigueur, cet accord nécessite une évaluation pour savoir à quel point il a été bénéfique dans la promotion du négoce entre Rabat et Berne.
Nous avons reçu des données de la part de l’Ambassade suisse, de la Chambre du Commerce suisse au Maroc et de l’Administration des Douanes et des Impôts indirects qui permettent de faire un état des lieux sur le commerce bilatéral. Jusqu’à présent, le volume des échanges a atteint dans le cadre de l’AELE-Maroc près de 700 millions d’euros avec 355 millions d’importations et 365 millions d’exportations. De 2002 à 2021, le commerce a connu une croissance annuelle de 7,4% pour les importations et 6,3% pour les exportations. Les produits pharmaceutiques et le tabac sont au sommet des produits exportés.
Le commerce évolue mais pas autant qu’espéré
Cette tendance progressive se fait remarquer également dans les échanges entre le Maroc et la Suisse. Les échanges entre les deux pays ont évolué au cours des cinq dernières années. Les exportations marocaines ont progressé de 68% en 2021 par rapport à l’année précédente avec une valeur de 2540,9 MDH. Cependant, cette évolution a été de moindre ampleur dans les années précédentes puisqu’elle n’a atteint que 3% en 2020, 15% en 2019 après avoir chuté de 20% l’année précédente.
De l’autre côté, les importations venant de Suisse ont évolué à un rythme inférieur à celui des exportations. De 2016 à 2021, le chiffre des importations n’a augmenté que de 271,8 MDH sachant qu’il a baissé de 2018 à 2021 passant de 3161,5 à 2845,7 MDH. En 2021, les importations ont augmenté de 8%.
À cette heure, le commerce bilatéral bénéficie pour la Suisse dont le solde lui est excédentaire à raison de 21%. En 2021, la Suisse a dégagé un excédent de 304,8 MDH, un chiffre beaucoup moins élevé qu’en 2020 où cet excédent s’est établi à 1129,8 MDH. Cette diminution est due à la hausse du taux de couverture qui est passé de 57% à 89% de 2020 à 2021. En gros, le Maroc a pu rééquilibrer les termes de l’échange au cours des cinq dernières années en réduisant son déficit commercial de 1208,8 à 304,8 MDH.
Tabacs et médicaments en tête des importations marocaines
Au niveau des produits, le Maroc importe principalement du marché suisse le tabac (661 MDH) et les Médicaments et autres produits pharmaceutiques (560,7 MDH), soit 56,68% du total des importations. Par contre, les exportations marocaines sont dominées par les composantes électroniques (669,1 MDH), les produits mi-ouvrés en argent (608,4 MDH) et les voitures de tourisme (309,5 MDH).
En dépit des efforts concédés des deux parties pour aller de l’avant, l’état actuel des échanges demeure en deçà du potentiel réel. Force est de constater que la part de la Suisse dans le commerce extérieur du Maroc ne dépasse par 1%, selon les chiffres qui nous ont été communiqués. Raison pour laquelle les deux pays cherchent un moyen à promouvoir le Business et le commerce via les échanges de délégations d’hommes d’affaires et de responsables de Chambres de commerce.
Selon l’ambassadeur Guillaume Scheurer, la Suisse aspire à partager son savoir-faire en Innovation avec le Maroc dans le cadre d’un partenariat mutuellement bénéfique. La Suisse voit dans le Royaume l’une des portes d’entrée en Afrique et c’est la raison pour laquelle elle compte développer la coopération commerciale.
Le Maroc a un potentiel important du moment qu’il est signataire de six accords de libre-échange, dont ceux signés avec l’UE, les Etats Unis, les pays arabes et la Turquie. Ceci permet aux entreprises suisses installées au Maroc, et qui se comptent par une cinquantaine, d’avoir accès à un marché de près d’un milliard de consommateurs par le jeu des avantages douaniers accordés par ces accords. Si on devait tirer une conclusion de cette réalité, on dirait que le Royaume se présente comme un hub pour les pays de l’AELE, dont la Suisse.
Modernisation des procédures douanières
Aussi, existe-t-il des potentialités énormes dans l’accord AELE-Maroc qui demeurent inexplorées. Les autorités des deux pays ont fourni des efforts pour permettre aux opérateurs économiques de mieux bénéficier de ces avantages.
Parmi les mesures prises, la réduction des délais, la numérisation des procédures relatives aux certificats d’origine ainsi que l’assouplissement des règles spécifiques applicables à certains produits. Dans une volonté de réduire la bureaucratie, les administrations douanières des deux pays ont renforcé leur coordination.
Anass MACHLOUKH