
En 1999, le Maroc, a chant alors sa volonté de promouvoir l’intégrité, l’éthique et la bonne gouvernance, prenait l’initiative de créer le Comité National de l’Intégrité, qui fut accompagné par un Pacte de bonne gestion et d’un cadre juridique visant à encadrer les décisions administratives. Ces premières actions jetaient ainsi les fondations d’un vaste chantier de lutte contre la corruption, dont la stratégie nationale ne sera pourtant formellement adoptée qu’en 2017, soit près de deux décennies après la lettre Royale adressée au symposium de l’intégrité. Entre-temps, plusieurs initiatives ont vu le jour, dont on citera, et non des moindres, la création de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), la mise en place de Divisions spécialisées dans la criminalité financière, ou encore la promulgation de lois sur la déclaration du patrimoine. Des projets louables, mais qui n’ont pas réussi à in fléchir de manière tangible ni la perception ni la réalité quotidienne de la corruption.
Même la fameuse Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC), ambitieuse dans son objectif de réduire significativement la corruption à l’horizon 2025 - une échéance qui semblait lointaine à l’époque - affiche aujourd’hui un taux d’exécution de plus de 76%, mais sans impact perceptible pour le citoyen lambda. A l’ère de la digitalisation et des discours institutionnels ronfl ants, le Marocain continue à se sentir obligé de «graisser la patte» pour éviter les labyrinthes d’une administration encore minée par les pratiques opaques. Il ne faut donc pas s’étonner de voir le Royaume traîner dans les Indices mondiaux de la Corruption (99ème rang sur 180 pays), qui peuvent, certes, être contestés sur le fond par la tutelle, mais qui trouvent un écho indéniable dans la rue. Fraîchement nommé à la tête de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou n’a pas mâché ses mots devant la Commission de la Justice, avouant que l’éradication totale de la corruption ne relève ni de l’Instance ni du Ministère public, mais qu’elle dépend avant tout de la société elle-même, en particulier à travers la réprobation collective des comportements déviants. Soit, c’est tout un travail d’éducation et de socialisation qu’il faut engager, en semant dès le plus jeune âge la graine de l’intégrité dans l’esprit de nos enfants.
Mais il n’empêche que la volonté politique demeure la clé de voûte de ce combat. Sans règles claires, sans reddition des comptes, sans lois fermes contre l’enrichissement illicite et sans accès effectif à l’information publique, parent pauvre de notre gouvernance, la société ne pourra s’autoréguler. Il ne s’agit plus de se renvoyer la balle ou de désigner des boucs émissaires, mais de dépasser les effets d’annonce pour engager une véritable action politique en faveur de la transparence.
Et une fois encore, il ne s’agit pas de réinventer la roue. En Amérique latine, le Chili et l’Uruguay sont devenus des références régionales grâce aux garde-fous mis en place pour surveiller la probité des fonctionnaires et des politiques. En Afrique, le Botswana, malgré un PIB sept fois inférieur à celui du Maroc, progresse efficacement grâce à une culture politique fondée sur la responsabilité et la méritocratie. Ces pays ne sont pas exempts de critiques, certes, mais s’inspirer de leurs trajectoires pourrait être, pour nous, un point de départ nécessaire et surtout salutaire.
Même la fameuse Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption (SNLCC), ambitieuse dans son objectif de réduire significativement la corruption à l’horizon 2025 - une échéance qui semblait lointaine à l’époque - affiche aujourd’hui un taux d’exécution de plus de 76%, mais sans impact perceptible pour le citoyen lambda. A l’ère de la digitalisation et des discours institutionnels ronfl ants, le Marocain continue à se sentir obligé de «graisser la patte» pour éviter les labyrinthes d’une administration encore minée par les pratiques opaques. Il ne faut donc pas s’étonner de voir le Royaume traîner dans les Indices mondiaux de la Corruption (99ème rang sur 180 pays), qui peuvent, certes, être contestés sur le fond par la tutelle, mais qui trouvent un écho indéniable dans la rue. Fraîchement nommé à la tête de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou n’a pas mâché ses mots devant la Commission de la Justice, avouant que l’éradication totale de la corruption ne relève ni de l’Instance ni du Ministère public, mais qu’elle dépend avant tout de la société elle-même, en particulier à travers la réprobation collective des comportements déviants. Soit, c’est tout un travail d’éducation et de socialisation qu’il faut engager, en semant dès le plus jeune âge la graine de l’intégrité dans l’esprit de nos enfants.
Mais il n’empêche que la volonté politique demeure la clé de voûte de ce combat. Sans règles claires, sans reddition des comptes, sans lois fermes contre l’enrichissement illicite et sans accès effectif à l’information publique, parent pauvre de notre gouvernance, la société ne pourra s’autoréguler. Il ne s’agit plus de se renvoyer la balle ou de désigner des boucs émissaires, mais de dépasser les effets d’annonce pour engager une véritable action politique en faveur de la transparence.
Et une fois encore, il ne s’agit pas de réinventer la roue. En Amérique latine, le Chili et l’Uruguay sont devenus des références régionales grâce aux garde-fous mis en place pour surveiller la probité des fonctionnaires et des politiques. En Afrique, le Botswana, malgré un PIB sept fois inférieur à celui du Maroc, progresse efficacement grâce à une culture politique fondée sur la responsabilité et la méritocratie. Ces pays ne sont pas exempts de critiques, certes, mais s’inspirer de leurs trajectoires pourrait être, pour nous, un point de départ nécessaire et surtout salutaire.