Leur situation est la « pire » de l’histoire moderne de la Tunisie, a déclaré à Middle East Eye Nicholas Noé, chercheur invité chez Refugees International.
Il avertit que plusieurs ONG tunisiennes, des agences internationales et le Croissant-Rouge tunisien ont reçu l’instruction d’arrêter de fournir une aide indispensable aux migrants subsahariens.
« En ce moment, elles [ces organisations] sont effectivement empêchées de fournir une aide d’urgence aux migrants à Sfax et dans le reste du pays. Il s’agit de besoins humains fondamentaux, d’exigences éthiques et morales, et elles sont également légalement obligatoires », souligne-t-il.
« La situation économique et socio-économique de la Tunisie est clairement bien pire maintenant qu’elle ne l’était il y a deux ans, cinq, dix ou quinze ans », ce qui rend la vie des migrants considérablement plus compliquée.
Le président tunisien Kais Saied a passé une grande partie de l’année à attiser la colère contre les migrants qui ont quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure en Tunisie.
En février, le chef d’État tunisien a associé les personnes originaires d’Afrique subsaharienne à la criminalité et a soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une « entreprise criminelle ourdie pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin de la transformer en un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ».
Une complicité tuniso-européenne pour stopper les migrants
Cette dernière manœuvre visant à restreindre l’aide s’inscrit dans une tendance émergente : rendre la situation plus difficile à la fois pour le secteur humanitaire et pour ceux qui cherchent à accéder à une aide d’urgence.
La détérioration rapide de la situation économique en Tunisie aggrave également la situation des migrants subsahariens dans le pays, relève le chercheur.
Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont depuis longtemps une source importante de main-d’œuvre bon marché en Tunisie, qui peut être « facilement exploitée en raison du manque d’un cadre adéquat », rappelle-t-il, ajoutant qu’elles « sont payées beaucoup moins » maintenant, et qu’il y a beaucoup moins d’opportunités pour gagner de l’argent en Tunisie ».
Mounir Satouri, membre français de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, a déclaré à MEE que l’Union européenne (UE) ne devrait pas aller plus avant avec l’accord signé avec la Tunisie en juillet, un partenariat en échange d’une aide européenne de plusieurs centaines de millions d’euros.
.
Satouri « déplore les termes de cet accord », qui « dépeint une complicité entre l’Europe et la Tunisie pour un objectif commun : arrêter les migrants à tout prix ».
« Nous savons parfaitement que les violations des droits de l’Homme et la situation climatique et économique d’un pays sont les causes de la migration », a déclaré Satouri à MEE.
Il avertit que plusieurs ONG tunisiennes, des agences internationales et le Croissant-Rouge tunisien ont reçu l’instruction d’arrêter de fournir une aide indispensable aux migrants subsahariens.
« En ce moment, elles [ces organisations] sont effectivement empêchées de fournir une aide d’urgence aux migrants à Sfax et dans le reste du pays. Il s’agit de besoins humains fondamentaux, d’exigences éthiques et morales, et elles sont également légalement obligatoires », souligne-t-il.
« La situation économique et socio-économique de la Tunisie est clairement bien pire maintenant qu’elle ne l’était il y a deux ans, cinq, dix ou quinze ans », ce qui rend la vie des migrants considérablement plus compliquée.
Le président tunisien Kais Saied a passé une grande partie de l’année à attiser la colère contre les migrants qui ont quitté leur pays à la recherche d’une vie meilleure en Tunisie.
En février, le chef d’État tunisien a associé les personnes originaires d’Afrique subsaharienne à la criminalité et a soutenu que cette immigration clandestine relevait d’une « entreprise criminelle ourdie pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin de la transformer en un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ».
Une complicité tuniso-européenne pour stopper les migrants
Cette dernière manœuvre visant à restreindre l’aide s’inscrit dans une tendance émergente : rendre la situation plus difficile à la fois pour le secteur humanitaire et pour ceux qui cherchent à accéder à une aide d’urgence.
La détérioration rapide de la situation économique en Tunisie aggrave également la situation des migrants subsahariens dans le pays, relève le chercheur.
Les personnes originaires d’Afrique subsaharienne sont depuis longtemps une source importante de main-d’œuvre bon marché en Tunisie, qui peut être « facilement exploitée en raison du manque d’un cadre adéquat », rappelle-t-il, ajoutant qu’elles « sont payées beaucoup moins » maintenant, et qu’il y a beaucoup moins d’opportunités pour gagner de l’argent en Tunisie ».
Mounir Satouri, membre français de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen, a déclaré à MEE que l’Union européenne (UE) ne devrait pas aller plus avant avec l’accord signé avec la Tunisie en juillet, un partenariat en échange d’une aide européenne de plusieurs centaines de millions d’euros.
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Satouri « déplore les termes de cet accord », qui « dépeint une complicité entre l’Europe et la Tunisie pour un objectif commun : arrêter les migrants à tout prix ».
« Nous savons parfaitement que les violations des droits de l’Homme et la situation climatique et économique d’un pays sont les causes de la migration », a déclaré Satouri à MEE.