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Nizar Baraka : l’alternance reste tributaire du taux de participation aux élections


Rédigé par Anass Machloukh Mardi 6 Juillet 2021

Dans une interview à nos confrères de Médias24, le Secrétaire Général de l’Istiqlal s’est prononcé avec spontanéité et pertinence sur les grands défis des prochaines élections, abordant tous les sujets, des plus chauds aux plus délicats. Accréditation des candidats, confiance des citoyens, candidature de Hamid Chabat, objectifs électoraux et alternance démocratique, candidature personnelle à Larache, programme électoral...Le leader de la Balance s’est confié en toute clarté.



Alors que les échéances électorales approchent à grand pas, le débat sur les prochaines alliances partisanes s'invite de plus en plus dans la scène médiatique. Nizar Baraka a estimé qu’il est encore tôt de prospecter les prochaines alliances. Interrogé sur sa position vis-à-vis d’une potentielle alliance avec les partis de l’opposition, le leader de l’Istiqlal a expliqué que ce genre de décisions est du ressort exclusif du Conseil national, qui n'a pas encore tranché sur ce sujet. Pour Baraka, toute alliance dépend d’un terrain d’entente, autrement dit d'un programme commun. « Jusqu’à présent, ce terrain n’existe pas», a-t-il fait savoir, ajoutant que tout dépend d’une convergence des vues sur les grandes orientations des programmes électoraux. Ceci dit, le Parti de l’Istiqlal exige une certaine homogénéité des programmes comme condition sine qua non de toute alliance future afin d’éviter l’échec de la majorité actuelle, émiettée par les alliances contre-nature qui ont compromis l’action gouvernementale à coups de divisions et d’engueulades répétitives. « Ceci a empêché le gouvernement de tenir ses promesses et de respecter les engagements de la charte de la majorité », a-t-il argué. À entendre Nizar Baraka, on comprend clairement que la question des alliances est considérée sérieusement dans une perspective de clarté vis-à-vis des citoyens.  

Réduire la distance entre l’élu et le citoyen

Concernant la course aux notables qui oppose les partis politiques, Baraka a reconnu l’existence de ce phénomène en l’attribuant en partie à l’élargissement des circonscriptions et au passage au mode de scrutin par liste, ce qui a augmenté le fossé entre le citoyen et l’élu. Pour le SG du parti de la Balance, il est indispensable que les élus fassent plus d'efforts pour se rapprocher davantage des citoyens en ouvrant des bureaux au sein de leurs circonscriptions et leurs régions afin de rester en contact permanent  avec  leurs électeurs. Il s’agit donc de concrétiser les bases fondamentales de la régionalisation avancée dans la pratique politique, aux yeux du leader de l’Istiqlal.

L’alternance démocratique tributaire du taux de participation.

Selon Nizar Baraka, l’alternance démocratique s’impose en temps de crise, à travers une forte participation citoyenne. L’histoire de notre pays regorge d’exemples significatifs, à savoir l’alternance de 1998, l’élection du gouvernement Abdelilah Benkirane en 2012. Très attaché à cette alternance pour rompre avec les politiques du gouvernement actuel, le parti de la Balance compte sur un taux de participation de 45% lors des élections du 8 septembre. L’enjeu pour le prochain Exécutif est d’avoir une légitimité rationnelle-légale suffisante pour renverser la tendance et virer de l’ultralibéralisme vers l’Etat social, auquel aspirent les héritiers de Allal El Fassi. « L’alternance ne peut se produire que s’il y’a une forte participation », a réitéré Nizar Baraka, ajoutant que la priorité de l’Istiqlal, lors du prochain scrutin, est d’augmenter de 50% sa représentation au Parlement et de reprendre la mairie de certaines grandes villes.

Élections : l’accréditation conditionnée par le mérite

À fur et à mesure que les échéances électorales approchent, la course aux accréditations s’intensifie entre les candidats qui veulent s’investir dans les différentes circonscriptions, au point de provoquer des différents et des rivalités. C’est le cas de l’ex-secrétaire général du Parti de la Balance Hamid Chabat qui veut s’investir candidat du parti à la mairie de Fès. Au milieu du vacarme médiatique sur cette candidature qui fait couler beaucoup d’encre, Nizar Baraka s'est montré clair en  affirmant que l’ex-maire de Fès n’a pas encore déposé sa candidature. Pour lui, les prochains candidats, aussi bien aux législatives qu’aux communales doivent mériter leur accréditation par le militantisme sincère, le travail de terrain, la proximité au citoyen et le bilan de l’action législative et locale pour les anciens élus. « Sur la base de l’évaluation de la confiance dont jouit le candidat auprès des citoyens qu’on accorde les accréditations », a tranché le leader de l’Istiqlal, soulignant que le comité des candidatures est seul habilité à trancher les candidatures.

Revigorer l’économie nationale après la dure épreuve du Covid-19

Si l’Istiqlal aspire à diriger ou à prendre part au prochain Exécutif, c’est parce qu’il est confiant de son expertise et de son expérience gouvernementale. Pour Nizar Baraka, la priorité est de sortir l’économie du pays de la crise du Covid-19, après l’échec du gouvernement actuel à relancer la machine de la croissance. « La croissance de cette année ne permettra pas de rattraper le niveau de 2019, et nous sommes malheureusement en dessous de la moyenne internationale (6%) », a regretté M. Baraka, indiquant que la croissance potentielle du Maroc a fortement diminué à cause de la baisse de la rentabilité de l’investissement et le recul de la confiance. Pour sa part, l’Istiqlal veut renverser la tendance pour mener une politique de croissance par la demande, axée sur le soutien aux classes moyennes.

Souveraineté économique : la priorité à l’entreprise nationale  

La crise sanitaire a montré à quel point la souveraineté est une question existentielle pour l'Etat. Nizar Baraka en fait une priorité pour les années à venir, en focalisant son programme sur la souveraineté économique et hydrique. « Il est nécessaire que les politiques publiques soient inspirées de la réalité de notre pays et non pas des diktats des institutions financières comme le FMI ou la Banque mondiale », a-t-il exigé. La souveraineté se traduit, selon M. Baraka, par la préférence nationale, qui doit être accordée aux entreprises, toutes nationalités confondues, installées au Maroc, à condition qu’elles créent de l’emploi et qu’elles aient « le contenu, en devises, le plus faible », c'est-à-dire celles qui importent le moins et de facto créent des emplois indirects au Maroc. « Ce qui se fait aujourd’hui est tout à fait le contraire », a-t-il déploré, expliquant que l’appareil administratif favorise le produit importé au détriment du produit local. En témoigne les exonérations accordées aux promoteurs immobiliers qui achètent du matériel étranger, alors qu’ils peuvent se le procurer au Maroc.

Réforme de la Caisse de Compensation : la vision de l’Istiqlal

L’une des réformes les plus complexes des dix dernières années, la réforme de la Caisse de compensation n’a pas encore vu le bout du tunnel, à cause de l’échec de libéralisation des prix qui n’a pas fait ses preuves comme ce fut le cas des hydrocarbures. Associé à ce chantier au début du mandat du gouvernement Benkirane, Nizar Baraka a expliqué qu’il n’était pas question de décompensation mais d’indexation des prix, supporté par l’Etat à hauteur de 3% du PIB. Ce fut le principe qui devait présider à la réforme, avant que l’Exécutif n'eut fait un virage ultralibéral en libéralisant totalement les prix des Hydrocarbures après le retrait du parti de l’Istiqlal. « Nous avions proposé de maintenir un prix de référence, ce qui n’a pas été fait », a rappelé M. Baraka, ajoutant que son parti avait préconisé le plafonnement des prix pour éviter que les entreprises n'abusent de la libéralisation du marché. « Au Maroc on se retrouve dans des secteurs avec des marges commerciales de 30% alors que la moyenne mondiale ne dépasse pas 10% », a-t-il poursuivi, qualifiant cette situation d’ultralibéralisme, face auquel le Conseil de Concurrence demeure impuissant.


Déficit budgétaire : Nizar Baraka défend son bilan ministériel

Préparé au retour aux affaires, le Parti de la Balance se déclare prêt vu son expérience historique dans les gestions des affaires publiques. Dans plusieurs sorties publiques, Nizar Baraka a déclaré vouloir mener une politique sociale, tout en préservant les équilibres macroéconomiques. Interrogé sur son bilan en tant que ministre de la gouvernance et de l’économie et sur le déficit légué en 2013 à son successeur, Nizar Baraka a pris soin d’expliquer pourquoi le déficit s’est accru durant son mandat. Selon lui, cela était dû à la conjoncture politique particulière de 2011 où il fallait stabiliser le pays par des mesures sociales, à savoir l’avancement du dialogue avec les syndicats et la hausse de la subvention des produits de base et le soutien à l’investissement. « Nous avons donné un coup de pouce à l’économie pour soutenir la croissance et préserver la confiance », a précisé le SG de l’Istiqlal, précisant que le déficit a aussitôt diminué de 15 milliards ensuite de 2012 à 2013, en vertu d’une économie due aux crédits de report.




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