Le choix de « Nostalgie » est porté cette semaine sur Santi, l’Espagnol, et Abdallah Settati, le Marocain. Deux ex grands joueurs de l’Histoire du football tangérois. Même carrière, même équipe, même technique, mais un destin différent.
Santi, l’Espagnol
Santi avait fait ses débuts au Widad de Tanger, présidé par le populaire Babah un guide touristique de la belle époque. Il était polyvalent et jouait arrière gauche et avant centre.
Son transfert à l’ASPT Association Sportive de la Police de Tanger, après son accès pour la première fois en première division sous la tutelle de Hassan Sefrioui, fit de lui un buteur de race aux côtés des autres espagnols Uceda, Emerito, Borrego, Rojas, dans un championnat marocain où le nombre d’étrangers n’était pas limité.
Babah voulait conserver sa perle en troisième division, mais l’astuce de Mohamed Kandjah l’un des meilleurs secrétaires généraux en décida autrement et Santi devait passer à l’étage supérieur pour évoluer chez les grands du football national. Son premier match au stade Saniat Rmel était inoubliable.
Des débuts avec Carlos Gomez
L’entraineur portugais Carlos Gomez l’avait aligné défenseur pour surveiller de près l’ailier droit du MAT Marrakchi. Le 1-0 marqué par le propre Marrakchi dans les filets de Abdelkader Bzioui faisait changer le schéma tactique et Santi passait à l’attaque comme deuxième avant centre appuyant Uceda.
Résultat : deux actions personnelles et deux buts pour Tanger signés Santi. Le score de 1-2 au Saniat Rmel constituait un exploit pour toutes les équipes.
Le MAT avait des joueurs de classe, des professionnels venus d’Espagne Elizardo et les frères Molina.
Settati, le Marocain
De son côté, Abdallah Settati suivait presque un chemin identique. Faisant partie de la formation junior de l’ASPT devenue par la suite UST Union sportive de Tanger, il profita du départ des vedettes du club tangérois après sa relégation en deuxième division pour devenir l’un des footballeurs les plus importants de l’Histoire du football de la ville du Détroit.
Il était célèbre par ses passes magistrales, ses tirs au but et surtout par cette action que l’on appelait la « bicyclette ». Les une-deux avec Santi faisaient les merveilles du Marshane.
En pleine gloire, Abdallah Settati et son camarade Santi tentaient une aventure du professionnalisme au Portugal où ils jouaient une saison.
Un destin différent
Durant plusieurs saisons, ils étaient les plus grands buteurs du championnat marocain de la seconde catégorie. Un jour, ils se séparaient pour la première fois : Santi fut transféré au club de Badajos en Espagne et Settati fut cédé à un club portugais pour une carrière professionnelle.
Maintenant, le destin les a mis sur le chemin des adieux de nouveau. Abdallah Settati (à ne pas confondre avec Abdallah Settati l’entraineur national décédé il y a deux ans à l'âge de 83 ans) est toujours sans emploi à Tanger où il mène une vie très pauvre.
Santi est à Las Palmas à la tête d’une entreprise espagnole. Il est temps que la ville tangéroise leur organise un jubilé qu’ils méritent.
Comme signe de reconnaissance, les élus et les autorités locales ont l’obligation de penser à Abdallah Settati pour lui offrir un agrément ou au moins un appartement social.