L’avenir proche du Maroc s’annonce noir et terrifiant. C’est du moins ce qui ressort d’une étude mise en ligne ce week-end par l’«Institute for Health Metrics and Evaluation» (IHME) relevant de l’Université de Washington, qui annonce une aggravation inquiétante de la crise sanitaire au Maroc jusqu’en 2021.
L’étude s’articule autour de cinq indicateurs, à savoir le total des décès, les décès quotidiens, les tests de dépistage, les capacités hospitalières ainsi que le respect des mesures préventives. Comme celle du HCP sur l’impact d’un déconfinement généralisé, publiée en mai, elle prend en compte deux principaux scénarios : celui catastrophique d’un relâchement et d'un non-respect généralisés des mesures de distanciation sociale et de port du masque et un autre, moins grave mais tout aussi alarmant, d’un respect large de ces mesures par la population.
Une flambée des cas de contaminations et de décès
Dans le premier scénario, les projections sont pour le moins apocalyptiques. L’IHME annonce en effet une explosion des décès dans les trois mois qui viennent et qui devraient se situer à une moyenne journalière d’environ 1000 morts à fin décembre, avant d’entamer une décrue à compter de janvier. Pour ce qui est du nombre de contaminations dans le cadre d’un scénario de non-respect des mesures de protection sanitaire, les prédictions donnent également le vertige avec plus de 300.000 contaminations, début décembre.
Il faudrait plus de 37.843 lits
Pour faire face à ce déluge de contaminations, l’étude indique que le Maroc devrait disposer de 37.843 lits, dont 8000 lits de réanimation équipés de 6700 respirateurs contre seulement 10.721 lits d’hospitalisation, dont seulement 660 lits de réanimation disponibles actuellement au Royaume, selon l'IHME. Des chiffres qui contrastent avec ceux avancés par les autorités sanitaires marocaines qui parlent, elles, de 20.000 lits dont 1200 de réanimation, mais qui donnent malgré tout un aperçu flagrant sur l'indigence de notre pays en termes d’équipements et d'infrastructures médicales.
Concernant les mesures sanitaires, l’étude fait état d’un respect relatif des gestes barrières, le port du masque ne dépassant guère 53 % de la population, ce qui demeure largement inférieur à la proportion souhaitable qui est de 95 %.
Pire, en l’absence de remèdes ou de vaccins efficaces, l’étude prévoit que la situation ne devrait pas s’améliorer en 2021 où le Covid continuera à faire des ravages, malgré une tendance à la décrue des décès et des contaminations à compter de janvier, date limite de l’étude.
Pour ce qui est de la distanciation sociale, l’étude indique enfin que la mobilité des individus a fortement baissé pendant les mois du confinement avec -73 %, avant de reprendre progressivement en juin dernier après sa levée. Ce qui laisse, selon les chercheurs de l’IHME, la porte ouverte à un très probable et fort souhaitable confinement généralisé de la population marocaine.
Nous avons contacté l’IHME pour nous enquérir davantage sur les moyens et les outils mis en œuvre pour le calcul de ses sombres prédictions, il nous a été répondu que l’institut s’abstient pour le moment de toute communication. Même si la tendance actuelle conforte ses prévisions, il reste à espérer que cet institut se trompe, ne serait-ce que partiellement.
L’étude s’articule autour de cinq indicateurs, à savoir le total des décès, les décès quotidiens, les tests de dépistage, les capacités hospitalières ainsi que le respect des mesures préventives. Comme celle du HCP sur l’impact d’un déconfinement généralisé, publiée en mai, elle prend en compte deux principaux scénarios : celui catastrophique d’un relâchement et d'un non-respect généralisés des mesures de distanciation sociale et de port du masque et un autre, moins grave mais tout aussi alarmant, d’un respect large de ces mesures par la population.
Une flambée des cas de contaminations et de décès
Dans le premier scénario, les projections sont pour le moins apocalyptiques. L’IHME annonce en effet une explosion des décès dans les trois mois qui viennent et qui devraient se situer à une moyenne journalière d’environ 1000 morts à fin décembre, avant d’entamer une décrue à compter de janvier. Pour ce qui est du nombre de contaminations dans le cadre d’un scénario de non-respect des mesures de protection sanitaire, les prédictions donnent également le vertige avec plus de 300.000 contaminations, début décembre.
Il faudrait plus de 37.843 lits
Pour faire face à ce déluge de contaminations, l’étude indique que le Maroc devrait disposer de 37.843 lits, dont 8000 lits de réanimation équipés de 6700 respirateurs contre seulement 10.721 lits d’hospitalisation, dont seulement 660 lits de réanimation disponibles actuellement au Royaume, selon l'IHME. Des chiffres qui contrastent avec ceux avancés par les autorités sanitaires marocaines qui parlent, elles, de 20.000 lits dont 1200 de réanimation, mais qui donnent malgré tout un aperçu flagrant sur l'indigence de notre pays en termes d’équipements et d'infrastructures médicales.
Concernant les mesures sanitaires, l’étude fait état d’un respect relatif des gestes barrières, le port du masque ne dépassant guère 53 % de la population, ce qui demeure largement inférieur à la proportion souhaitable qui est de 95 %.
Pire, en l’absence de remèdes ou de vaccins efficaces, l’étude prévoit que la situation ne devrait pas s’améliorer en 2021 où le Covid continuera à faire des ravages, malgré une tendance à la décrue des décès et des contaminations à compter de janvier, date limite de l’étude.
Pour ce qui est de la distanciation sociale, l’étude indique enfin que la mobilité des individus a fortement baissé pendant les mois du confinement avec -73 %, avant de reprendre progressivement en juin dernier après sa levée. Ce qui laisse, selon les chercheurs de l’IHME, la porte ouverte à un très probable et fort souhaitable confinement généralisé de la population marocaine.
Nous avons contacté l’IHME pour nous enquérir davantage sur les moyens et les outils mis en œuvre pour le calcul de ses sombres prédictions, il nous a été répondu que l’institut s’abstient pour le moment de toute communication. Même si la tendance actuelle conforte ses prévisions, il reste à espérer que cet institut se trompe, ne serait-ce que partiellement.
Anass MACHLOUKH
Repères
2234 cas de contaminations enregistrés le 6 septembre
Le Maroc a enregistré son plus lourd bilan quotidien en termes de cas de contaminations au Covid-19 avec 2234 personnes contaminées et 32 cas de décès. Ainsi, le total des cas enregistrés depuis le 2 mars s’élève à 72394 cas alors qu’on compte 1361 personnes décédées jusqu’à présent. De l’autre côté, 1345 guérisons ont été observées sachant qu’au total, 55.274 personnes ont été rétablies avec un taux de guérison de 76,4%. Pour le reste, le nombre des cas actifs a atteint 15.759 cas, soit 43,3 cas pour 100.000 habitants.
Nouveau protocole de traitement des cas Covid-19
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, le ministère de la Santé a procédé à la mise à jour du protocole de prise en charge des cas d’infection au Coronavirus dans le but de réduire le délai de traitement et d’améliorer les conditions de prise en charge des malades. Avec ce nouveau protocole, le ministère a introduit une nouvelle définition du cas suspect, il s’agit de toute personne présentant des signes d’infection respiratoire aiguë (toux, mal de gorge, difficulté respiratoire...) avec ou sans fièvre, ou une fièvre supérieure ou égale à 38°C non expliquée par une autre étiologie évidente, accompagnée de myalgies ou de céphalées, ou bien une infection respiratoire aiguë sévère nécessitant une hospitalisation.