L’hémicycle s’est transformé en pétaudière lors de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales où quelques ministres programmés à l’ordre du jour sont représentés par le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas qui répond aux députés à leur place dans le cadre de la solidarité gouvernementale.
Le ministre de l’inclusion économique et de l’Emploi, Younes Sekkouri, la ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, et le ministre délégué chargé de l'Investissement, Mohcine Jazouli, ont dû s'absenter. De quoi susciter des débats houleux.
Les accrochages ont éclaté lorsque le président de la séance a fait un commentaire jugé déplacé et intempestif par les députés de la Majorité. Ce dernier a dit que l'absence des ministres lui semble excessive. Ce à quoi les députés de la majorité ont vivement réagi en regrettant qu’il ait tenu de tels propos.
Le président du groupe du RNI, Mohamed Chaouki, a défendu le gouvernement en rappelant que le fait qu’un ministre remplace un autre dans le cadre de la solidarité gouvernementale est parfaitement légal de par la Constitution et les lois régissant le fonctionnement de l’Exécutif.
De son côté, le chef de file des députés de l’Istiqlal, Omar Hjira, est allé dans le même sens en expliquant qu’il est de coutume qu’en cas de force majeure, qu'un ministre représente son collègue à l’hémicycle. Le député istiqlalien, qui a pris soin d’exprimer respectueusement son avis pour baisser la température à l’hémicycle, a réitéré qu’il s’agit d’une pratique normale et qu’il n’ y a pas lieu d’en faire une polémique.
Puis, des accrochages verbaux ont eu lieu entre des députés et le président de la séance qui a violemment réagi aux remarques de ses détracteurs, dont quelques-uns ont pris la parole sans permission. Il a dû finalement suspendre la séance pendant vingt minutes avant de reprendre les travaux.
Pour leur part, les députés de l’opposition n’ont pas manqué de fustiger le gouvernement en dénonçant “un mépris” à l’égard de l’instance législative. Les présidents des trois groupes ont estimé que rien ne justifiait l’absence répétitive de certains membres du gouvernement à l'hémicycle.