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Actu Maroc

Perspectives économiques : L’exercice 2025 s’annonce sous de bons auspices


Rédigé par L'Opinion Lundi 20 Janvier 2025

Avec une croissance prévue de 3,8 % en 2025, les perspectives de l’économie nationale restent encourageantes, malgré les défis imposés par la conjoncture actuelle. Entre un secteur agricole pénalisé par un déficit pluviométrique et un secteur non agricole en plein essor, porté par l’industrie, le tourisme et les exportations, le Royaume semble réussir à maintenir son équilibre. Selon la note sur le Budget Économique Prévisionnel 2025 du Haut-Commissariat au Plan, le déficit commercial devrait s’alléger légèrement, passant de 19,9 % du PIB en 2024 à 19,6 % en 2025. Toutefois, ce niveau demeure supérieur à la moyenne de 16,3 % enregistrée entre 2015 et 2019. Détails.



Le Maroc envisage une progression de son Produit Intérieur Brut (PIB) à hauteur de 3,8% en 2025, après une hausse de 3% estimée pour 2024, selon le Budget Economique Prévisionnel publié par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Ce résultat escompté repose sur une reprise modérée du secteur agricole et la poursuite de la dynamique des activités non agricoles. En valeur, la croissance nominale du PIB passerait de 4,5% en 2024 à 5,9% en 2025, avec une inflation mesurée par l’indice implicite du PIB atteignant 2,1%, contre 1,5% une année auparavant.

La campagne agricole 2024-2025 devrait bénéficier de conditions climatiques plus favorables, contrastant avec le déficit pluviométrique sévère qui avait limité la production céréalière à 31,2 millions de quintaux en 2024. Ainsi, la valeur ajoutée agricole progresserait de 4,1% en 2025, après une contraction de 5% en 2024. Le secteur de la pêche maritime contribuerait également à cette amélioration, avec une croissance estimée à 6,5% en 2025.

Globalement, le secteur primaire afficherait une hausse de 4,2%, apportant une contribution positive de 0,4 point à la croissance économique après une contribution négative en 2024.
 
Secteurs non agricoles : Une croissance modérée mais soutenue

Les activités non agricoles devraient évoluer à un rythme de 3,6% en 2025, soutenues par la vitalité du secteur du BTP, des activités minières et industrielles, ainsi que par le dynamisme du commerce, du transport et du tourisme.

Le secteur secondaire, regroupant l’industrie, les mines et le BTP, enregistrerait une croissance de 3,8%, principalement portée par une hausse de 5,9% de l’activité minière, grâce à la forte demande en phosphate. L’industrie progresserait de 3,7%, tirée par l’essor des secteurs de l’automobile et de l’aéronautique, tandis que le BTP maintiendrait une croissance évaluée à 3,8%.

Du côté des services, le secteur tertiaire connaîtrait une progression de 3,5% en 2025. Les activités touristiques continueraient de croître de 7,4%, portées par une stratégie promotionnelle renforcée et l’organisation de manifestations internationales. Les services de transport enregistreraient une hausse de 5,9%, grâce à l’expansion du trafic aérien et maritime.
 
Une demande intérieure en soutien à l’économie

La demande intérieure devrait progresser de 4,2% en 2025, contribuant à hauteur de 4,6 points à la croissance du PIB. La consommation des ménages augmenterait de 3%, soutenue par une maîtrise de l’inflation, une hausse des salaires et des transferts des Marocains Résidant à l’Etranger (MRE). Les aides sociales directes contribueraient également à cette dynamique.

L’investissement brut poursuivrait son redressement avec une croissance de 6,7%, profitant des grands chantiers infrastructurels, de la hausse des investissements directs étrangers (IDE) et de la politique budgétaire favorable.

Balances économiques : Allègement du déficit commercial

Le déficit commercial devrait s’alléger, passant de 19,9% du PIB en 2024 à 19,6% en 2025. Cette réduction serait principalement attribuable à la baisse des factures énergétiques et céréalières. Les exportations progresseraient de 6,8%, portées par les performances des secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du phosphate, tandis que les importations augmenteraient de 6,1%, reflétant la vigueur de la demande interne.

Les échanges de services, dopés par l’activité touristique, contribueraient à renforcer la balance des paiements. Dans ce contexte, le déficit du compte courant devrait se stabiliser à 1,5% du PIB en 2024 et 2025, grâce aux revenus des MRE et aux recettes touristiques.

Le taux d’épargne nationale atteindrait 28,3% du PIB en 2025, soutenu par une augmentation de 5,9% du PIB nominal et une hausse de la consommation finale nationale. Le besoin de financement resterait stable autour de 1,5% du PIB, témoignant d’un équilibre fragile entre l’épargne et l’investissement.

Exportations : Des perspectives prometteuses malgré les défis

Les exportations de biens et services, en volume, devraient évoluer de 7,7% en 2025, après une progression de 7,9% estimée en 2024. Cette dynamique serait soutenue par la demande internationale vigoureuse, en particulier pour les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du phosphate. Cependant, des secteurs comme le textile pourraient afficher une croissance plus modérée en raison d’une demande étrangère limitée et d’une concurrence accrue.

Parallèlement, les importations continueraient de croître à un rythme soutenu, atteignant une hausse de 7,9% en 2025. Cette évolution serait principalement liée à la vigueur de la consommation intérieure et aux besoins en biens d’équipement pour les projets d’infrastructure.

Un déficit budgétaire prévu à 3,9% du PIB en 2025

Le déficit budgétaire, après un allègement à 3,5% du PIB en 2024, devrait atteindre 3,9% en 2025, selon les estimations du HCP. Cette évolution résulte d’une augmentation plus rapide des dépenses globales que des recettes ordinaires. Les recettes fiscales, représentant 19,8% du PIB en 2025, continueraient de se consolider grâce à une croissance des impôts directs et indirects.

En parallèle, les dépenses d’investissement, atteignant 6,9% du PIB, confirmeraient l’engagement de l’État à soutenir l’activité économique. Les dépenses ordinaires, notamment celles liées aux biens et services, progresseraient à 21,9% du PIB en 2025, reflétant des efforts accrus pour les secteurs sociaux et le personnel public. Toutefois, les dépenses de compensation reculeraient à 1,1% du PIB, grâce à la baisse des cours des matières premières et à la poursuite de la décompensation partielle du gaz butane.
 

HCP : La dette publique devrait se stabiliser à 83,3% du PIB en 2024 et 2025

La dette publique globale devrait se stabiliser autour de 83,3% du PIB en 2024 et 2025 après 82,1% en 2023, estime le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

"La reprise de la dynamique économique et la trajectoire favorable de l’investissement public devraient contribuer à l’évolution de la dette publique globale qui devrait se stabiliser autour de 83,3% du PIB en 2024 et 2025 après 82,1% en 2023", indique le HCP dans son Budget Economique Prévisionnel 2025.

Ainsi, la dette du Trésor devrait poursuivre sa trajectoire haussière en 2025 pour atteindre près de 69,9% du PIB, niveau quasi-similaire à celui prévu en 2024, précise le HCP.

Pour sa part, la dette intérieure, composante prédominante de la dette du Trésor, devrait augmenter pour se stabiliser à près de 52,4% du PIB en 2025.

De son côté, la dette extérieure du Trésor devrait atteindre un ratio aux alentours de 17,5% du PIB en 2024 et 2025, après un ratio de 12,9% en moyenne de la période 2016-2019.
 
S’agissant de la dette extérieure garantie, elle devrait progresser pour avoisiner 13,4% en 2024 et 2025, après avoir connu des fluctuations depuis 2018.

 

Repères

La masse monétaire devrait progresser de 5% en 2025

La masse monétaire devrait progresser à un rythme aux alentours de 6,4% en 2024, avant d’afficher 5% en 2025, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP).

La baisse du taux directeur à 2,5% par la banque centrale devrait contribuer à la reprise attendue du crédit bancaire au secteur non financier, soutenu notamment par le raffermissement exceptionnel des crédits à l’équipement en 2024, estime le HCP dans son Budget Economique Prévisionnel 2025.

Les créances sur l’économie devraient ainsi poursuivre leur tendance haussière, progressant de 6,2% en 2025 après une augmentation prévue de 6,5% en 2024, au moment où les créances nettes des institutions de dépôts sur l’administration centrale devraient consolider leur relance de 6,9% en 2025 après une croissance de 4,8% estimée en 2024 et un repli de 4,7% en 2023, précise le HCP.

De leur part, les avoirs extérieurs nets devraient évoluer de 2,2% en 2025 après une hausse spectaculaire estimée à près de 17% en 2024.

Banque mondiale : Rebond de la croissance au Maroc prévu en 2025

L’économie marocaine devrait afficher une croissance de 3,9 % en 2025, avant de ralentir à 3,4 % en 2026, après une estimation initiale à 2,9 % pour 2024, d’après les récentes prévisions de la Banque mondiale. Ces données mettent en avant un rebond prévu pour 2025, suivi d’un rythme de croissance plus modéré en 2026.

L’institution internationale précise que la sécheresse persistante a affecté de plein fouet l’activité économique au Maroc, mais que le pays pourrait surpasser la moyenne de croissance des économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), prévue à 3,4 % en 2025.