Après trois mois d’émotion et de crise sanitaire, le personnel de santé reprend son souffle, suite à l’annonce officielle, le 13 juin, du regroupement des cas positifs au Covid-19 dans deux structures sanitaires spécialisées, localisées à Benslimane et à Benguérir.
Avant de vaquer à leurs activités principales et traiter les autres pathologies qui continuent de tuer, des médecins sont mis en quarantaine pendant quatorze jours, depuis la date de transfert des derniers cas aux deux hôpitaux précités.
“L’administration de notre hôpital a décidé, suite à une réunion tenue mardi 16 juin, de mettre en quarantaine le personnel soignant mobilisé tout au long de la crise sanitaire, dans un hôtel”, confie Samira, une infirmière chef à l’hôpital Moulay Abdellah de Salé.
Tout au long de la crise sanitaire, une grande majorité du personnel de santé a abandonné temporairement ses activités normales pour s’engager dans la lutte contre le Covid-19. En effet, “plus de 85% des activités des centres hospitaliers ont été convertis au traitement des cas de contamination confirmés, contre seulement 15% des activités restées intactes, notamment les services des urgences”, affirme Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général du Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP). Ce dernier pense également que le regroupement des cas positifs du Covid-19 dans les deux centres sanitaires permettra aux médecins des autres centres hospitaliers de retourner à leurs activités normales, progressivement.
“A mon sens, du moment où les cas actifs du Covid-19 sont regroupés dans les deux villes, les autres centres hospitaliers du royaume seront décongestionnés. Comment cela s’effectuera ? La question reste sans réponse pour le moment”, confie Dr El Mountadar.
Du côté du ministère de la Santé, des circulaires ont été envoyées à certains délégués régionaux, dans le cadre de la coordination régionale afin de garantir une bonne prise en charge des cas Covid-19 rassemblés à Benguerir et à Benslimane, leur demandant de désigner des infirmiers diplômés d’Etat et des médecins afin d’intégrer les équipes sanitaires.
La liste des revendications reste la même
En première ligne face au covid-19, le personnel de santé a fait preuve de courage, de sacrifice et de compétence durant les trois mois de crise sanitaire. Toutefois, les revendications sont toujours là dans le milieu médical. Dans les grandes villes du royaume comme dans les zones éloignées, les syndicats réclament plus de moyens et plus d’effectifs. “La liste des revendications reste longue. La principale en est l’augmentation des effectifs.
Concernant les moyens techniques, leur nombre peut être augmenté, comme l’a prouvé l’expérience du Coronavirus, il suffit de le vouloir” souligne Dr El Moutadar. Et d’ajouter que toutefois, ce qui va certainement s’améliorer c’est la confiance des citoyens en le service public de la santé.
Avant de vaquer à leurs activités principales et traiter les autres pathologies qui continuent de tuer, des médecins sont mis en quarantaine pendant quatorze jours, depuis la date de transfert des derniers cas aux deux hôpitaux précités.
“L’administration de notre hôpital a décidé, suite à une réunion tenue mardi 16 juin, de mettre en quarantaine le personnel soignant mobilisé tout au long de la crise sanitaire, dans un hôtel”, confie Samira, une infirmière chef à l’hôpital Moulay Abdellah de Salé.
Tout au long de la crise sanitaire, une grande majorité du personnel de santé a abandonné temporairement ses activités normales pour s’engager dans la lutte contre le Covid-19. En effet, “plus de 85% des activités des centres hospitaliers ont été convertis au traitement des cas de contamination confirmés, contre seulement 15% des activités restées intactes, notamment les services des urgences”, affirme Dr El Mountadar Alaoui, secrétaire général du Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP). Ce dernier pense également que le regroupement des cas positifs du Covid-19 dans les deux centres sanitaires permettra aux médecins des autres centres hospitaliers de retourner à leurs activités normales, progressivement.
“A mon sens, du moment où les cas actifs du Covid-19 sont regroupés dans les deux villes, les autres centres hospitaliers du royaume seront décongestionnés. Comment cela s’effectuera ? La question reste sans réponse pour le moment”, confie Dr El Mountadar.
Du côté du ministère de la Santé, des circulaires ont été envoyées à certains délégués régionaux, dans le cadre de la coordination régionale afin de garantir une bonne prise en charge des cas Covid-19 rassemblés à Benguerir et à Benslimane, leur demandant de désigner des infirmiers diplômés d’Etat et des médecins afin d’intégrer les équipes sanitaires.
La liste des revendications reste la même
En première ligne face au covid-19, le personnel de santé a fait preuve de courage, de sacrifice et de compétence durant les trois mois de crise sanitaire. Toutefois, les revendications sont toujours là dans le milieu médical. Dans les grandes villes du royaume comme dans les zones éloignées, les syndicats réclament plus de moyens et plus d’effectifs. “La liste des revendications reste longue. La principale en est l’augmentation des effectifs.
Concernant les moyens techniques, leur nombre peut être augmenté, comme l’a prouvé l’expérience du Coronavirus, il suffit de le vouloir” souligne Dr El Moutadar. Et d’ajouter que toutefois, ce qui va certainement s’améliorer c’est la confiance des citoyens en le service public de la santé.
Safaa Ksaani
3 questions à Dr Alaoui Mountadar, S.G du Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP)
Dr Alaoui Mountadar
“Les revendications ne changeront pas face à l’inaction du ministère de la Santé”
- Après la levée de l’état d’urgence sanitaire au royaume, les revendications du personnel de santé seraient-elles changées?
Recueillis par S. K.
- Après la levée de l’état d’urgence sanitaire au royaume, les revendications du personnel de santé seraient-elles changées?
- Depuis le début de la pandémie, toutes les revendications des soignants ont été suspendues par notre syndicat, compte tenu des circonstances particulières. Les revendications ne sont pas nouvelles et ne changeront pas face à l’inaction du ministère de la Santé. Au centre du ras-le-bol général figure la rémunération des soignants. Nous exigeons qu’elle soit revalorisée. Cela fait quand même plusieurs années que nous demandons du matériel pour travailler dans de bonnes conditions, et redonner de la qualité aux gens qu’on soigne. Malheureusement, il faut une catastrophe pour qu’on soit entendu. A cet égard, le budget du ministère doit être augmenté à 12% du PIB pour améliorer les conditions d’accueil des citoyens et de travail du personnel de la santé.
- Les soignants sont-ils motivés pour vaquer à leurs activités quotidiennes ?
- Il y a une certaine atmosphère d’optimisme, que nous espérons va durer. Du côté des soignants restés dans leurs hôpitaux, le moral ne remontera pas forcément, puisqu’environ 80% d’entre eux suivent un système de garde et de permanence dans leurs services 7jrs/t et 24h/24 tout au long de l’année, en plus d’autres problèmes qui les poussent à faire plus que leur capacité. Je tiens à rappeler que 1.300 médecins ont présenté leur démission avant le début de la pandémie du nouveau Coronavirus, d’autres souffrent de la dépression, alors que d’autres encore ont mis fin à leur vie à cause des conditions de travail inadéquates.
- Qu’en est-il de la reconnaissance envers le personnel de la santé mobilisé dans les premiers rangs de la lutte ?
- Le personnel soignant a été applaudi, mais oublié. Nous avons vu à travers les médias, que des pays étrangers applaudissaient le personnel de santé, ce qui était le cas chez nous également. Mais les autres pays sont passés à l’acte, en leur accordant des primes.
- Les soignants sont-ils motivés pour vaquer à leurs activités quotidiennes ?
- Il y a une certaine atmosphère d’optimisme, que nous espérons va durer. Du côté des soignants restés dans leurs hôpitaux, le moral ne remontera pas forcément, puisqu’environ 80% d’entre eux suivent un système de garde et de permanence dans leurs services 7jrs/t et 24h/24 tout au long de l’année, en plus d’autres problèmes qui les poussent à faire plus que leur capacité. Je tiens à rappeler que 1.300 médecins ont présenté leur démission avant le début de la pandémie du nouveau Coronavirus, d’autres souffrent de la dépression, alors que d’autres encore ont mis fin à leur vie à cause des conditions de travail inadéquates.
- Qu’en est-il de la reconnaissance envers le personnel de la santé mobilisé dans les premiers rangs de la lutte ?
- Le personnel soignant a été applaudi, mais oublié. Nous avons vu à travers les médias, que des pays étrangers applaudissaient le personnel de santé, ce qui était le cas chez nous également. Mais les autres pays sont passés à l’acte, en leur accordant des primes.
Recueillis par S. K.
Repères
Des prélèvements obligatoires sur salaires
Si des fonctionnaires ont été soumis à un prélèvement automatique et obligatoire sur les salaires d’avril, mai et juin, le personnel de la santé n’a pas fait exception. Bien qu’ils aient été en première ligne face à la propagation du nouveau Coronavirus, aucune prime n’a été accordée aux soignants, mais bien au contraire, ils ont été forcés à contribuer au Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus (Covid-19) et ce, à hauteur d’un jour par mois sur les salaires des trois derniers mois.
Versement des créances à partir du mois prochain
Sur invitation du ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, et le ministre de l’Education Nationale, Said Amzazi, une rencontre a eu lieu au siège du ministère de la Santé, en vue d’examiner les résultats de l’accord signé le 28 août 2019 entre les deux ministères et les représentants des étudiants en médecine, générale et dentaire. A l’issue de cette rencontre, les ministères ont publié une note où ils ont promis, entre autres, le versement des créances à partir du mois prochain et qu’un budget spécial sera alloué aux étudiants en médecine.
L’après-corona : évaluer la situation sanitaire
Huit mois passés après le dernier mouvement de boycott des cours et travaux pratiques au sein des différents Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) en 2019, les étudiants en médecine générale et dentaire demandent, via la Commission Nationale des Etudiants en Médecine du Maroc (CNEM), à l’Etat, de « faire de la période d’après-corona, une occasion d’évaluer la situation sanitaire dans le pays et de répondre sérieusement aux demandes des acteurs du secteur de la santé, notamment les médecins, étudiants(es) et des infirmiers(es), qui ont tout donné pour leur patrie et qui étaient au front face à la pandémie ».