La Chambre des Représentants s’est transformée en pétaudière aussitôt qu’il a été question des prix des carburants. Ce sujet sensible a été à l’ordre du jour lors de la séance hebdomadaire consacrée aux questions orales. Interrogée sur la hausse spectaculaire des prix des carburants, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a défendu les choix du gouvernement. L’Exécutif, rappelons-le, a décidé de ne pas revenir sur la décompensation des prix des carburants, préférant agir via le soutien direct aux professionnels du transport pour éviter que la hausse ne se répercute sur les prix de ce dernier. Pour Nadia Fettah Alaoui, le gouvernement a fait un effort extraordinaire en augmentant de 40% l’indemnité exceptionnelle allouée aux transporteurs en juillet. Ce à quoi s’ajoute la hausse du budget de la compensation du gaz et du blé tendre.
En répondant aux questions des députés, la ministre a réfuté l’idée de subventionner directement les prix des hydrocarbures arguant que cela impactera les chantiers sociaux dans lesquels le gouvernement est engagé (généralisation de la couverture sociale, hausse des salaires dans la Fonction publique…).
Prenant part au débat au sein de l’hémicycle, le groupe istiqlalien « Pour l’Unité et l’Égalitarisme » a salué la stratégie de l’Exécutif, tout en préconisant plusieurs solutions à même d’atténuer l’ampleur de la hausse des prix des carburants. Dans son allocution, la députée Soumia Kadiri a proposé le plafonnement des prix et l’annulation des taxes à l’importation, ne serait-ce qu’à titre provisoire. Il s’agit là d’une mesure pour laquelle plusieurs pays ont opté, tels que les États-Unis. D’autres pays comme la France et l’Espagne ont préféré soutenir financièrement les ménages par des chèques-carburant au profit des travailleurs qui se déplacent par leurs propres véhicules.
Outre cela, la députée a évoqué le vieux marronnier du redémarrage de la raffinerie de la SAMIR comme solution susceptible de régler les problèmes de stock. En effet, la société demeure toujours soumise à la liquidation judiciaire, sans qu’aucune solution ne se profile à l’horizon, sachant que le Tribunal de Commerce de Casablanca n’est pas parvenu à faire aboutir la procédure en trouvant un acquéreur. Jusqu'à présent, rien n'augure que ce dossier sera clos à court terme.