Le dossier de la valorisation et de la commercialisation des produits de la pêche revient au centre des discussions parlementaires. Ce secteur stratégique, qui a produit 1,42 million de tonnes en 2023 pour une valeur de 15,2 milliards de dirhams, est essentiel à l'économie marocaine. Il génère environ 170.000 emplois directs et 490.000 indirects, et représente près de 8% des exportations du pays, avec un chiffre d'affaires à l'exportation dépassant 28 milliards de dirhams. Pourtant, de nombreux défis freinent son développement.
Interpellé à l'hémicycle, Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime et du Développement rural, a été invité à se prononcer sur les mesures pour surmonter les obstacles freinant la commercialisation des produits de la mer. Nadia Tahami, députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a particulièrement mis l’accent sur l'absence de transparence et les infrastructures défaillantes qui affectent toute la chaîne de valeur. Elle a plaidé pour la création de marchés de proximité bien réglementés afin de garantir la stabilité des prix et de prévenir toute spéculation.
Parmi les problèmes soulevés, la gestion des caisses en plastique standardisées. Les commerçants sont pénalisés par des amendes pour chaque caisse perdue, une situation jugée insoutenable, notamment en cas de vol. Bien que des accords aient été passés avec le secteur de la pêche maritime pour encadrer la gestion de ces caisses, ceux-ci n'ont toujours pas été appliqués.
Par ailleurs, l'absence de régulation des marchés secondaires crée un environnement instable, où la multiplication des intermédiaires complique la gestion des prix, rendant urgent l’adoption de lois pour mieux encadrer ce segment. Ces dysfonctionnements, associés à la possibilité pour certains acteurs de contourner les circuits traditionnels de vente, contribuent à la hausse des prix, notamment pour des produits comme la sardine, qui, malgré son classement comme poisson industriel, finit par atteindre le consommateur à un coût bien supérieur au prix de référence fixé dans les marchés de première vente.
Hassan Sentissi, président de la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP), a souligné l'importance de moderniser la flotte de pêche vieillissante, qui affecte directement les apports en poisson, nécessaires pour maintenir la compétitivité des usines de transformation. À cela s'ajoute une irrégularité des approvisionnements, avec des baisses de captures pouvant atteindre 60%, comme observé dans la région de Laâyoune en 2023.
Pour faire face à ces défis, la FENIP, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du Commerce ainsi que l'AMDIE, a élaboré une feuille de route ambitieuse pour 2024-2026. Cette initiative vise à augmenter de 20% le nombre d’exportateurs et à renforcer la visibilité des produits marocains sur le marché international, tout en favorisant des pratiques durables. Deux forums majeurs, dont le Seafood 4 Africa à Dakhla, sont également prévus pour promouvoir le commerce intra-africain et positionner le Maroc comme leader régional.
Enfin, Sentissi appelle à une réforme urgente du système de commercialisation pour assurer plus de transparence, limiter le rôle des intermédiaires non essentiels et mieux réguler les prix, tout en veillant à la durabilité des ressources halieutiques. Des actions décisives sont attendues pour garantir un avenir prospère à ce secteur vital pour des millions de familles marocaines.
Interpellé à l'hémicycle, Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime et du Développement rural, a été invité à se prononcer sur les mesures pour surmonter les obstacles freinant la commercialisation des produits de la mer. Nadia Tahami, députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), a particulièrement mis l’accent sur l'absence de transparence et les infrastructures défaillantes qui affectent toute la chaîne de valeur. Elle a plaidé pour la création de marchés de proximité bien réglementés afin de garantir la stabilité des prix et de prévenir toute spéculation.
Parmi les problèmes soulevés, la gestion des caisses en plastique standardisées. Les commerçants sont pénalisés par des amendes pour chaque caisse perdue, une situation jugée insoutenable, notamment en cas de vol. Bien que des accords aient été passés avec le secteur de la pêche maritime pour encadrer la gestion de ces caisses, ceux-ci n'ont toujours pas été appliqués.
Par ailleurs, l'absence de régulation des marchés secondaires crée un environnement instable, où la multiplication des intermédiaires complique la gestion des prix, rendant urgent l’adoption de lois pour mieux encadrer ce segment. Ces dysfonctionnements, associés à la possibilité pour certains acteurs de contourner les circuits traditionnels de vente, contribuent à la hausse des prix, notamment pour des produits comme la sardine, qui, malgré son classement comme poisson industriel, finit par atteindre le consommateur à un coût bien supérieur au prix de référence fixé dans les marchés de première vente.
Hassan Sentissi, président de la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP), a souligné l'importance de moderniser la flotte de pêche vieillissante, qui affecte directement les apports en poisson, nécessaires pour maintenir la compétitivité des usines de transformation. À cela s'ajoute une irrégularité des approvisionnements, avec des baisses de captures pouvant atteindre 60%, comme observé dans la région de Laâyoune en 2023.
Pour faire face à ces défis, la FENIP, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du Commerce ainsi que l'AMDIE, a élaboré une feuille de route ambitieuse pour 2024-2026. Cette initiative vise à augmenter de 20% le nombre d’exportateurs et à renforcer la visibilité des produits marocains sur le marché international, tout en favorisant des pratiques durables. Deux forums majeurs, dont le Seafood 4 Africa à Dakhla, sont également prévus pour promouvoir le commerce intra-africain et positionner le Maroc comme leader régional.
Enfin, Sentissi appelle à une réforme urgente du système de commercialisation pour assurer plus de transparence, limiter le rôle des intermédiaires non essentiels et mieux réguler les prix, tout en veillant à la durabilité des ressources halieutiques. Des actions décisives sont attendues pour garantir un avenir prospère à ce secteur vital pour des millions de familles marocaines.
3 questions à Hassan Sentissi : “Cette initiative vise à accroître de 20% le nombre d'exportateurs, renforcer la visibilité internationale des produits marocains, et promouvoir des pratiques durables via une nouvelle charte“
Le Président de la Fédération Nationale des Industries de Transformation et de Valorisation des Produits de la Pêche (FENIP), Hassan Sentissi, a répondu à nos questions.
- Quelle est votre évaluation actuelle du secteur de la transformation et de la valorisation des produits de la pêche au Maroc ?
Le secteur est en pleine transformation et montre un potentiel important pour se positionner davantage sur les marchés internationaux. Cependant, plusieurs défis structurels persistent, tels que la modernisation de la flotte et l’irrégularité des approvisionnements en matière première. Malgré ces défis, nous restons optimistes quant à l’avenir du secteur grâce aux réformes en cours et aux partenariats stratégiques que nous mettons en place. Le lancement récent d’un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) en partenariat avec l’INRH pour soutenir l’innovation industrielle est un exemple de notre engagement à stimuler la création de nouveaux produits et à diversifier les marchés d’exportation. La FENIP, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du Commerce et l'AMDIE, dévoile une feuille de route ambitieuse pour 2024-2026. Cette initiative vise à accroître de 20% le nombre d'exportateurs, renforcer la visibilité internationale des produits marocains, et promouvoir des pratiques durables via une nouvelle charte.
- Quels sont les principaux obstacles auxquels les professionnels du secteur sont confrontés aujourd'hui ?
- Quelles actions ou réformes prioritaires la FENIP propose-t-elle pour booster la compétitivité du secteur ?