Dr Samir Belahsen
Les discussions actuelles sur le PLF 2021 usent de ce concept pour expliquer les dangers des propositions gouvernementales.
En général, on désigne par classe moyenne les personnes que leur condition sociale situe au-dessus des classes pauvres (ou classe ouvrière) et en dessous des classes aisées (on parle aussi de classe supérieure ou élite). Les chercheurs et les institutions, ne s’accordent pas sur une définition absolue qui fasse consensus. Beaucoup en proposent à partir de critères de seuils portant sur le niveau de vie ou les revenus. On utilise aussi des référentiels dépendant de la profession occupée.
Classe moyenne et petite bourgeoisie ?
Souvent assimilée à la petite bourgeoisie, définie par Karl Marx comme une classe capitaliste regroupant essentiellement des travailleurs indépendants comme les artisans, les petits commerçants et les boutiquiers, ou les petits agriculteurs propriétaires.
Pour Marx, la petite bourgeoisie a peu de pouvoir de transformer la société car elle ne peut guère s'organiser, la concurrence du marché positionnant ses membres « les uns contre les autres ».
Nous pensons que l’histoire ne lui a pas donné raison, les grandes révolutions comme les grandes évolutions après Marx n’ont pu se faire que grâce à la classe moyenne.
« Ni riche, ni pauvre », pour Henri Mendras des classes populaires se seraient « embourgeoisée », dans le contexte de la tertiarisation des emplois, mais le plus important c’est qu’elle aurait adopté un niveau de vie et un mode de vie proches des milieux aisés, sans les rejoindre. Joseph Schumpeter estime que la classe sociale naît de la fonction exercée et non des seuils de revenu ou de niveau de vie.
Sans trop m’attarder sur ces considérations théoriques, je dirais que de mon humble point de vue, on ne peut parler d’une classe moyenne dans un pays que si cette catégorie se perçoit comme telle, se définit comme acteur ayant des intérêts et se dote de rôles et peut être d’alliances. Sinon, les analyses qui s'appuient sur des seuils de niveau de vie ou de revenu devraient parler de catégories moyennes plutôt que de classe moyenne.
Clarification et alliances ?
Au Maroc, le fait que des partis politiques se proclament comme défenseurs de la classe moyenne même à demi-mots est à mon sens un élément de clarification du champ politique. C’est aussi un élément bienvenu après une décennie d’alliances brouillées.
L’alliance RNI-PJD représente pour moi une option ultra-libérale au niveau économique s’entend ; au point que SM a dû remettre les pendules à l’heure en exigeant des choix sociaux nécessaires largement approuvés par la grande majorité des Marocains.
C’est pourquoi, j’ai toujours pensé que l’USFP est au gouvernement pour se refaire une santé plutôt que pour peser comme parti de gauche sur les choix. J’ai toujours pensé aussi que le PJD était conservateur et libéral. Conservateur concernant les valeurs sociétales et libéral économiquement.
Pour être précis, je dois dire que le « libéral économiquement » se vérifie surtout pour les dirigeants actuels et non pour la majorité des militants. Il me parait que le ciment du parti serait à rechercher dans les valeurs sociétales conservatrices et mobilisatrices. Elles resteraient mobilisatrices tant qu’elles se sentent menacées.
C’est dans cette logique que j’ai applaudi ceux qui ont compris et déclaré qu’il s’agissait en fait d’une alliance libérale RNI-PJD.
Mis à part la traduction des orientations royales sur les filets sociaux, dans ce PLF, la touche du l’alliance PJD-RNI est ultra-libérale. Même pour le financement de ces mesures sociales l’alliance RNI-PJD se propose d’imposer la solidarité aux classes moyennes. (Je précise aussi que le chiffre de 5 milliards DH me parait insuffisant.)
Motion de censure ?
Que fera l’opposition face au PLF ? Ira-t-elle jusqu’à la motion de censure ?
L’opposition PI, PAM et le PPS face à ce dernier PLF de la législature a élaboré des amendements, le gouvernement fera quelques gestes mineurs et ?
En général, on désigne par classe moyenne les personnes que leur condition sociale situe au-dessus des classes pauvres (ou classe ouvrière) et en dessous des classes aisées (on parle aussi de classe supérieure ou élite). Les chercheurs et les institutions, ne s’accordent pas sur une définition absolue qui fasse consensus. Beaucoup en proposent à partir de critères de seuils portant sur le niveau de vie ou les revenus. On utilise aussi des référentiels dépendant de la profession occupée.
Classe moyenne et petite bourgeoisie ?
Souvent assimilée à la petite bourgeoisie, définie par Karl Marx comme une classe capitaliste regroupant essentiellement des travailleurs indépendants comme les artisans, les petits commerçants et les boutiquiers, ou les petits agriculteurs propriétaires.
Pour Marx, la petite bourgeoisie a peu de pouvoir de transformer la société car elle ne peut guère s'organiser, la concurrence du marché positionnant ses membres « les uns contre les autres ».
Nous pensons que l’histoire ne lui a pas donné raison, les grandes révolutions comme les grandes évolutions après Marx n’ont pu se faire que grâce à la classe moyenne.
« Ni riche, ni pauvre », pour Henri Mendras des classes populaires se seraient « embourgeoisée », dans le contexte de la tertiarisation des emplois, mais le plus important c’est qu’elle aurait adopté un niveau de vie et un mode de vie proches des milieux aisés, sans les rejoindre. Joseph Schumpeter estime que la classe sociale naît de la fonction exercée et non des seuils de revenu ou de niveau de vie.
Sans trop m’attarder sur ces considérations théoriques, je dirais que de mon humble point de vue, on ne peut parler d’une classe moyenne dans un pays que si cette catégorie se perçoit comme telle, se définit comme acteur ayant des intérêts et se dote de rôles et peut être d’alliances. Sinon, les analyses qui s'appuient sur des seuils de niveau de vie ou de revenu devraient parler de catégories moyennes plutôt que de classe moyenne.
Clarification et alliances ?
Au Maroc, le fait que des partis politiques se proclament comme défenseurs de la classe moyenne même à demi-mots est à mon sens un élément de clarification du champ politique. C’est aussi un élément bienvenu après une décennie d’alliances brouillées.
L’alliance RNI-PJD représente pour moi une option ultra-libérale au niveau économique s’entend ; au point que SM a dû remettre les pendules à l’heure en exigeant des choix sociaux nécessaires largement approuvés par la grande majorité des Marocains.
C’est pourquoi, j’ai toujours pensé que l’USFP est au gouvernement pour se refaire une santé plutôt que pour peser comme parti de gauche sur les choix. J’ai toujours pensé aussi que le PJD était conservateur et libéral. Conservateur concernant les valeurs sociétales et libéral économiquement.
Pour être précis, je dois dire que le « libéral économiquement » se vérifie surtout pour les dirigeants actuels et non pour la majorité des militants. Il me parait que le ciment du parti serait à rechercher dans les valeurs sociétales conservatrices et mobilisatrices. Elles resteraient mobilisatrices tant qu’elles se sentent menacées.
C’est dans cette logique que j’ai applaudi ceux qui ont compris et déclaré qu’il s’agissait en fait d’une alliance libérale RNI-PJD.
Mis à part la traduction des orientations royales sur les filets sociaux, dans ce PLF, la touche du l’alliance PJD-RNI est ultra-libérale. Même pour le financement de ces mesures sociales l’alliance RNI-PJD se propose d’imposer la solidarité aux classes moyennes. (Je précise aussi que le chiffre de 5 milliards DH me parait insuffisant.)
Motion de censure ?
Que fera l’opposition face au PLF ? Ira-t-elle jusqu’à la motion de censure ?
L’opposition PI, PAM et le PPS face à ce dernier PLF de la législature a élaboré des amendements, le gouvernement fera quelques gestes mineurs et ?
- Soit elle présente une motion de censure pour avoir un peu d’espace pour présenter ses alternatives.
- Soit elle laisse passer l’opportunité et part en campagne pour dire : La relance c’est pour Demain et : Demain, l’avenir sera meilleur…
Dans le climat du COVID, et vue la structure de l’opposition, je pense que c’est la deuxième option qui se réalisera.
Dr Samir Belahsen