Depuis quelques jours, une polémique a surgi au sujet du café Maure des Oudayas qui se « perd » entre divers projets novateurs modernes et qui, rappelons-le, représente l’un des symboles du patrimoine culturel de la ville de Rabat classée au titre du patrimoine mondial.
Un projet qui vise une mise en valeur
Interpellés par les réactions sur les réseaux sociaux et médias, les deux acteurs de la société civile œuvrant pour la protection du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Rabat ont suivi de près ce dossier. Dans ce cadre, Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat Al Fath et Fikri Benbdallah, Président de l’Association Rabat-Salé Mémoire se sont réunis avec le Wali de Rabat-Salé-Kénitra, le 14 juillet 2020, en présence du Directeur régional du ministère de la Culture, afin de tirer au clair cette affaire qui a pris une grande ampleur.
Selon un communiqué conjoint, l’intervention sur le café Maure s’intègre dans un projet global de mise en valeur de la Kasbah des Oudayas englobant remparts, portes monumentales, musées de la parure, jardin andalou et bien d’autres. Ce projet vise le retour aux véritables composantes structurelles et architecturales originelles du lieu telles qu’attestées par différents travaux et supports photographiques d’époque et préalablement recommandées par l’étude d’impact patrimonial (EIP), établie en la circonstance.
Les deux acteurs œuvrant à la protection du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Rabat, assurent dans le communiqué, une concertation préalable future avec l’ensemble des acteurs concernés par le patrimoine, dont la société civile. Selon eux, cette communication permettra d’éviter à l’avenir tout problème entravant l’adhésion collective aux projets de cette nature, tout en renforçant leur légitimité.
Une structure fragile et instable
En raison des graves problèmes dont souffre cet endroit emblématique (érosion des sols d’assises du café, fragilisation des contreforts, corrosion des aciers des dalles en béton armé), sans oublier l’infestation et dégradation des poutres en bois soutenant les banquettes en encorbellement sur falaise, l’absence de fondations des poteaux de la structure en béton armé, une restauration s’imposait. La situation mettait en péril la stabilité de ce lieu à haute fréquentation publique et touristique.
Quant à l’aspect architectural, « nous avons eu l’assurance que le projet de restauration préservera l’identité immuable et originelle et réelle du lieu. Cette option stratégique prendra le soin d’évacuer tout ajout ou appendices pouvant, de fait, porter atteinte à l’intégrité architecturale historique de ce lieu de mémoire », rassure le communiqué.
Un projet qui vise une mise en valeur
Interpellés par les réactions sur les réseaux sociaux et médias, les deux acteurs de la société civile œuvrant pour la protection du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Rabat ont suivi de près ce dossier. Dans ce cadre, Abdelkrim Bennani, Président de l’Association Ribat Al Fath et Fikri Benbdallah, Président de l’Association Rabat-Salé Mémoire se sont réunis avec le Wali de Rabat-Salé-Kénitra, le 14 juillet 2020, en présence du Directeur régional du ministère de la Culture, afin de tirer au clair cette affaire qui a pris une grande ampleur.
Selon un communiqué conjoint, l’intervention sur le café Maure s’intègre dans un projet global de mise en valeur de la Kasbah des Oudayas englobant remparts, portes monumentales, musées de la parure, jardin andalou et bien d’autres. Ce projet vise le retour aux véritables composantes structurelles et architecturales originelles du lieu telles qu’attestées par différents travaux et supports photographiques d’époque et préalablement recommandées par l’étude d’impact patrimonial (EIP), établie en la circonstance.
Les deux acteurs œuvrant à la protection du patrimoine matériel et immatériel de la ville de Rabat, assurent dans le communiqué, une concertation préalable future avec l’ensemble des acteurs concernés par le patrimoine, dont la société civile. Selon eux, cette communication permettra d’éviter à l’avenir tout problème entravant l’adhésion collective aux projets de cette nature, tout en renforçant leur légitimité.
Une structure fragile et instable
En raison des graves problèmes dont souffre cet endroit emblématique (érosion des sols d’assises du café, fragilisation des contreforts, corrosion des aciers des dalles en béton armé), sans oublier l’infestation et dégradation des poutres en bois soutenant les banquettes en encorbellement sur falaise, l’absence de fondations des poteaux de la structure en béton armé, une restauration s’imposait. La situation mettait en péril la stabilité de ce lieu à haute fréquentation publique et touristique.
Quant à l’aspect architectural, « nous avons eu l’assurance que le projet de restauration préservera l’identité immuable et originelle et réelle du lieu. Cette option stratégique prendra le soin d’évacuer tout ajout ou appendices pouvant, de fait, porter atteinte à l’intégrité architecturale historique de ce lieu de mémoire », rassure le communiqué.
Kenza AZIOUZI
Trois questions à M. Abdelkrim Bennani, Président de l’association Ribat Al Fath
Abdelkrim Bennani
Des commissions pour protéger la mémoire de la ville
- Qu’est-ce qui justifie une telle mobilisation à propos de la démolition des monuments ou emplacements phares de la ville?
- Le café Maure des Oudayas est un lieu mythique. On ne peut pas parler de la Kasbah des Oudayas sans relever cet emplacement stratégique.
- Peut-on avoir une idée sur la datation de ce patrimoine ?
- Le café est une création récente, du début du siècle dernier, il date de 1920. Ce sont les Français qui ont créé ce lieu de repos où l’on peut merveilleusement regarder le coucher du soleil. Malheureusement, il a subi tout au long des années beaucoup de modifications. Ce qui fait que nous ne gardons en mémoire que le café des années 1950-60, donc d’après l’indépendance. Ces modifications sont derrière la reconstitution qui s’imposait dans le cadre de restauration des lieux historiques de Rabat et de son patrimoine ancestral.
- Quelles sont les dispositions à prendre, de la part des commissions, pour ne pas tomber dans ces sortes de dommages de la ville?
- Nous avons convenu de créer des commissions de travail pour, d’abord, déterminer les lieux qui ont une portée historique et patrimoniale, puis de faire le suivi des travaux qui s’imposent. La priorité est au patrimoine de Rabat qui est déjà classé par l’UNESCO en tant que patrimoine mondial de l’Humanité. Notre objectif est de garder la mémoire de la ville. Il est certain que quand on doit démolir un bâtiment qui est complètement tarabusté, on ne peut pas reconstruire la charge sentimentale, émotionnelle et historique du lieu. Dorénavant, on fera en sorte, à travers ces commissions de travail en partenariat avec la société civile, Ribat Al Fath et Rabat-Salé Mémoire, que la préservation matérielle du patrimoine soit au maximum, n’en altère pas les fondements, la portée patrimoniale et historique. Nous avons demandé - et cela a été accepté par M. le wali qui a une volonté exceptionnelle pour que tous les travaux de Rabat se fassent dans les meilleures conditions -, que ces comités soient mis en place chaque fois qu’il y a des travaux à entamer dans un endroit chargé d’Histoire.
- Qu’est-ce qui justifie une telle mobilisation à propos de la démolition des monuments ou emplacements phares de la ville?
- Le café Maure des Oudayas est un lieu mythique. On ne peut pas parler de la Kasbah des Oudayas sans relever cet emplacement stratégique.
- Peut-on avoir une idée sur la datation de ce patrimoine ?
- Le café est une création récente, du début du siècle dernier, il date de 1920. Ce sont les Français qui ont créé ce lieu de repos où l’on peut merveilleusement regarder le coucher du soleil. Malheureusement, il a subi tout au long des années beaucoup de modifications. Ce qui fait que nous ne gardons en mémoire que le café des années 1950-60, donc d’après l’indépendance. Ces modifications sont derrière la reconstitution qui s’imposait dans le cadre de restauration des lieux historiques de Rabat et de son patrimoine ancestral.
- Quelles sont les dispositions à prendre, de la part des commissions, pour ne pas tomber dans ces sortes de dommages de la ville?
- Nous avons convenu de créer des commissions de travail pour, d’abord, déterminer les lieux qui ont une portée historique et patrimoniale, puis de faire le suivi des travaux qui s’imposent. La priorité est au patrimoine de Rabat qui est déjà classé par l’UNESCO en tant que patrimoine mondial de l’Humanité. Notre objectif est de garder la mémoire de la ville. Il est certain que quand on doit démolir un bâtiment qui est complètement tarabusté, on ne peut pas reconstruire la charge sentimentale, émotionnelle et historique du lieu. Dorénavant, on fera en sorte, à travers ces commissions de travail en partenariat avec la société civile, Ribat Al Fath et Rabat-Salé Mémoire, que la préservation matérielle du patrimoine soit au maximum, n’en altère pas les fondements, la portée patrimoniale et historique. Nous avons demandé - et cela a été accepté par M. le wali qui a une volonté exceptionnelle pour que tous les travaux de Rabat se fassent dans les meilleures conditions -, que ces comités soient mis en place chaque fois qu’il y a des travaux à entamer dans un endroit chargé d’Histoire.
Recueillis par B. B